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Sur l'origine de l'esclavage

 
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OGOTEMMELI
Super Posteur


Inscrit le: 09 Sep 2004
Messages: 1498

MessagePosté le: Dim 13 Mar 2005 04:33    Sujet du message: Sur l'origine de l'esclavage Répondre en citant

En attendant les suites judiciaires de la énième affaire de chantage à l'antisémitisme fait à Dieudonné, je voudrais attaquer ici l'une des "étranges" manipulations historiographiques qu'elle a suscitées chez ses détracteurs et lyncheurs. En effet, au lieu de dire précisément en quoi les propos visés consistent en de l'antisémitisme et de s'en tenir là, on tente notamment d'asséner que le Nègre est le propre loup du Nègre (et que par ailleurs, ou en conséquence, le Juif n'y est pour rien dans cette misère nègre...). Ce faisant, on accrédite ce que l'on prétend nier : que le fond du problème est bel et bien "le malaise noir" (mais pas dans les termes où les média l'ont formulé pour ces Noirs), et non pas un antisémitisme juridiquement introuvable de Dieudonné.
Il en va ainsi de la supercherie sur l'origine de l'esclavage. Or, en s’en tenant à ce qui est scientifiquement attesté, on a ceci :

1) le mot « esclave » procède étymologiquement de « Slave ».

2) Depuis Athènes, en passant par Byzance, et jusqu’aux Arabes, des Blancs vendaient d’autres Blancs en Asie occidentale ; région que nous appelons aujourd’hui (pour l’essentiel) Europe. Ainsi, des populations dites « Slaves » étaient l’objet d’un commerce d’êtres-humains par d’autres êtres-humains en Europe méridionale pendant au moins deux mille ans avant le début de la Traite transatlantique.

3) A ma connaissance, cette Traite transeuropéenne est la plus ancienne jamais attestée. Par conséquent, jusqu’à preuve du contraire, l’esclave et la Traite sont deux institutions inventées en Europe. L’idée-fausse répandue selon laquelle l’esclavage a toujours existé partout, dans toute société, procède de ce que divers types de servitude humaine rencontrés chez les autres nations par des Blancs ont été hâtivement nommés avec les catégories de leur propre histoire. Introduisant ici, comme en beaucoup d’autres domaines, des distorsions épistémiques et une réduction eurocentriste de Tout au Même, indistinctement ; surtout lorsque ça les arrangaient…

4) Les Arabes ont vendu d’autres êtres-humains, indifféremment de ce qu’ils fussent « Slaves » ou « Nègres » : la Traite arabe n’est donc pas exclusivement une traite de Nègres. Elle est le prolongement généalogique de la Traite transeuropéenne, dont les Arabes prirent le contrôle à d’autres protagonistes Blancs, en en diversifiant les « denrées », et en en élargissant le domaine géographique…

5) L’expérience millénaire de l’Europe en ce qui concerne l’achat-vente d’êtres-humains a été mobilisée dans le cadre de la colonisation des Amériques. Après maints essais sur diverses populations (y compris les autochtones), il est apparu que les Nègres étaient les mieux indiqués pour ce dessein. Ces Nègres firent donc l’objet du plus vaste commerce d’êtres-humains jamais entrepris, avec une férocité sans précédent. Par conséquent, la Traite transatlantique a indéniablement une filiation historique directe, quoique médiate, avec la Traite transeuropéenne. En général, cette dernière est pudiquement tue ; aussi n’ai-je jamais vu de chiffres et dossiers dans la presse quant à son ampleur, sa durée, ses modalités, causes et conséquences…

6) Il n'y a pas pire sottise que d'inventer une traite transafricaine, en vue d'occulter cette trame généalogique de l'esclavage et de la Traite, et de minimiser vaille que vaille les conséquences apocalyptiques du saignement séculaire de l'Afrique par l'Europe. Sauf que si certaines nations amérindiennes ne sont plus de ce monde pour témoigner de la "Férocité blanche", la misère contemporaine d'une Afrique exsangue et post-colonisée exprime suffisamment la gravité DICIBLE de ce qu'elle a souffert et continue d'endurer...
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ARDIN
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Messages: 1863
Localisation: UK

MessagePosté le: Lun 14 Mar 2005 20:48    Sujet du message: Re: Sur l'origine de l'esclavage Répondre en citant

Salut OGOTEMMELI!

