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QUELLES PERSPECTIVES AFROCENTRIQUES?

 
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OGOTEMMELI
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MessagePosté le: Lun 20 Sep 2004 15:20    Sujet du message: QUELLES PERSPECTIVES AFROCENTRIQUES? Répondre en citant

Ce topic m'a été inspiré par celui sur l'afrocentrisme comme opium des nègres, où la question des perspectives afrocentriques a été posée. Il m'a semblé que l'importance de cette question mérite qu'un topic à part entière lui soit consacré.

- quels sont les débouchés stratégiques concrêts de l'afrocentrisme?
- en tant qu'afrocentriste quelles sont les actions concrètes que l'on peut mener pour que les choses (africaines) bougent?
- qu'est-ce que le courant de pensée afrocentrique peut apporter réellement à la compréhension politique des crises africaines contemporaines, et à leur résolution efficiente?

J'espère vivement que les unes et les autres voudront bien apporter leurs grains de sel à cette palabre que je souhaite fructueuse.
J'ouvre donc la séance, qu'on peut dire de "brain storming" :


DE QUELQUES PERSPECTIVES AFROCENTRIQUES

Politique/Economie
Jusqu’à présent, les événements et décisions politiques ou économiques africains sont surdéterminés par l’expérience de la colonisation de l’Afrique par l’Europe. C’est ce que j’ai appelé l’ère/paradigme colonialistique, dont je pense que les crises actuelles expriment la fin prochaine.
Prenons par exemple la défunte Air Afrique. La carte de ses destinations préférées montre que cette compagnie aérienne était obnubilée par l’arrimage de l’Afrique à l’Occident (aux métropoles coloniales) ; malgré le déclin notamment économique de ce dernier depuis la fin des « trente glorieuses », au sortir des années 1970.
Or, depuis cette époque, soit maintenant trois décennies, les places fortes de l’économie mondiale sont situées en Asie du sud-est (Japon, Taiwan, Corée du sud, Hong Kong). Et dans un avenir tout proche, les principales locomotives de l’économie-monde seront l’Inde, la Malaisie, et surtout la Chine.
Actuellement, combien y-a-t-il de liaisons aéronautiques et/ou maritimes entre l’Afrique et ces pays ?
Quel est l’état des courants humains et commerciaux de l’Afrique avec ces contrées asiatiques ?
Aujourd’hui, est-il plus stratégiquement fondé d’apprendre le Français aux enfants africains, ces adultes de demain, plutôt que le Chinois avec son milliard de locuteurs ?

Par ailleurs, on sait que les relations de l’Afrique avec l’Inde et la Chine sont séculaires. Dans certains cas précis, documentés, ces relations sont antérieures à l’asservissement de l’Afrique par l’Europe. L’on pourrait entreprendre une connaissance approfondie de cet aspect de notre histoire par une escouade de chercheurs afrocentristes dont la mission consisterait à :
- glaner du côté chinois tout écho (philologique, archéologique, littéraire, linguistique, etc.) de ce passé africano-chinois.
- ouvrir davantage l’Afrique à l’érudition, arts et lettres chinois
- traduire en chinois et diffuser directement les principales œuvres afrocentristes en Chine
- Décrire la conjoncture actuelle de la Chine et répertorier les opportunités de relations fructueuses avec l’Afrique. Je pense, entre autres, à un échange positif égalitaire, sous forme de troc, de ressources naturelles africaines contre des produits, services et technologies chinois.
A ce propos, pas plus tard que ce samedi 18 septembre 2004, j’écoutais sur la radio Africa N°1 un des rares sinologues africains (professeur à l’Université Cheikh Anta Diop du Sénégal) qui insistait sur l’intérêt stratégique de la Chine pour l’Afrique, et réciproquement.
Suivant le même schémas, il serait possible d’engager des échanges avec l’Inde, et plus généralement une série de pays stratégiquement déterminés.
Au nombre de ces pays je compterais la Turquie : d’une part, parce que l’Union européenne hésitant à lui ouvrir ses portes ; ce pays pourrait éprouver rapidement un besoin pressant de diversifier ses relations internationales. D’autre part, l’empire ottoman ayant été une des places fortes de l’époque dite « médiévale » renferme probablement d’importants documents et témoignages, dont des inédits, sur l’histoire africaine de ce temps là. Enfin, l’économie turque est l’une des plus dynamiques de la méditerranée (beaucoup plus que celle de la France et de l’Italie par exemple). Ainsi, tout produit ou service fabriqué en Turquie coûte bien moins cher que le même fabriqué en Union Européenne, en particulier dans les métropoles coloniales. Il y a donc beaucoup plus à gagner à traiter avec ce type de pays dits « émergeants », dont le pouvoir de négociation commerciale et industrielle n’est pas hégémonique.

Histoire/Culture
Quelques touristes africains vont notamment à Cuba. Outre qu’ils pourraient contribuer à intensifier les flux touristiques intra-africains, ils sont beaucoup plus rares à visiter Haïti ou le Brésil.
Or, ce dernier pays est de loin celui qui abrite la plus grande diaspora nègre au monde. Mieux : après le Nigéria, le Brésil est le pays le plus peuplé de négro-africains.
Quel est l’état des relations culturelles, a fortiori politiques et économiques, entre les pays africains et ceux de la diaspora négro-africaine ?
Combien sont-ils de jeunes nègres qui connaissent, même dans ses grandes lignes, l’histoire de Haïti ; la première république fondée par la diaspora négro-africaine ?
Voici l’un des symboles les plus cruciaux de notre passé, dont le délabrement et la déchéance signifient les nôtres…
De tout évidence, d’un point de vue historique et culturel, j’ai beaucoup à apprendre sur moi-même et à donner de moi-même dans des échanges nombreux et fréquents avec la diaspora noire brésilienne, haïtienne, cubaine ; plutôt qu’à demeurer spectateur/consommateur (passif, contemplatif, admiratif) de l’hégémonie culturelle eurocentrique.

Pour terminer, les perspectives de l’Afrocentrisme sont variées, voire incommensurables, si l’on prend le temps de les considérer attentivement.
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OGOTEMMELI
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MessagePosté le: Lun 27 Sep 2004 19:45    Sujet du message: EN REPONSE A MOUYABI Répondre en citant

Re-salut MOUYABI,

« Que la chine soit la puissance économque montante ne doit et ne peut obliger les Africains à apprendre le chinois. »
Je n’ai pas dis que les Africains étaient obligés en quoique ce soit. Voici exactement ce que j’ai écrit : « Aujourd’hui, est-il plus stratégiquement fondé d’apprendre le Français aux enfants africains, ces adultes de demain, plutôt que le Chinois avec son milliard de locuteurs ? »
J’ai relevé aussi un avantage à l’apprentissage du Chinois qui consiste à glaner dans la civilisation chinoise des échos/documents relatifs à l’histoire de l’Afrique.

« Quand est-ce que les chinois vont apprendre les langues africaines? »
Ce n’est pas mon problème. Les Chinois font ce qu’ils veulent. Mon problème est de savoir quel intérêt il y aurait en tant qu’Africain d’apprendre le Chinois. Ce qui détermine mes choix (stratégiques), ce sont bien les intérêts bien compris de l’Afrique, et seulement cela.

« Secondairement les échanges internationaux se font en Anglais et si je ne m'abuse, les choinois parlent aussi l'anglais? »
Je ne comprends vraiment pas cet asservissement aux faits tels qu’ils sont, qui panique littéralement à la simple idée de les envisager tels qu’ils pourraient devenir.
Il n’y a aucune nécessité naturelle, intrinsèque, à ce que la langue anglaise soit à jamais la langue des échanges internationaux. Sauf à considérer que l’Anglais est une langue génétiquement supérieure aux autres…
Seules des déterminations historiques précises ont fait de l’Anglais la langue internationale que l’on sait. Ces déterminations peuvent changer, et elles sont en train de changer…
Si nous aspirons véritablement à devenir plus que jamais les acteurs de notre histoire, alors nous pouvons envisager que le cours à venir de cette histoire soit différent de ce qu’il est aujourd’hui.

« De plus les puissances occidentales échangent avec les chine et n'ont pas tous des interlocuteurs pointus en chinois. »
Les puissances occidentales font comme bon leur semble, et ne se déterminent quasiment jamais en fonction des desiderata de l’Afrique. Pourquoi diable devrions-nous toujours nous déterminer par rapport à elles, plutôt que relativement à ce que nous considérons être mieux pour nous-mêmes.

« Par Ailleurs, votre vision parcellaire de l'économie sans la donnée politique vous cantonne parfois à une myopie totale de la realité telle qu'elle se présente et non comme vous la voyez. »
Ouf ! une vraie bourrasque. On va la laisser passer…

« Les Etats africains sont liées par accords d'indépendance économiques, les accords du commerce, ils ne peuvent pas jouer la carte de l'initiative en allant librement signer des accords avec X ou Y je vous invite à vous renseigner là dessus. »
En principe, les « accords » et traités sont signés entre partenaires librement consentants. Auquel cas, ces partenaires peuvent rompre (ou modifier) lesdits accords et traités, s’ils les jugent désormais contraires à la poursuite d’intérêts pour lesquels ils les avaient signés.
Si ces accords ne procèdent pas de libre consentement, alors ils ne sont pas conformes à leur principe ; et sont donc nuls et non avenus…
En tous les cas, aucun accord ne lie à jamais aucun Etat, fut-il africain. La reconquête de l’autonomie politique de l’Afrique vise, entre autres, à réexaminer tous accords et traités au regard des intérêts bien compris de l’Afrique.
Le constat de l’assujettissement actuel de l’Afrique n’interdit pas d’envisager la possibilité de son autonomie à venir.

« Les relations des pays africains reposent sur des affinités culturelles et historiques, sur une géopolitique mondiale, sur des stratégies des grandes puissances, sur des intérêts stratégiques mais surtout financiers. »
Tout cela est contingent, et donc dépassable. C’est justement les conditions politiques et économiques de son dépassement que je propose d’examiner, d’un point de vue afrocentrique.

« La France n'acceptera jamais de céder la CI à la chine du moins dans l'Etat actuel de notre réalité cela est une utopie. »
J’ai proposé de renoncer à la Côte d’Ivoire, cette créature de la colonisation, pour fonder une république afrocentrique, pleinement et entièrement autonome…
La réalisation d’un tel projet ne dépend pas de la France, ni encore moins de la Chine. Je te laisse deviner de qui cela dépend…

« L'Afrique a besoin de bâtir son identité par de plagier les identités des autres. Un arbre sans racine est un arbre mort. »
Entièrement d’accord. Mais comment penses-tu qu’elle pourrait faire pour combler ce besoin ?
Il me plairait beaucoup de connaître ta réponse à cette question.

Cordialement
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Diarra
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MessagePosté le: Dim 03 Oct 2004 02:11    Sujet du message: Répondre en citant

Salut tout le monde

Mes frères ne vous querellez pas. Il s'agit de procéder à un échange fructueux d'idées. Seule la cohésion dans l'action nous fera progresser!

Mon cher Mouyabi, tu es là? J'en suis très ravi.
Merci
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OGOTEMMELI
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MessagePosté le: Mer 24 Nov 2004 12:25    Sujet du message: UNE CHANCE AFRICAINE POUR LES NEGRO-AMERICAINS Répondre en citant

UNE CHANCE AFRICAINE POUR LES NEGRO-AMERICAINS

La population carcérale négro-américaine est proportionnellement la plus nombreuse au EUA. De même, parmi les citoyens étasuniens les plus pauvres, les négro-américains sont les plus nombreux. Chacun de ces vaincus de l’ultralibéralisme coûte quelque somme en dollars à la Fédération et aux Etats américains.
Sans préjudice des causes structurales de cet état de faits, voici l’esquisse d’une idée visant à proposer à certains de ces frères une seconde chance de reconquérir leur vie, leur dignité d’êtres-humains.

Je suggère que :
- soit calculé le coût budgétaire moyen mensuel de chaque prisonnier et de chaque pauvre ; périodiquement actualisé.
- Une dotation financière de sept ans (84 fois ce coût) soit allouée à tout prisonnier ou pauvre négro-américain consentant librement à refaire sa vie en Afrique noire, le pays de ses ancêtres. Des associations caritatives africaines-américaines pourront augmenter cette dotation initiale.
- Le consentement de chaque candidat soit recueilli solennellement, en présence de parents et amis, par une autorité publique assermentée.
- En contrepartie de ce programme, le candidat renonce pour vingt ans à séjourner sur le territoire étasunien (même ponctuellement, et sous aucun prétexte), et soit assigné à résidence en Afrique noire pour le même délai.
- En aucun cas un candidat ne sera déchu, même provisoirement, de sa citoyenneté américaine. Mais il pourra adopter la citoyenneté de son pays africain d’accueil, au plus tard à l’issue de sa dix-neuvième année du programme.
- Une institution fédérale soit créée pour organiser et coordonner le programme, notamment par la mise à disposition gratuite de toutes informations sur l’Afrique noire utiles et pratiques pour les candidats.

Du programme :
- Dans le cadre d’un stage propédeutique, tout candidat retenu recevra (dans des instituts crées à cet effet, idéalement à Gorée ou à Ouidah) une formation afrocentrique de six (6) mois sur l’histoire générale de l’Afrique et des Africains depuis l’hominisation jusqu’à l’époque contemporaine, des cours de spiritualité, langues et arts africains.
- A l’issue de ce premier stage, l’accord du candidat devra être à nouveau recueilli de manière expresse, définitive et irrévocable.
- Au bout de ces six mois, chaque candidat choisit un pays africain de destination parmi ceux qui auront préalablement donné leur accord de participation au programme.
- Chaque pays africain membre sera représenté au sein d’une commission multipartite (EUA-Afrique) d’évaluation des candidatures.

- En échange de 20% de sa dotation initiale, le candidat recevra dans son pays d’accueil :
- un logement, au titre de propriétaire
- un visa de long séjour et un titre de résident permanent
- une initiation à la constitution, à l’administration et à la culture locales
- un soutien scolaire et/ou une formation professionnelle de son choix
- une aide à la création de micro-entreprise ou à la recherche d’emploi

Le tout dans un délai maximum de six mois, sauf le logement et le visa qui sont à pourvoir immédiatement.


Remarques :
Il s’agit bien d’une « esquisse », c’est-à-dire un premier jet où nombre de questions préalables, subséquentes, connexes ont été éludées ou omises. Nous pourrions les identifier ensemble et en discuter pour savoir si cette idée est recevable, à quelles conditions ; ou non.

D’autre part, outre l’intérêt politico-historique évident qu’en pourrait tirer l’Afrique, la mise en œuvre d’une telle idée aurait pour conséquence de lui apporter de nombreux talents et énergies nègres gaspillés aux EUA, où apparemment ils seraient en excès : dans cette population de naufragés du capitalisme, on trouve des sportifs, musiciens, peintres, littérateurs, artisans, employés, ouvriers, etc. Sans oublier l’aspect financier, car le potentiel de ce programme consiste en des millions de pauvres et prisonniers négro-américains, qui induiraient des centaines de millions de dollars d’investissements publics directs des EUA vers l’Afrique.
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ARDIN
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MessagePosté le: Mer 24 Nov 2004 12:38    Sujet du message: Re: UNE CHANCE AFRICAINE POUR LES NEGRO-AMERICAINS Répondre en citant

OGOTEMMELI a écrit:
UNE CHANCE AFRICAINE POUR LES NEGRO-AMERICAINS

La population carcérale négro-américaine est proportionnellement la plus nombreuse au EUA. De même, parmi les citoyens étasuniens les plus pauvres, les négro-américains sont les plus nombreux. Chacun de ces vaincus de l’ultralibéralisme coûte quelque somme en dollars à la Fédération et aux Etats américains.
Sans préjudice des causes structurales de cet état de faits, voici l’esquisse d’une idée visant à proposer à certains de ces frères une seconde chance de reconquérir leur vie, leur dignité d’êtres-humains.

Je suggère que :
- soit calculé le coût budgétaire moyen mensuel de chaque prisonnier et de chaque pauvre ; périodiquement actualisé.
- Une dotation financière de sept ans (84 fois ce coût) soit allouée à tout prisonnier ou pauvre négro-américain consentant librement à refaire sa vie en Afrique noire, le pays de ses ancêtres. Des associations caritatives africaines-américaines pourront augmenter cette dotation initiale.
- Le consentement de chaque candidat soit recueilli solennellement, en présence de parents et amis, par une autorité publique assermentée.
- En contrepartie de ce programme, le candidat renonce pour vingt ans à séjourner sur le territoire étasunien (même ponctuellement, et sous aucun prétexte), et soit assigné à résidence en Afrique noire pour le même délai.
- En aucun cas un candidat ne sera déchu, même provisoirement, de sa citoyenneté américaine. Mais il pourra adopter la citoyenneté de son pays africain d’accueil, au plus tard à l’issue de sa dix-neuvième année du programme.
- Une institution fédérale soit créée pour organiser et coordonner le programme, notamment par la mise à disposition gratuite de toutes informations sur l’Afrique noire utiles et pratiques pour les candidats.

Du programme :
- Dans le cadre d’un stage propédeutique, tout candidat retenu recevra (dans des instituts crées à cet effet, idéalement à Gorée ou à Ouidah) une formation afrocentrique de six (6) mois sur l’histoire générale de l’Afrique et des Africains depuis l’hominisation jusqu’à l’époque contemporaine, des cours de spiritualité, langues et arts africains.
- A l’issue de ce premier stage, l’accord du candidat devra être à nouveau recueilli de manière expresse, définitive et irrévocable.
- Au bout de ces six mois, chaque candidat choisit un pays africain de destination parmi ceux qui auront préalablement donné leur accord de participation au programme.
- Chaque pays africain membre sera représenté au sein d’une commission multipartite (EUA-Afrique) d’évaluation des candidatures.

- En échange de 20% de sa dotation initiale, le candidat recevra dans son pays d’accueil :
- un logement, au titre de propriétaire
- un visa de long séjour et un titre de résident permanent
- une initiation à la constitution, à l’administration et à la culture locales
- un soutien scolaire et/ou une formation professionnelle de son choix
- une aide à la création de micro-entreprise ou à la recherche d’emploi

Le tout dans un délai maximum de six mois, sauf le logement et le visa qui sont à pourvoir immédiatement.


Remarques :
Il s’agit bien d’une « esquisse », c’est-à-dire un premier jet où nombre de questions préalables, subséquentes, connexes ont été éludées ou omises. Nous pourrions les identifier ensemble et en discuter pour savoir si cette idée est recevable, à quelles conditions ; ou non.