Chapeau pour cette initiative

Je me permet de faire un copie/colle de quelquess extraits du chapitre premier du livre “L’Afrique Noire Precoloniale” de Cheikh Anta Diop, ou il analyse la notion de caste. Il parait necessaire d’insister, au depart, sur la specificite du systeme des castes pour mieux faire ressortir la difference de structure sociale qui a toujours existe entre l’Europe et l’Afrique comme il l’a dit.

A la page 11 et 12 (Grandes divisions dans un systeme de castes), il dit ceci:
Procedons d’abord a une description de la structure interne des castes avant de tenter l’explication de leur genese. Le territoire du Senegal a l’heure actuelle sert de cadre d’etude: cependant les conclusions qui seront tirees sont valables pour toute l’afrique soudanaise detribalisee.
Au Senegal, la societe est divisee en esclaves et hommes libres; ces derniers sont les gor, composes de ger et de neno.
Les ger comprennent la noblesse et tous les hommes libres sans profession manuelle autre que l’agriculture, consideree comme sacree.
Les neno comprennent tous les artisans: coordonniers, forgerons, orfevres, etc. Ces professions sont hereditaires.

Les esclaves ou djam sont composes de djam-bour qui sont les esclaves du roi, de djam neg nday esclaves de la mere et djam neg bay, esclaves du pere.

les ressortissants de toutes les castes, y compris les esclaves, sont etroitement associes au pouvoir en qualite de ministres effectifs; ce qui conduit a des monarchies constitutionnelles, gouvernees par des conseils des ministres ou figurent tous les representants authentiques du peuple.

Sur la situation des esclaves(page 13-15):

Le seul element qui aurait interet a boulverser l’ordre social est l’esclave de la maison du pere, allie avec le ba-dolo (sans force, en toucouleur. Dole: force physique ou morale en walaf), c’est-a-dire «le sans force» socialement parlant: il s’agit du paysan pauvre. Il ressort, en effet, de ce qui precede, que le sort des artisans est enviable.
Leur conscience ne pourrait etre porteuse de germes revolutionnaires: principaux beneficiaires du regime monarchique, ils le defendent jusqu'à nos jours, ou l’evoquent avec un sentiment de regret.

A priori tous les esclaves devraient constituer la classe revolutionnaire. On s’imagine aisement, en effet, l’etat de conscience d’un guerrier ou d’un homme libre quelconque qui, a la suite d’une defaite militaire, change de condition du jour au lendemain et devient esclave: comme dans l’Antiquite classique, le prisonnier de guerre etait automatiquement vendu comme captif.
Les personnages de marque pouvaient etre rachetes par leurs familles, qui donnaient en echange, un nombre plus ou moins grand d’esclaves. On pouvait, en principe, se faire remplacer par son neveu: le fils de la sœur pouvait etre donne en rancon par son oncle dans ce regime matriarcal; d’ou les deux expressions walaf: na djay: «qu’il vende» = oncle, et djar bat: «qui peux racheter (la vie)» = neveu. Mais c’est ici qu’intervient la categorie de l’esclave.