D’autre part, outre l’intérêt politico-historique évident qu’en pourrait tirer l’Afrique, la mise en œuvre d’une telle idée aurait pour conséquence de lui apporter de nombreux talents et énergies nègres gaspillés aux EUA, où apparemment ils seraient en excès : dans cette population de naufragés du capitalisme, on trouve des sportifs, musiciens, peintres, littérateurs, artisans, employés, ouvriers, etc. Sans oublier l’aspect financier, car le potentiel de ce programme consiste en des millions de pauvres et prisonniers négro-américains, qui induiraient des centaines de millions de dollars d’investissements publics directs des EUA vers l’Afrique.




Salut!

Je trouve le projet tres ambitieux et original
Je reviendrai plus tard sur certaines dispositions, mais j'ai juste une premiere remarque: pourquoi ne pas inclure la population carcerale d'europe a ce projet? Elle aurait certainement moins de problemes d'adaptation que son homonyme americaine par rapport a la langue par exemple.
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OGOTEMMELI
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MessagePosté le: Mer 24 Nov 2004 20:04    Sujet du message: Re: UNE CHANCE AFRICAINE POUR LES NEGRO-AMERICAINS Répondre en citant

Citation:
j'ai juste une premiere remarque: pourquoi ne pas inclure la population carcerale d'europe a ce projet? Elle aurait certainement moins de problemes d'adaptation que son homonyme americaine par rapport a la langue par exemple.


De mon point de vue les problèmes d'adaptation restent de la même nature, quoique de degré différent ; car les euro-négroantillais ont des relations presqu'aussi distantes avec l'Afrique (a fortiori dans une perspective afrocentriste) que les négroaméricains.
Mais surtout : il existe une trop forte inertie politico-judiciaire en Europe qui empêcherait, ne serait-ce que pour la tester, la réalisation d'une idée aussi "avangardiste".
En revanche, le pragmatisme des Américains pourrait les amener à considérer attentivement une idée leur permettant de réaliser de substancielles économies budgétaires...
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effo
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MessagePosté le: Mer 24 Nov 2004 21:50    Sujet du message: Re: UNE CHANCE AFRICAINE POUR LES NEGRO-AMERICAINS Répondre en citant

OGOTEMMELI a écrit:
Je suggère qu['u]ne dotation financière soit allouée à tout prisonnier ou pauvre négro-américain consentant librement à refaire sa vie en Afrique noire, le pays de ses ancêtres.
Je pense que c'est une fausse bonne idée. Elle est très généreuse mais il faut essayer d'en voir le but :

Si c'est de faire revenir des étatsuniens noirs, pourquoi se limiter aux pauvres et aux repris de justice ? La bourgeoisie étatsunienne noire aurait les moyens de refaire sa vie en Afrique sans aide extérieure. Quelle proportion le fait ? Minime voire inexistante. La motivation des pauvres et des prisonniers serait plus de se sortir de leur situation sociale que de rejoindre leur mère patrie.

Si le but d'une telle opération est d'aider des étatsuniens noirs à s'en sortir, les meilleures initiatives viendront d'organisations locales plus proches des réalités sociales des bénéficiaires. Cela n'interdit pas pour autant de s'intéresser au sort de lointains autres noirs.

En outre je trouve ce projet bien administratif avec peu de considération du vécu des personnes. Ces déplacés ont une famille, des amis, une culture qu'on ne leur fera pas abandonner à coups de dollars et de cours sur l'Afrique. On peut aussi noter, assez cyniquement, que pendant que ce projet ferait rentrer en Afrique les noirs les moins productifs, les Etats-Unis continuerait d'accueillir les africains les plus instruits : l'échange ne me semble pas vraiment gagnant pour l'Afrique.
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Panafricain
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MessagePosté le: Mer 24 Nov 2004 22:52    Sujet du message: Re: UNE CHANCE AFRICAINE POUR LES NEGRO-AMERICAINS Répondre en citant

Ogotemmeli je suis d'accord avec Effo. Ton idée est une fausse bonne idée, qui à mon avis est vouée à l'échec.
Tu sous-estimes grandement les difficultés qu'il ya pour un américain, fut il noir, à vivre et s'adapter en Afrique.

Je te donnerai ici les exemples du Liberia et de la Sierra-Léone qui ont accueilli à leur époque des esclaves noirs affranchis. Ce qui s'est passé ?

Il y a eu discrimination entre Noirs puisqu'au Liberia par exemple jusqu'au début des années 90, le pouvoir était occupé par les Noirs descendants d'esclaves américains qui se considéraient comme supérieurs à leurs frères autochtones.

Je crois que le Gap culturel est énorme. La vie en Afrique serait trop difficile pour beaucoup, et les jalousies et les frustrations commenceraient à poindre avec des conséquences par forcément gaies...


effo a écrit:
OGOTEMMELI a écrit:
Je suggère qu['u]ne dotation financière soit allouée à tout prisonnier ou pauvre négro-américain consentant librement à refaire sa vie en Afrique noire, le pays de ses ancêtres.
Je pense que c'est une fausse bonne idée. Elle est très généreuse mais il faut essayer d'en voir le but :

Si c'est de faire revenir des étatsuniens noirs, pourquoi se limiter aux pauvres et aux repris de justice ? La bourgeoisie étatsunienne noire aurait les moyens de refaire sa vie en Afrique sans aide extérieure. Quelle proportion le fait ? Minime voire inexistante. La motivation des pauvres et des prisonniers serait plus de se sortir de leur situation sociale que de rejoindre leur mère patrie.

Si le but d'une telle opération est d'aider des étatsuniens noirs à s'en sortir, les meilleures initiatives viendront d'organisations locales plus proches des réalités sociales des bénéficiaires. Cela n'interdit pas pour autant de s'intéresser au sort de lointains autres noirs.

En outre je trouve ce projet bien administratif avec peu de considération du vécu des personnes. Ces déplacés ont une famille, des amis, une culture qu'on ne leur fera pas abandonner à coups de dollars et de cours sur l'Afrique. On peut aussi noter, assez cyniquement, que pendant que ce projet ferait rentrer en Afrique les noirs les moins productifs, les Etats-Unis continuerait d'accueillir les africains les plus instruits : l'échange ne me semble pas vraiment gagnant pour l'Afrique.
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OGOTEMMELI
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MessagePosté le: Mer 24 Nov 2004 23:20    Sujet du message: Re: UNE CHANCE AFRICAINE POUR LES NEGRO-AMERICAINS Répondre en citant

[quote="effo"]
Citation:
Si c'est de faire revenir des étatsuniens noirs, pourquoi se limiter aux pauvres et aux repris de justice ?

Parce que ceux-là sont des naufragés de la société américaine, et qu'il s'agit de leur proposer une autre chance de renaître à une vie meilleure.

Citation:
La motivation des pauvres et des prisonniers serait plus de se sortir de leur situation sociale que de rejoindre leur mère patrie.

Ils peuvent "sortir de leur situation sociale", notamment en rejoignant le pays de leurs ancêtres ; ce qui est complémentaire, synergique, plutôt que contradictoire. Le but étant de faire d'une pierre les deux coups que tu as si bien distingués.

Citation:
Si le but d'une telle opération est d'aider des étatsuniens noirs à s'en sortir, les meilleures initiatives viendront d'organisations locales plus proches des réalités sociales des bénéficiaires. Cela n'interdit pas pour autant de s'intéresser au sort de lointains autres noirs.

D'accord. Cette autre initiative ne pourrait-elle pas venir en complément de toutes autres, avec son originalité de retour vers la matrie ?

Citation:
En outre je trouve ce projet bien administratif avec peu de considération du vécu des personnes.

Il faudrait effectivement veiller par dessus tout à s'occuper de personnes en chair et en os, plutôt que de traiter des dossiers, numéros, chiffres, qui ensevelissent les vies qu'ils prétendre trier, classer, décrire.

Citation:
Ces déplacés ont une famille, des amis, une culture qu'on ne leur fera pas abandonner à coups de dollars et de cours sur l'Afrique.

Les familles et amis peuvent venir en Afrique rendre visite aux leurs, ce qui pourrait induire d'autres formes de tourisme...
Quant aux candidats, ne seront retenus que ceux parmi eux qui comprendront et accepteront l'idée de "mourir" à leur culture étasunienne, en vue de "renaître" à une culture afrocentriste. Toutefois, la mondialité du monde contemporain est telle qu'on ne peut établir une stricte étanchéité entre culture africaine et culture étasunienne. Par conséquent, ces candidats pourront aussi constituer de véritables viaducs entre ces cultures...

Citation:
On peut aussi noter, assez cyniquement, que pendant que ce projet ferait rentrer en Afrique les noirs les moins productifs, les Etats-Unis continuerait d'accueillir les africains les plus instruits : l'échange ne me semble pas vraiment gagnant pour l'Afrique.

Le cynisme de cette remarque est assez "hard", en effet. S'il n'est pas négligeable, le critère de la "productivité" ne me paraît pas prépondérant : il s'agit de secourir des frères "naufragés", en faisant payer aux EUA l'essentiel du coût financier de ce programme. Que ces Nègres soient déclarés (à mon avis à tord) peu productifs, ne les rend pas pour autant indignes de vivre décemment.
En revanche, tu évoques un autre problème qui est celui du "brain drain" de l'Afrique par les EUA qu'il conviendrait de considérer avec la plus grande attention.
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MessagePosté le: Jeu 25 Nov 2004 00:23    Sujet du message: Re: UNE CHANCE AFRICAINE POUR LES NEGRO-AMERICAINS Répondre en citant

[quote="panafricain"]

Citation:
Tu sous-estimes grandement les difficultés qu'il ya pour un américain, fut il noir, à vivre et s'adapter en Afrique.

Quelles qu'elles soient ces difficultés ne me semblent pas insurmontables, en vertu même de l'adaptabilité des êtres humains.
En outre, à choisir entre croupir en prison ou dans la misère aux EUA, et vivre dignement en Afrique, j'ai le faible de penser que quelques négroaméricains préfèreraient retourner au pays de leurs ancêtres.
Mais, je peux très bien me tromper, comme tu sembles le soutenir, puisque cela fait quand même des siècles que lesdits ancêtres en sont partis. Auquel cas, nous nous fourvoyons à croire en une communauté de destin entre les nations nègres de part et d'autre de la grande eau...

Citation:
Je te donnerai ici les exemples du Liberia et de la Sierra-Léone qui ont accueilli à leur époque des esclaves noirs affranchis. Ce qui s'est passé ?
Il y a eu discrimination entre Noirs puisqu'au Liberia par exemple jusqu'au début des années 90, le pouvoir était occupé par les Noirs descendants d'esclaves américains qui se considéraient comme supérieurs à leurs frères autochtones.

Il y au moins deux différences de taille entre les cas que tu cites et ce que j'envisage :
- d'abord, ces "naufragés" que l'Afrique recueillerait ne seraient pas dans la même position que leurs aînés venus autrefois coloniser des parcelles de la terre-mère, et qui ont effectivement pris des postures, inadmissibles, de colons à l'égard des autochtones ;
- ensuite, il ne s'agit pas de circonscrire des territoires africains, en vue de fonder des Etats neufs à l'attention de ces "naufragés", mais de les accueillir dans les institutions politiques existantes. Ils leur faudra alors s'adapter très progressivement à leur nouvelle vie, avant (longtemps plutard) d'envisager de jouer quelque rôle politique dans les pays d'accueil.

Citation:
Je crois que le Gap culturel est énorme. La vie en Afrique serait trop difficile pour beaucoup, et les jalousies et les frustrations commenceraient à poindre avec des conséquences par forcément gaies...

Ce gap culturel est-il si infrachissable ? Comment se fait-il que nous, Nègres du continent, parvenions à nous adapter plus ou moins aisément aux conditions de vie particulièrement âpres de l'occident, et que nos frères d'outre-atlantique/méditerranée seraient-ils incapables de s'adapter à l'Afrique ?
En tout cas, je voudrais croire que le jeu en vaut la chandelle, que certains négroaméricains pourraient tenter de renaître en Afrique, plutôt que de crever à petit feu aux EUA.
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OGOTEMMELI
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MessagePosté le: Ven 10 Déc 2004 05:50    Sujet du message: Répondre en citant

Dans le même ordre d’idée, je suggèrerais que Madinina, Karukéra et le département de la Seine-Saint-Denis signent des conventions de coopération avec des pays africains, telles que :
- Tout RMIste de la diaspora résidant sur leur territoire qui consent librement à refaire sa vie en Afrique Noire, bénéficie d’un programme d’accompagnement quinquennal partiellement financé par ces collectivités locales.
- En contrepartie de ce programme, le candidat renonce à toute aide financière publique ou para publique, toute prestation sociale, pendant dix ans. Il renonce également à séjourner en France, voire en Europe, pour la même période.
- Le candidat s’engage fermement à résider dans un pays africain de son choix pendant au moins dix ans.
- Les couples ou familles d’RMIstes seront éligibles à ce programme. Mais le consentement d’enfants majeurs devra être expressément recueilli séparément. Tout enfant arrivé à majorité au cours du programme peut refuser expressément d’y participer et regagner la France.
- Chaque candidat recevra une dotation initiale de 36 mois de RMI, soit le double pour un couple, versée en une ou plusieurs fois selon ses besoins.
- en échange du renoncement à leur Couverture Maladie Universelle, le programme financera la construction à Gorée et à Ouidah de deux hôpitaux pour petite ville, aux normes françaises, entièrement équipés. Le personnel de ces hôpitaux sera entièrement recruté en Afrique et parmi les candidats au programme, au plafond des salaires localement en vigueur.
- A l'occasion d'un pélérinage annuel à Gorée ou à Ouidah, les candidats pourront effectuer un check up approfondi de santé. Et ils pourront être transférés sur l'un de ces hôpitaux à tout moment, chaque fois que de besoin.
- Le stage propédeutique se fera aux mêmes conditions que précédemment indiquées, sauf qu’il sera en Français.
- Les autres dispositions sont identiques à celles du programme étasunien.
- d’autres Départements pourront se joindre au programme si son bilan est satisfaisant au bout de trois ans de fonctionnement.

POST SCRIPTUM
Il faut savoir que du point de vue financier le seul intérêt d’un tel programme pour un RMIste, c’est qu’il peut recevoir une importante dotation initiale. Ce qui permet d’emblée de viser des objectifs socio-professionnels conséquents, avec une bonne capacité d’autofinancement.
Sinon, pour le reste je crois savoir qu’un RMIste de nationalité française peut continuer de recevoir ses prestations, même lorsqu’il réside en Afrique. Il suffit pour ce faire de s’inscrire aux services sociaux de l’ambassade de France ou du consulat français de son lieu de résidence. Auquel cas, certains frères de la diaspora pourraient tenter individuellement de refaire leur vie en Afrique, sans en passer par ce type de programme (qui comporte ses contraintes, outre qu’il n’est pas près de voir le jour).
En effet, dans un pays comme le Sénégal le pouvoir d’achat d’un RMI est au moins 6 fois supérieur au pouvoir d’achat du salaire d’un employé de bureau (qui, de surcroît, a souvent une nombreuse famille à sa charge).
Par conséquent, avec un RMI il est possible de s’installer là bas (ou ailleurs en Afrique), de créer sa propre activité, de réaliser des micro-projets économiquement viables. D’ailleurs, c’est ainsi que certains « petits Blancs » ont réussi de bonnes affaires en Afrique, en peu de temps, avec au départ le RMI comme seul revenu (quoiqu’il ne faille pas négliger l’appui économique de réseaux blancs locaux, aux épais carnets d’adresses…).
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OGOTEMMELI
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MessagePosté le: Dim 24 Avr 2005 06:21    Sujet du message: Répondre en citant

Amadou Hampaté Bâ, « Aspects de la civilisation africaine », éd. Présence Africaine, 1972, pp12-13.

« La tradition considère que la vie d’un homme normal comporte deux grandes phases : l’une ascendante, jusqu’à soixante-trois ans, l’autre descendante, jusqu’à cent vingt-six ans.
Chacune de ces phases comporte trois grandes sections de vingt et un ans, composée de trois périodes de sept ans. Chaque section de vingt et un ans marque un degré dans l’initiation, et chaque période de sept ans marque un seuil dans l’évolution de la personne humaine.
Ainsi par exemple, pendant les sept premières années de son existence, où la personne en formation requiert le plus de soins possible, l’enfant restera intimement lié à sa mère dont il dépend pour tous les aspects de sa vie.
De sept ans à quatorze ans, il est confronté avec le milieu extérieur dont il reçoit les influences, mais il éprouve toujours le besoin de se référer à sa mère, qui reste son critère.
De quatorze ans à vingt et un ans, il est à l’école de la vie et de ses maîtres, et s’éloigne progressivement de l’influence de sa mère.
L’âge de vingt et un ans marque un seuil très important, puisqu’il est celui de la circoncision rituelle et de l’initiation aux cérémonies des dieux.
Pendant la seconde tranche de vingt et un ans, l’homme va mûrir les enseignements qu’il a reçus dans la période antérieure. Il est alors considéré comme étant à l’écoute des sages, et s’il arrive qu’on lui donne la parole, c’est par faveur, ou mise à l’épreuve, et non par droit.
A quarante-trois ans par contre, il est censé avoir atteint virtuellement la maturité et figure parmi les maîtres. Ayant droit à la parole, il est tenu d’enseigner aux autres ce qu’il a appris et mûri durant les deux premières périodes de sa vie.
A soixante-trois ans enfin, terme de la grande phase ascendante, il est considéré comme ayant achevé sa vie active et n’est plus astreint à aucune obligation, ce qui ne l’empêche pas, éventuellement, de continuer à enseigner, si telle est sa vocation ou sa capacité. »


Bien entendu, ce texte n’énonce pas une vérité absolue, et reste critiquable. Mais j’aime à croire que ce propos du sage Hampaté Bâ est juste et vrai, c’est-à-dire « maâtique ». Je voudrais donc en tirer quelques conséquences que voici :

- La mère est la figure emblématique de l’éducation traditionnelle pour les premiers âges de la vie. D’ailleurs on dit que le père est le père de tous, tandis que la mère est la mère de soi. La figure de la mère est verticale, généalogique ; tandis que la figure du père est horizontale, sociologique. La mère arrime l’enfant à la vie, à la Terre ; tandis que le père l’engage au Monde, dans les relations aux autres.

- Il s’ensuit que l’enseignement, dans la première section de vingt et un ans, pourrait être administré par des enseignantes en sa première moitié, et par des enseignants en sa seconde moitié. Dans la première période (0-7 ans), des précepteurs iraient vers les enfants, dans leur milieu domestique et s'en occuperaient par groupes de neuf (9) au maximum.