Dans ce regime aristocratique la noblesse formait la cavalerie de l’armee: la chevalerie. L’infanterie etait composee des esclaves, anciens prisonniers de guerre faits a l’exterieur du territoire national: ce sont les esclaves du roi qui forment le gros de sa force militaire et qui, par consequent, vont voir leur condition extremement amelioree. Ils ne sont plus esclaves que de nom; les griefs qu’ils portaient au cœur se sont emousses a la suite des faveurs dont ils sont combles: ils ont une part de butin apres les expeditions; sous la protection du roi, pendant les periodes de troubles sociaux, ils peuvent meme se livrer a des pillages plus ou moins discrets a l’interieur du territoir national, contre les paysans pauvres, les ba-dolo, mais jamais contre les partisans qui ont toujours la possibilite de se faire restituer leurs biens consfiquer.
Le regime, les considerations sociales en vigueur, permettent aux artisans d’aller voir directement, sans crainte, le prince pour se plaindre aupres de lui. Les esclaves sont commandes par un des leurs, le general d’infanterie, un pseudo-prince, dans la mesure ou il peut regner sur un fief habite par des hommes libres.
Tel est le cas, dans la monarchie du Cayor(Senegal), du djaraf Bunt Keur, representant des esclaves au sein du gouvernement et generalissime de l’armee. Sa force, sa puissance sont tellement reelles que le jour ou il trahira c’en sera fait du royaume du Cayor.

Seul l’anoblissement d’un esclave, fut ce par le roi, est impossible en Afrique, contrairement a l’usage des cours europeennes.
La naissance, aux yeux de la societe, paraissait une chose intrinseque et meme un roi aurait ete mal venu d’anoblir qui que ce soit, meme un homme libre.

L’esclave du roi, par la force des choses, est donc devenu un element favorable au maintien du regime: c’est un element conservateur.

L’esclave de la maison de la mere est le captif de notre mere, par opposition a celui de notre pere. On a pu l’acheter sur le marche, il peut provenir d’un heritage ou d’un don quelconque; une fois qu’il a fait souche, il est presque partie integrante de la famille: il est le domestique fidele, respecte, craint et consulte par les enfants. L e regime matriarcal et la polygamie aidant, nous le sentons plus proche de nous (comme procedant de notre mere) que l’esclave du pere qui est a egale distance, socialement parlant, de tous les enfants de meme pere et meres differentes. On le voit aisement, ce dernier sera le bouc emissaire de la societe. L’esclave de la mere ne peut donc etre revolutionnaire.

L’esclave de la maison du pere, par contre, etant donne sa position anonyme(notre pere est aussi celui de tout le monde, pour ainsi dire, alors que notre mere nous est reellement propre), n’interessera personne, ne trouvera pas de protection particuliere dans la societe. Il est aliene sans compensation. Mais sa condition n’est pas comparable a celle du plebeien de la Rome antique ou du thete d’Athenes ni a celle du coudra de l’Indre. En effet, a la condition de ces derniers etait rattachee une signification religieuse.

Leur contact est impur; la societe a ete batie sans tenir compte de leur existence: ils ne pouvaient meme pas habiter dans les villes, ni participer a une ceremonie religieuse, ni avoir un culte, a l’origine. Quoi qu’il en soit l’alienation de l’esclave du pere en Afrique est suffisamment importante, sur le plan materiel et moral, pour que la conscience de celui-ci soit vraiment revolutionnaire. Mais, pour des raisons liees au caractere pre-industriel de la societe africaine: eparpillement de la population dans les villages, en particulier, il ne pouvait faire la revolution. Il faut ajouter qu’il etait un intrus dans une societe hostile qui l’epiait nuit et jour, et ne lui aurait pas laisse le temps de se concerter avec ses semblables. Elle lui permettait encore moins d’acquerir une position economique et une education morale et intellectuelle, enfin une force sociale comparable a celle de la bourgeoisie de l’Occident au moment ou elle renversait la noblesse. Cette categorie d’esclaves aurait pu, apparemment, tout au plus s’allier avec la paysannerie pauvre, ceux qu’on appelait les «sans force», les ba-dolo, et dont le travail faisait vivre reellement la nation plus que celui des artisans.