- Dans la deuxième section de vingt et un ans, des enseignants s’occuperaient de la première période de sept ans, tandis que des enseignantes s’occuperaient de la seconde période. Enfin, la troisième période serait mixte ; de même que les suivantes. Tous les vingt et ans, on pourrait inverser l’ordre d’enseignement dans cette deuxième section, afin d’éviter de figer des règles dont il faut bien comprendre qu’elles restent conventionnelles. Sauf qu’ici lesdites conventions sont fondées en tradition négro-africaine, et n’ont rien à envier à toutes autres qui présideraient à l’organisation de l’éducation publique en Afrique. L’afrocentrisme consiste bien en cela aussi : en la mobilisation de nos propres ressources pour résoudre nos problèmes, quels qu’ils soient, chaque fois que cela est possible.

- Les voyages forment la jeunesse : les élèves voyageraient régulièrement aux frais de l’Education Nationale, dans les différentes villes de leur propre pays lors de la dernière période de la première section (14-20), dans différents pays africains lors de la première période de la seconde section (21-27) ; enfin ailleurs dans d’autres contrées du monde, entre 28 et 34 ans.

- L’âge de vingt et un ans serait retenu pour la majorité civile (et pénale).

- L’âge minimum pour l’éligibilité aux responsabilités politiques serait fixé à quarante-trois ans ; soit au terme de la maturation et au seuil de la sagesse.

- L’âge de la retraite pourrait être fixé à soixante-trois ans. Cette décision ne serait pas moins légitime que toute autre (60 ans, 65 ans, etc.), mais aurait l’avantage de conférer une cohérence globale aux cycles de l’activité humaine extra-domestique.

- Un Senat serait institué, dont l’accès serait réservé aux personnes âgées de plus de 63 ans et jusqu’à 76 ans ; composé rigoureusement d’autant de femmes que d’hommes. Cette institution assurerait des missions de contrôle et de conseil au niveau national. Elle disposerait de sections locales ayant des compétences de délibération, notamment dans les conflits domestiques, de voisinage, où bien souvent une médiation pleine de sagesse et de bon conseil suffit à ramener la paix.

Pour terminer, je tiens particulièrement à une division sexuée, rigoureusement équitable, des tâches d’éducation des enfants, car je reste convaincu que les figures de mère et de père ne sont pas interchangeables, qu’elles sont irréductibles l’une à l’autre. L’enseignement ne devrait jamais être un métier asexué, où des connaissances impersonnalisées, technicisées à outrance, seraient administrées par n’importe qui les aurait acquises, avec des méthodes déterminées… Et cette division sexuée devrait impérativement informer l’organisation des institutions politiques.
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Yazol
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MessagePosté le: Lun 25 Avr 2005 16:17    Sujet du message: Répondre en citant

Ce dernier post sur l'enseignement de AMADU AMPATE BÂ devrait être déplacé car il infléchit les échanges sur les proposions faites au sujet de nos frères étatsuniens. Cela devait aussi être séparé des "Perspectives afrocentriques" qui est un autre sujet...

L'initiative du retour à la Matrie de nos frères "naufragés" du système capitaliste est assez bonne mais je pense que c'est une erreur de la fonder sur des spéculations pécunières : "... l'Afrique a tout à gagner dans ce programme..." L'ampleur de la souffrance de nos frères ne saurait se résorber dans des transactions de ce genre. Si une solution doit être trouvée pour résoudre le problème de la situation carcérale des Noirs étatsuniens, ce n'est certainement pas de cette manière. Ce serait leur faire traverser l'Atlantique dans des conditions quasiment similaires à leur arrivée sur cette grande Ile de la tortue. Les obliger à renoncer à un tas de choses !!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!! Les assigner à résidence !!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!! Les integrer dans un milieu africain qu'ils ont certaiment eu à détester depuis leur enfance ! Certes en leur apprenant l'histoire ils pourront aimer l'Afrique et vouloir s'y implanter mais on peut pas les y contraindre par une alternative aussi aléchante. En outre je trouve le terme "naufragé" déplacé car la répression anti-nègre dans le Nord-Ouest (Occident) participe du plan séculaire de la domination de l'homme noir. Après les avoir ghetthorisés, ennivrés, désoeuvrés, prostitués, drogués, les voilà aujourd'hui traqués à outrance...
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Yazol
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MessagePosté le: Lun 25 Avr 2005 16:17    Sujet du message: Répondre en citant

doublon

Dernière édition par Yazol le Mer 29 Mar 2006 08:41; édité 1 fois
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OGOTEMMELI
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MessagePosté le: Lun 25 Avr 2005 21:43    Sujet du message: Répondre en citant

Yazol a écrit:
Ce dernier post sur l'enseignement de AMADU AMPATE BÂ devrait être déplacé car il infléchit les échanges sur les proposions faites au sujet de nos frères étatsuniens. Cela devait aussi être séparé des "Perspectives afrocentriques" qui est un autre sujet...

Dans ce topic, mon propos consiste à esquisser des solutions à divers problèmes que rencontrent les Nègres, en me plaçant d'un point de vue afrocentrique, ou en tout cas que je considère comme tel. Je voudrais ainsi prouver concrètement la fécondité de ce point de vue, m'inscrivant en faux contre ceux qui réduisent l'afrocentricité à de vaines gesticulations identitaires.
Par conséquent, les différents points que j'ai abordés ne sont pas nécessairement liés entre eux ; mais je les crois fondés en Afrocentricité. Ce qui explique qu'ils se retrouvent ensemble ici. Je ne comprends donc pas pourquoi tu voudrais séparer des "perspectives afrocentriques" une esquisse d'organisation de l'éducation publique en Afrique qui s'appuie sur des traditions et conceptions endogènes, plutôt que sur des considérations hétéronomistes.
Yazol a écrit:
L'initiative du retour à la Matrie de nos frères "naufragés" du système capitaliste est assez bonne mais je pense que c'est une erreur de la fonder sur des spéculations pécunières

Tu as certainement compris que mes préoccupations ne sont aucunement pécuniaires, loin s'en faut. Cet argument est comme un appât visant à acquérir le consentement d'autorités publiques occidentales n'ayant rien à foutre de mes états d'âme de Nègre, mais sont toujours très sensibles à tout ce qui leur permet de gagner de l'argent, sinon d'en économiser.
D'ailleurs, j'ai proposé une théorie monétaire qui, si elle était appliquée en Afrique, rendrait cette question pécuniaire sans objet, de son point de vue...
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MessagePosté le: Lun 25 Avr 2005 23:05    Sujet du message: Le brainstorming, je suis pour. Répondre en citant

Salut Ogotemmeli

Je suis content que tu aies fait remonter ce topic. Etant donné son potentiel je m'étonne qu'il ait suscité si peu de réactions.
Je souscris sans réserve à ta première proposition (redéfinition afrocentrique de nos politiques étrangère et économique) et au principe de la troisième (mise sur pied d'un système éducatif spécifiquement africain); mais le projet de rapatriement des Noirs américains me pose problème. Outre les réserves de Panafricain et (surtout) de Effo que je partage, je soulève deux objections de principe:
- Les Noirs américains, plus qu'aucun de leurs compatriotes, ont payé de leur sang le droit d'être américain. Les USA sont leur pays, et c'est là qu'est leur avenir.(C'est valable pour nos frères Antillais vis-à-vis de leurs iles)
Tel que je vois les choses, le "Retour vers l'Afrique" des Nègres de la diaspora doit avant tout être spirituel: il s'agira de recréer des liens à tous les niveaux (scolaires, étudiants, politiques, économiques, etc...) dans la perspective de faire émerger une solidarité d'interêts et de destin. Je vois bien, coté africain, un superministère dédié à cette tâche...
- L'Afrique n'est pas une poubelle. Le retour massif des rebuts (j'insiste sur le mot; qu'on ne dise pas que parle de tous les Noirs américains) de la plus occidentale des civilisations occidentales ne peut rien amener de bon à un continent qui n'a vraiment pas besoin de ça...
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MessagePosté le: Mar 26 Avr 2005 00:30    Sujet du message: Pas compris... Répondre en citant

@ Ger

Je n'avais pas vu ton post. Tu as du le rédiger pendant que j'écrivais le mien. Je ne suis pas sur d'avoir saisi le sens de ton propos...
J'aimerais que tu développes les points suivants:
Citation:
L'identité et l'affirmation de soi n'est pas contre l'autre mais dans la participation de l'existance de l'autre.Cette participation c'est la plus value africaine qu'il faut vendre

Citation:
Ce n'est que dans la tête une aliénation qu'entretien le combat de décolonisation post coloniale, une utopie qui garantie que cela va durer sous une forme ou une autre parceque'on ne combat pas une utopie.

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MessagePosté le: Mar 26 Avr 2005 05:06    Sujet du message: Répondre en citant

Je ne peux supporter certains termes que vous utilisez : "rebuts", "naufragés", c'est cynique et ce n'est pas afrocentrique car la Maât veut que toute personne est une âme vivante créée par le Suprême et aimée de Lui. Même un fou a sa place dans la société, son utilité peut se révéler salutaire un jour que Dieu fera ; alors arrêtez de penser qu'on ne peut rien tirer d'un prisonnier...
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OGOTEMMELI
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MessagePosté le: Mar 26 Avr 2005 06:59    Sujet du message: Répondre en citant

Salut Farao,
Ailleurs, j'ai posé en principe que les hommes, du seul fait que ce sont des êtres humains, peuvent se constituer en société politique (indépendamment de toutes autres considérations de phénotype, sexe, poids, taille, etc.). Et qu'un homme, du seul fait que c'est être humain, peut devenir membre (citoyen) d'une quelconque société politique de son choix. Donc, évidemment les Africains-américains ont entièrement le droit de vivre et propspérer aux EUA. Sauf que les principes sont une chose, et la réalité en est une autre : que la société politique étasunienne est structurée de telle sorte qu'elle broie beaucoup de ses citoyens, au profit de peu d'entre eux. Que parmi ces "naufragés" du capitalisme sauvage, on compte beaucoup plus de Nègres. Idéalement, la solution est que ceux-ci recouvrent tous leurs droits sur place, et qu'ils soient aidés en ce sens. L'Afrique n'ayant pas les moyens de contribuer aujourd'hui à une telle aide, elle peut proposer des voies permettant de contourner ce problème. C'est le sens de ma proposition du retour vers la Matrie originelle. tu noteras qu'elle a une filiation historique bien étasunienne, notamment avec Marcus GARVEY et la Black Star Line...
Quant à ce que "nous ne pouvons recueillir toute la misère du monde" : je crois lire du Michel ROCARD, que j'ai volontairement paraphraser pour exprimer à quel point vos attitudes d'esprit sont étrangement (effroyablement?) similaires. Les pères de la nation israélienne réagissaient de la même sorte à l'idée d'accueillir tous les survivants des camps de la mort ; plutôt que les seules familles juives européennes riches. J'aime autant ne pas me retrouver aux côtés de ces illustres personnalités...
De plus, j'ai indiqué que ce que la société étasunienne rejette comme du "rébut", n'en est pas nécessairement : ni ontologiquement, ni même économiquement, a fortiori d'un point de vue afrocentrique. Les considérer comme du "rébut", c'est reprendre à son propre compte le discours avilissant d'autrui sur alter ego.

@Yazol : j'ai parlé de "naufragés" du capitalisme sauvage, et comme toi récuse le terme de "rébut". Mais si tu m'en proposais un autre, j'en userais volontiers à la place de "naufragés".
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Farao
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MessagePosté le: Mar 26 Avr 2005 09:53    Sujet du message: Répondre en citant

Citation:
les Africains-américains ont entièrement le droit de vivre et propspérer aux EUA. Sauf que les principes sont une chose, et la réalité en est une autre : que la société politique étasunienne est structurée de telle sorte qu'elle broie beaucoup de ses citoyens, au profit de peu d'entre eux. Que parmi ces "naufragés" du capitalisme sauvage, on compte beaucoup plus de Nègres. Idéalement, la solution est que ceux-ci recouvrent tous leurs droits sur place, et qu'ils soient aidés en ce sens. L'Afrique n'ayant pas les moyens de contribuer aujourd'hui à une telle aide, elle peut proposer des voies permettant de contourner ce problème.

Plutôt que de contourner le problème ne serait-il pas plus profitable de le résoudre? Les Noirs américains ont entrepris une lutte dans ce sens et ils sont en train de la gagner, lentement mais surement. Ton projet me semble marquer un recul dans cette lutte. Tu évoques une filiation avec la Black Star Line de Marcus Garvey, mais sur ce point précis cette dernière, en concèdant implicitement l'Amérique à l'homme blanc, soulève dans mon esprit des reminiscences de ces quakers blancs qui financèrent l'émigration des anciens esclaves vers la Sierra Léone et le Libéria pour se débarrasser des Nègres...
Citation:
Quant à ce que "nous ne pouvons recueillir toute la misère du monde" : je crois lire du Michel ROCARD, que j'ai volontairement paraphraser pour exprimer à quel point vos attitudes d'esprit sont étrangement (effroyablement?) similaires. Les pères de la nation israélienne réagissaient de la même sorte à l'idée d'accueillir tous les survivants des camps de la mort ; plutôt que les seules familles juives européennes riches. J'aime autant ne pas me retrouver aux côtés de ces illustres personnalités...

Et moi encore moins! Wink
Le sens de mon propos n'est pas "nous ne pouvons recueillir toute la misère du monde" mais "l'arrivée massive d'occidentaux, ce qu'ils sont, en dépit de leur couleur de peau, qui plus est "naufragés" (je reprends ton expression) de leur propre système ne peut que rajouter à la longue liste des problèmes de notre continent. Nos frères américains sont occidentaux par leur vécu, leur éducation, leur vision de l'Afrique et des Africains; ce n'est pas un stage de six mois, même intensif, qui va changer ça. Et à l'heure où nous traversons une phase critique de notre lutte ton projet, pour caricaturer, revient à infiltrer sur le territoire africain une sorte de cinquième colonne.
Ma phrase exacte:
Citation:
Le retour massif des rebuts (...) de la plus occidentale des civilisations occidentales ne peut rien amener de bon à un continent qui n'a vraiment pas besoin de ça...

Maintenant je vous le concède à Yazol et à toi: le terme "rebut" est méprisant et malvenu, je le retire. Idem pour
Citation:
L'Afrique n'est pas une poubelle.
qui à mon avis est à l'origine de ta méprise. La première réserve que j'ai émise remettait en cause le principe d'une émigration physique des Noirs américains, riches ou pauvres. Contrairement à Rocard ou aux pères de la nation israelienne, aucune idée de filtrage n'est sous-entendue.
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OGOTEMMELI
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MessagePosté le: Mer 27 Avr 2005 07:17    Sujet du message: Répondre en citant

Farao a écrit:
Le sens de mon propos n'est pas "nous ne pouvons recueillir toute la misère du monde" mais "l'arrivée massive d'occidentaux, ce qu'ils sont, en dépit de leur couleur de peau, qui plus est "naufragés" (je reprends ton expression) de leur propre système ne peut que rajouter à la longue liste des problèmes de notre continent. Nos frères américains sont occidentaux par leur vécu, leur éducation, leur vision de l'Afrique et des Africains; ce n'est pas un stage de six mois, même intensif, qui va changer ça. Et à l'heure où nous traversons une phase critique de notre lutte ton projet, pour caricaturer, revient à infiltrer sur le territoire africain une sorte de cinquième colonne.

J'ai déjà répondu à cette objection qui a été faite initialement, de mémoire, par Effo : quotidiennement, il y a de nombreux Africains qui émigrent en Occident, et parviennent à s'y adapter tant bien que mal ; surtout si l'on considère qu'aucune facilité ne leur est faite pour cette adaptation, bien au contraire. Pourquoi présumer que des Africains-américains, qui le désireraient vraiment, échoueraient à s'inventer une autre vie en Afrique qui ne soit pas exclusivement déterminée par leur longue expérience occidentale?
En outre, de plus en plus de nos frères de la Diaspora aspirent à ce retour aux sources, au moins spirituellement et mentalement. C'est ainsi que par exemple, de plus en plus de familles africaines-américaines donnent des noms négro-africains à leurs progénitures, célèbrent des fêtes d'inspiration négro-africaine, etc. Cette tendance existe réellement, et ne serait donc pas inventée de toute pièce par ce projet. Lequel ne ferait que l'engager dans une stratégie plus ambitieuse et encore plus volontariste.
Pour le reste :
- j'ai parlé de filiation historique, mais non de similitudes en tous points, avec le projet de Marcus Garvey. La moindre des choses serait de tirer tous les enseignements de l'échec de Garvey ; faute de quoi on s'exposerait aux mêmes difficultés et conséquences.
- je prends acte de la méprise, et me rejouis de ce qu'il s'agisse en effet d'une méprise.
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MessagePosté le: Lun 02 Mai 2005 03:06    Sujet du message: Répondre en citant

Citation:
La population carcérale négro-américaine est proportionnellement la plus nombreuse au EUA. De même, parmi les citoyens étasuniens les plus pauvres, les négro-américains sont les plus nombreux.


La délinquance chez les jeunes dans les grandes villes africaines évolue dangereusement : viol, attaques à mains armées, braquage de banque...
conséquence du manque de repère, mauvais encadrement, absence de politique constructive en matiere de formation et d'emploi.

Citation:
J'ai déjà répondu à cette objection qui a été faite initialement, de mémoire, par Effo : quotidiennement, il y a de nombreux Africains qui émigrent en Occident, et parviennent à s'y adapter tant bien que mal ; surtout si l'on considère qu'aucune facilité ne leur est faite pour cette adaptation, bien au contraire. Pourquoi présumer que des Africains-américains, qui le désireraient vraiment, échoueraient à s'inventer une autre vie en Afrique qui ne soit pas exclusivement déterminée par leur longue expérience occidentale?


Je pense aussi que nos frères de la diaspora ont la capacité de s'adapter.
Le projet à du bon mais dans l'état actuel des choses il est vraiment prématuré.
Introduire des étrangers en grand nombre dans des états qui n'ont même pas cinquante ans, où le sentiment national est encore en construction me paraît bien risqué. Les bases ne sont pas assez solides, il faut d'abord consolider nos états.

Apprenons d'abord à nager avant de sauver nos frères !

Farao a écrit:

Citation:
Nos frères américains sont occidentaux par leur vécu, leur éducation, leur vision de l'Afrique et des Africains; ce n'est pas un stage de six mois, même intensif, qui va changer ça. Et à l'heure où nous traversons une phase critique de notre lutte ton projet, pour caricaturer, revient à infiltrer sur le territoire africain une sorte de cinquième colonne.


C'est exactement ça !
Soyons réaliste on ne peut dans l'immédiat se le permettre.