P.S: Il est a noter que le mot «esclave» ici est employe par pauvrete de langage par C.A.D lui-meme, pour ceux qui risqueront de ceder a la tentation de se livrer a une comparaison avec la situation de l’esclave regit par le Code Noir par exemple.
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OGOTEMMELI
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Messages: 1498

MessagePosté le: Lun 14 Mar 2005 21:35    Sujet du message: Répondre en citant

Salut ARDIN,
J'ai rapidement regardé "L'Afrique noire précoloniale" avant d'écrire le post ci-avant. Et te remercie d'en avoir rapporter cet extrait particulièrement opportun.
Ardin a écrit:
P.S: Il est a noter que le mot «esclave» ici est employe par pauvrete de langage par C.A.D lui-meme, pour ceux qui risqueront de ceder a la tentation de se livrer a une comparaison avec la situation de l’esclave regit par le Code Noir par exemple.

C'est ce que j'ai appelé "distorsion épistémique", lorsque des mots de langues étrangères sont abusivement mobilisés pour exprimer des réalités que leur locuteurs ignorent. Au vu de cette analyse de CAD, il est indéniable que l'institution du "Djam" est structuralement différente de celle de l'"esclave". En conséquence, il n'y a pas eu d'esclave en Afrique anté-coloniale (donc pas de traite intra-africaine), pas plus qu'il n'y a eu de djam en Europe médiévale. En revanche, il y a eu des variétés de servitudes humaines en Afrique comme en Europe, distinctes les unes aux autres.
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Doco
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Messages: 218

MessagePosté le: Mer 16 Mar 2005 11:59    Sujet du message: Répondre en citant

Il est important d'ailleurs de constater ici avec quel simplicite, quelle clarete Diop regle ce probleme. Pas besoin d'un bouquin de 600 pages sur le sujet. Il serait bien que les Africains cessent de s'enfermer dans des questions qui sont faites pour les empecher d'avancer. Ces faux debats soit disant internes sur les responsabilites africaines sont des debats inities de l'exterieur, par ceux qui ecrivent l'histoire des autres donc pas la peine de s'y perdre.
Evidemment Ogo, Ardin, je ne reagis pas par rapprot a la pertinence de ce sujet.

Bien a vous.
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Yazol
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MessagePosté le: Ven 29 Avr 2005 12:16    Sujet du message: Répondre en citant

Je remercie Ogotemmeli et Ardin pour cette contribution à la compréhension du phénome de l'esclavage en Afrique. Les forces du mal qui oeuvrent pour une Afrique divisée n'arretent pas de brandir l'argument d'une Afrique habituée à la pratique d'asservissement de l'être humain. Malheureusement cette alégation trouve un échos auprès de beaucoup d'intellectuels africains et a fortiori à la grande masse de notre peuple. Ceux-là qui sont victimes de l'école boréo-occidentale et qui n'ont pas encore les yeux assez ouverts pour percevoir la méchanceté de cette école qui sévit à travers tous les médias pour ne renvoyer qu'une image réductrice du Noir et lui intimer l'ordre de se taire.

Dans beaucoup de langues africaines que je connais (Afrique centrale) le mot "esclave" n'a pas son équivalent. Et le sens de la famille dans toute l'Afrique ne peut pas donner à penser un seul instant qu'on puisse se permettre d'en vendre allègrement un membre. Depuis le néolithique sinon encore plus loin, les sociétés africaines ont toujours été paysanes, cultivatrices de la terre à près de 100 %. Dans de telles sociétés on ne peut pas soupçonner une vélléité de domination qui ait une commune mesure avec l'esclavage pratiqué sur nous par le monde leuchoderme nomade depuis toujours et réfractaires aux cultures de la terre.

Dire que des noirs ont vendu d'autres noirs est un raccourci boréo-occidental pour se disculper des ignominies commises et ainsi rejeter la responsabilité et l'opprobe aux noirs eux-mêmes pour couper court à cette affaire. J'aimerais que les tenants de cette thèse répondent à cette interrogation :
- Si la Traite négrière est le fait de l'Afrque, cela suppose que tout cela a été orchestré par les Africains et qu'ils ont été les premiers à franchir la Méditerranée pour proposer le marché des esclaves aux Européens. Cela suppose aussi que les Africains "négriers et esclavagistes" aient eu connaissance du projet européen de la colonisation du continent américain où ces esclaves devaient servir.
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Muana Kongo
Super Posteur


Inscrit le: 09 Mar 2004
Messages: 1776

MessagePosté le: Ven 29 Avr 2005 13:58    Sujet du message: Répondre en citant

Une anecdote, qui donnera matière à réflexion sur la notion de "troc de personnes".