Citation:
Tel que je vois les choses, le "Retour vers l'Afrique" des Nègres de la diaspora doit avant tout être spirituel: il s'agira de recréer des liens à tous les niveaux (scolaires, étudiants, politiques, économiques, etc...) dans la perspective de faire émerger une solidarité d'interêts et de destin. Je vois bien, coté africain, un superministère dédié à cette tâche


Il est nécessaire de multiplier les échanges des séjours d'immersion, dans des familles d'accueil.
C'est dans ce sens qu'il conviendrait de construire un projet.
La décision de s'installer doit venir de la personne elle même.
Certains le font déjà, notamment des antillais.
Et j'ai la faiblesse de croire que si nous leur offrons une image positive beaucoup de frères rentreront à la maison.

Cela dit quel est le terme envisagé pour ce projet ? 5 ? 10 ? 20 ans?
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MessagePosté le: Lun 02 Mai 2005 14:06    Sujet du message: Répondre en citant

Agnassa a écrit:
Le projet à du bon mais dans l'état actuel des choses il est vraiment prématuré. Introduire des étrangers en grand nombre dans des états qui n'ont même pas cinquante ans, où le sentiment national est encore en construction me paraît bien risqué. Les bases ne sont pas assez solides, il faut d'abord consolider nos états. Apprenons d'abord à nager avant de sauver nos frères !

Je note que pour toi le principe d'organiser un retour vers la matrie est recevable. En revanche, tu en trouves la réalisation prématurée "en l'état actuel des choses". A supposer ce que le moment ne soit pas encore venu du retour au pays de la diaspora, il serait judicieux d'inscrire ce principe dans les constitutions africaines, afin de garder les portes ouvertes pour quiconque voudrait rentrer au bercail. A mon sens les Africains de la diaspora ont au moins le droit de vivre dans les lieux de leur déportation/émigration que de retourner s'installer au pays de leurs ancêtres. Ce droit devrait leur être EXPRESSEMENT reconnu dans les constituitions africaines. Ce serait un signale très fort qui décomplexerait beaucoup d'entre eux qui pourraient redouter aujourd'hui d'envisager un retour dans un continent où ils auraient l'impression de ne pas être attendu, voire de ne pas être les bienvenus. Dans ce contexte de crise politique africaine, c'est-à-dire de mutation paradigmatique de la politique en Afrique, il importe dès à présent de poser de tels questions et principes. S'en soustraire sous prétexte de prématurité serait vraiment dommage, car par nature un projet comme celui-ci dispose pour l'avenir (moyen ou long terme) : c'est l'horizon normal d'une démarche se voulant stratégique. En effet, ce topic est dédié aux "perspectives"...
Par ailleurs, le projet comportant ses propres moyens de financements (à condition que ceux-ci soient dûment évalués et entièrement mis à disposition), ne devrait pas poser de problème de faisabilité matérielle. Quant à l'afflux de populations supplémentaires en Afrique, il faut bien voir qu'il s'agit dans un premier de quelques milliers de personnes, comparativement à une population totale de plusieurs centaines de millions : donc incidence démographique marginale dans une Afrique au demeurant sous peuplée, et dont la population encourt le risque d'être décimée par le SIDA et autres maladies endémiques.
En revanche, les conséquences positives d'un afflux de capitaux et investisesements pourraient être très significatives.
Enfin, j'insiste sur le fait que dans la tradition africaine, les êtres humains, les individus sont toujours une richesse inaliénable pour les groupes humains. Qu'en conséquence, nos frères de la diaspora ne devraient jamais être regardés du point de vue des problèmes qu'ils pourraient posés, car en cultivant résolument une fraternité radicale les uns avec les autres, nous serions capables de résoudre TOUS ENSEMBLE NOS PROBLEMES, que ceux-ci procèdent indifféramment des uns ou des autres.
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MessagePosté le: Lun 02 Mai 2005 22:15    Sujet du message: Re: Le brainstorming, je suis pour. Répondre en citant

Farao a écrit:

- L'Afrique n'est pas une poubelle. Le retour massif des rebuts (j'insiste sur le mot; qu'on ne dise pas que parle de tous les Noirs américains) de la plus occidentale des civilisations occidentales ne peut rien amener de bon à un continent qui n'a vraiment pas besoin de ça...


Je donne raison a Farao sur ce point tout en evitant d'utiliser le ton, mais dans le fond il a raison.
N'oublions pas que beaucoup de ces freres dans les prisons ont grandi dans des milieux precaires, chaotiques et assez brutaux, en plus de manquer de veritable formation.
Combien ont une education ou formation digne de ce nom ?

Donc a mon avis, si un retour dans de telles conditions doit se faire, il faudrait plus mettre l'accent dans les clauses de contrats sur l'etablissement de structures qui serviraient non seulement une meilleur integration des nouveaux arrivant mais aussi les autochtones.

Je favoriserais moins l'apport direct en especes, qui pourraient tres vite bien disparaitre dans la nature connaissant nos politiciens vereux:

- Ecoles, centres de formations, universites en etroite collaboration avec des structures americaines qui apporteraient leur savoir faire.

- Transfert de technologies

- Financement, support de l'entreprenariat.

- etc.

Il existe deja de tels retour comme celui des Rastafaries installes en ethiopie. Etudier les experiences qu'on a pu en tirer apres des decennies deja qu'ils se sont installes pourrait aider a paufiner un tel projet.

Je reposte l'article ici:

------------------------------------------------------------------------------
The town that Rastafarians built

http://news.bbc.co.uk/1/hi/world/africa/1639646.stm



Pharmacist Gladstone Johnson Sr a écrit:
We plan to make Shashamene a model city, with good infrastructure and telecommunications. It will rise above all other African cities



By Nita Bhalla in southern Ethiopia
Rastafarians in Ethiopia have been celebrating the anniversary of the coronation of Ethiopia's last Emperor, Haile Selassie, some 71 years ago.

Nowhere is this more the case than among a community of Rastafarians, who have settled in the small southern Ethiopian town of Shashamene.


The Rastafarians, who are mainly from Jamaica, started migrating to Ethiopia 38 years ago, when Haile Selassie, whom they consider to be God incarnate, gave them 500 hectares of land on which to settle.

Since the first 12 Jamaican settlers in 1963, the community has grown to over 200 families.

Room for more

Papa Rocky, a 74 year old Rastafarian elder from Jamaica believes western countries should help repatriate all those who might wish to return to their native land, but do not have the means to do so.


A museum dedicated to Haile Selassie has been built


"I am lucky to have saved the money to eventually come here, but back home millions just don't have the money to return. The West may have removed the shackles and chains, but they still keep us bound by economic slavery," he says.

The Rastafarian community insist that a mass exodus of Jamaicans to Ethiopia would not be a burden, despite the poverty and economic difficulties faced here.

Some of them are skilled tradesmen such as carpenters and builders.


Others are shop owners and they say that over the decades they have played an important role in the development of Shashamene.

"We have the know-how to develop the whole place as we have endured slavery, so we have good knowledge," says 72-year-old Pharmacist Gladstone Johnson Sr, one of the first settlers in Shashamene, says they are here to help.

"We plan to make Shashamene a model city, with good infrastructure and telecommunications. It will rise above all other African cities", he adds.

Sceptics

But Ethiopians living in Shashamene are sceptical.


"The Rastas are nice people and very friendly. They teach us English and give us employment, but they have done little for the development of the town," said one Ethiopian teacher, who wished to remain anonymous.

"All they do is smoke marijuana, which the Ethiopian farmers here grow for them. Some in the town don't like this, as our children have also started to use this drug. We like them as they integrate and there is a lot of inter-marriage, but the marijuana has to stop," says 27-year-old mechanic Adbul Onduka.

Others in the town find the beliefs of the Rastafarian faith at loggerheads with the local faiths of Islam and Orthodox Christianity.

The Rastafarian faith views Emperor Haile Selassie as the Messiah of the African people, but most Ethiopians disagree.

"He was a good leader but he did oppress the masses and it was a feudal system under his rule. He is not a god. He was a mere mortal," said one Ethiopian in Shashamene.

The Rastafarians say they plan "to educate" the Ethiopian people about their last Emperor.

"We have established a library and museum in Shashamene, dedicated to our King of Kings, our Lion of Judah. The Ethiopians can come and learn about the Emperor," says Papa Rocky.

"Ethiopians have to stop looking to the sky for a white blue eyed Messiah, Haile Selassie is the real Messiah," says Papa Rocky.

Rights

But the biggest problem the Rastafari community face is with the Ethiopian government.

Even though they were originally given 500 hectares, the Rastafarians complain that in the aftermath of the overthrow of the Emperor by the Marxist military leader, Mengistu Haile Mariam, most of the land was confiscated and they have now been left with only 11 hectares.

In a letter addressed to the Organisation of African Unity earlier this year, the Rastafari community complained that local people have occupied and settled on much of the land given to them.

Their letter also bemoans their lack of legal status and citizenship.

Gladstone Johnston Sr says that they had expected better treatment when they left their lives in the West.