Aujourd'hui encore, il arrive qu'un responsable de terres cultivables d'un village ou parfois d'un clan n'ait pas assez de personnel à disposition ou ait un besoin exceptionnel en main d'oeuvre. Lorsque cela se produit, il peut recourir à l'aide volontaire d'autres villages ou d'autres clans du même village.

Pour ce faire, il se rend simplement auprès de son propre chef de clan/village qui visite le chef de clan/village voisin, lui soumettant dans un premier temps sa requête. Avant de pouvoir discuter avec lui et exposer son problème, la tradition veut qu'il apporte de la boisson à son hôte en gage de "dédomagement symbolique" pour le temps qu'il lui fera dépenser à converser avec lui et étudier son problème.

Une fois le problème exposé, si une solution est envisageable, le chef de clan/village délibère avec les chefs de famille, chacun proposant de son côte l'aide qu'il peut apporter. Dans le cas présent, si dans telle famille, un ou deux jeunes gens sont disponibles et dispos à partir donner leur aide, alors on le signalera au chef de clan, qui à la fin avisera son homologue.

A partir de ce moment là, le groupe de jeunes est alors aux yeux de son chef de clan, sous responsabilité du chef de clan qui sollicite leur aide; ce qui lui est signifié par le symbole suivant: il foit offrir une pièce de tissu, une coouverture et un objet symbolique ou de la boisson ou encore une quantité de nourriture symbolique.
Offrir la couverture lui signifie que le logement des jeunes gens et leur santé seront désormais à sa charge le temps du travail demandé.
Le tissu représente souvent une marque de respect dû au rang de la personne à qui on s'adresse.
L'objet lui signifie qu'il a à sa charge de veiller à rétribuer correctement ses aides.
La boisson/le repas lui rappellent qu'il lui incombe aussi de les nourrir.

Le fait qu'il accepte de les donner au chef de clan/village dont sont issus les jeunes gens, signifie qu'il accepte ces responsabilités et respectera cet engagement ainsi que la durée initialement convenue.

Lorsque l'une des conditions était enfreinte, on rendait le tissu et on offrait un gibier à la personne qui n'avait pas respecté son engagement. Une telle action, loin de représenter un cadeau symbolisait qu'on ne voulait plus avoir à faire avec la personne en question. Le gibier offert (puisqu'il n'est pas dû) représente l'avarice souvent en cause dans ce genre d'affaires. cela signifiait à la personne qu'elle avait fait preuve d'égoïsme et ce geste parce qu'il était effectué en public entrainait le déshonneur de son destinataire.

Transposant cela au cas des portugais, il leur fut facile pendant un moment de recourir à ces pratiques pour se procurer des jeunes gens sans résistance dans un premier temps. Cela se faisait en parallèle avec les razzias, mais les jeunes issus de ces "accords" étaient plus utilisés dans les mines pour extraire l'or et le cuivre pour la "couronne". Cet abus fut signalé par Mvemba Nzinga par exemple à Jean du Portugal, qui manifesta un cynisme très en vogue en occident depuis.

L'historiographie occidentale affirme que les africains moyens auraient de leur plein gré échangé leurs proches contre des tissus, de l'alcool et des verroteries... Outre le caractère absurde et incompatible avec la structure familliale africaine de cette proposition, on se rend compte combien il importe d'entretenir le flou sur les pratiques du point de vue africain. Faute de quoi, cette idée passe pour ce qu'elle est: une vaste escroquerie.
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Yazol
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Messages: 108

MessagePosté le: Ven 29 Avr 2005 15:15    Sujet du message: Répondre en citant

Il y a aussi ce qu'in appelle le "zola", le travail en coopérative et qui se fait à tour de rôle...
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