"We left the West and came to Ethiopia with the intention of being accepted as Africans with the rights to African citizenship. We therefore desire to have full legal status and to be recognised as citizens, with all the privileges and rights to work and travel freely as Ethiopians," he says.
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Farao
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MessagePosté le: Lun 09 Mai 2005 12:44    Sujet du message: Et si on parlait du tourisme? Répondre en citant

Bonjour à tous

Je me permets d'introduire un nouveau sujet:

Depuis quelques années le tourisme est présenté dans nos pays comme la panacée aux problèmes de développement. On nous parle de créations d’emploi, d’investissements, de développement durable, etc… (Je ne suis pas économiste mais quand je vois la part que représente le billet d’avion dans les forfaits proposés aux touristes, je me demande si les compagnies aériennes et les tour-opérateurs étrangers ne sont pas les premiers bénéficiaires. Et l’essentiel des bénéfices des investisseurs européens comme les grands groupes hôteliers n’est-il pas rapatrié dans leurs pays d’origine ?)
Au tourisme « balnéaire » a succédé le tourisme « culturel » qui a pour prétention de faire découvrir à une clientèle essentiellement occidentale les richesses de nos cultures. En tout cas c’est ce qu’ils disent dans le dépliant…
Parce que si l’on y regarde de plus près, lorsqu’il s’agit de l’Afrique, les cultures en question se voient miraculeusement réduites à leur plus simple expression : musique et danse ! Plus le masque et la petite statuette.
Force est de constater que nous avons largement intégré les préjugés du blanc à l’égard de nos propres civilisations, et pour nombres d’entre nous l’artisanat, la danse et la musique sont les seules facettes présentables de nos cultures. La religion, la langue, l’organisation sociale et familiale (cf. la stigmatisation de la polygamie), la cuisine, l’architecture, etc…, quand ils sont abordés, ne le sont que sous l’angle du pittoresque.
Un exemple : au touriste français qui visite les palais d’Abomey, que dira-t-on de l’architecture du site ? Eh bien on lui parlera des bas-reliefs très « couleur locale » et du sang humain dont était pétrie la terre qui servait à la construction… Pas un mot ne lui sera soufflé des qualités de climatisation naturelles du matériau terre, de l’ingéniosité des anciennes charpentes (depuis longtemps remplacées), ou de la structure de la case à étages du roi.
Le mépris des Africains vis-à-vis de leurs modes de construction traditionnels explique à lui seul cette autre singularité africaine : notre continent est le seul aujourd’hui à n’avoir pas produit une architecture moderne spécifique.
Le tourisme n’est évidemment pas le premier responsable. Force est de constater, cependant, qu’en exposant nos compatriotes à une vision tronquée des choses africaines, il contribue à institutionnaliser la mauvaise habitude que nous avons prise de toujours nous considérer au travers du regard d’autrui.
Un grioonaute (tu te reconnaîtras, mon frère Wink ) a attiré mon attention sur un autre effet pernicieux du tourisme. Me relatant en MP sa visite à Ouidah, ancienne plaque tournante du Yovodah recyclée en haut lieu touristique, il s’étonnait de la « retenue » (l’euphémisme est de lui) avec laquelle le plus grand crime contre l’humanité était présenté. Dans le but évidemment de ne pas mettre mal à l’aise les descendants des instigateurs de cette ignominie, qui se trouvent constituer le gros du bataillon des touristes.
J’ai mis cette observation en parallèle avec ma propre expérience d’une visite du musée d’Abomey où je m’étais étonné que l’agression française de 1894 soit présentée comme un fait neutre échappant à tout jugement moral.

Encore une fois je ne cherche pas à faire du tourisme la mère de tous nos maux. Je suis bien conscient que ces phénomènes s’inscrivent dans un ensemble autrement vaste et complexe (dépendance matérielle et morale vis-à-vis de l’Occident, complexes intériorisés, etc…) dont d’autres, avant et mieux que moi, ont démonté les rouages. Il n’en reste pas moins que le tourisme, tel qu’il est conçu aujourd’hui, c'est-à-dire essentiellement tourné vers une clientèle occidentale et subordonnant la représentation de nos réalités aux fantasmes de l’Autre, apparaît d’avantage comme un frein que comme un moteur à notre développement.

La question que je vous pose est donc la suivante : peut-on envisager une politique afrocentriste du tourisme sur notre continent ? Et si oui, quelle forme pourrait-elle prendre ?
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MessagePosté le: Lun 09 Mai 2005 13:25    Sujet du message: Re: Et si on parlait du tourisme? Répondre en citant

Farao a ecrit:
Citation:
La question que je vous pose est donc la suivante : peut-on envisager une politique afrocentriste du tourisme sur notre continent ? Et si oui, quelle forme pourrait-elle prendre ?

Mon frere, je reponds promptement a ta question sans hesiter par un OUI!

Il s'agira de cibler les africains, en priorite ceux de la Diaspora et les descendants d'africains dans le but de leur faire decouvrir un continent dont ils meconnaissent l'histoire et le patrimoine culturel.
Pour la forme que pourrait prendre cette politique, elle merite reflexion, et de ce fait je te repondrai ulterieurement.
A bientot!
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MessagePosté le: Lun 09 Mai 2005 14:16    Sujet du message: Répondre en citant

Farao a écrit:
peut-on envisager une politique afrocentriste du tourisme sur notre continent ? Et si oui, quelle forme pourrait-elle prendre ?

Il n'y a pas une source de questions et de réponses préétablies qu'on appelle "Afrocentricité" à laquelle des novices viendraient pieusement s'abreuver : c'est seulement des échanges entre nous, se donnant nous-même, notre Afrique pour centre d'intérêt que des questions et réponses pourraient éclorent. Je tienais vivement à insister sur ce point. En posant une question aussi pertinente tu apportes déjà de l'eau au moulin. Mais tu es tout autant fondé à esquisser des voies de solutions, sans croire qu'il y a ici (ou même ailleurs) des démiurges afrocentriques ayant d'emblée réponse à tout, et ayant l'habilité exclusive à répondre. Cela est d'autant plus crucial qu'il n'existe pas encore de centres de recherches afrocentriques, avec diverses équipes de chercheurs travaillant aux innombrables problèmes identifiables comme relevant des préoccupations afrocentriques.
Bref, je vois différemment ta question : Comment élaborer une politique afrocentriste du tourisme? Quelles peuvent en être les modalités?
Je compte sur toi pour commencer à débrouiller le terrain, puisque tu as su si bien cerner ce problème.

Fraternellement
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Muana Kongo
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MessagePosté le: Lun 09 Mai 2005 14:20    Sujet du message: Re: Et si on parlait du tourisme? Répondre en citant

ARDIN a écrit:
Farao a ecrit:
Citation:
La question que je vous pose est donc la suivante : peut-on envisager une politique afrocentriste du tourisme sur notre continent ? Et si oui, quelle forme pourrait-elle prendre ?

Mon frere, je reponds promptement a ta question sans hesiter par un OUI!

Il s'agira de cibler les africains, en priorite ceux de la Diaspora et les descendants d'africains dans le but de leur faire decouvrir un continent dont ils meconnaissent l'histoire et le patrimoine culturel.
Pour la forme que pourrait prendre cette politique, elle merite reflexion, et de ce fait je te repondrai ulterieurement.
A bientot!
Ne pourrait-elle pas passer par la sélection de sites historiques, des visites et exposés sur la richesse patrimonielle de ces sites; une restauration à thème (ex. associer un plat à une journée et un évènement particulier)? On pourrait aussi envisager des commerces à l'architecture, au personnel locaux, sans oublier les menus/guides en langues africaines et créoles principalement.
Les décorations etc. toute l'esthétique pourrait être accordée de cette manière, ainsi que la vestimentation du personnel (plutôt que les vêtements conventionnels à l'extérieur de l'Afrique).
au niveau du contenu, donc des plaques/stèles mémorielles (grds massacres, mais aussi personnages illustres de l'Afrique).
Ce qui serait encore plus intéressant, c'est d'avoir des sortes de standards selon les pays: les personnages proprement locaux représentés avec les personnages important connus dans toute l'Afrique.
Et pour finir avec ce que cela m'inspire: une référence omniprésente à l'Antiquité africaine, mais aussi une valorisation de son histoire proche. Par ex., le savoir-faire médicinale de certains peuples marginalisés, des fresques (ou plutôt papiers-peints de nos jours) illustrant la spiritualité africaine etc...
Mais bon, tu as déjà souligné les éléments de réponse à ton interrogation:
Citation:
La religion, la langue, l’organisation sociale et familiale (cf. la stigmatisation de la polygamie), la cuisine, l’architecture, etc…, quand ils sont abordés, ne le sont que sous l’angle du pittoresque.
Cela dit, il me semble aussi qu'une telle démarche devrait souligner plus les liens culturels, historiques entre la diaspora et l'Afrique. Comme tu le remarques, l'état actuel des choses a tendance à tout tourner vers l'occident et donc négliger le noir, qui devrait pourtant être son propre centre de réflexion et d'expression. C'est pourquoi il faudrait que l'Africain d'où qu'il vienne se retrouve partout en Afrique, de même pour l'afro-descendant avant qui que ce soit d'autre.
Il est vrai que cela pourrait créer une nouvelle dynamique économique tournée vers le local (commerce local) et le proche (africain/afro-descendant).
Une interrogation intéressante à bien des égards! Quelles sont vos propres idées à ce sujet? Ensuite, comments voyez-vous l'application de ces idées?
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Farao
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MessagePosté le: Mar 10 Mai 2005 19:11    Sujet du message: Quelques pistes Répondre en citant

C’est à dessein que je me suis abstenu de répondre dès le premier post à ma propre question. Le but de cette manœuvre machiavélique étant d’éviter que la suite du débat se focalise sur la critique du détail de ma proposition, afin de créer cette atmosphère de brainstorming préconisée par Ogotemmeli dans son premier post, où chacun partirait dans sa direction et reviendrait avec ses idées, pour confrontation. Les premières réactions semblent confirmer que ce parti n’était pas si mauvais que ça, mais je concède à l’instigateur du topic que la moindre des choses était de « débrouiller le terrain », comme il l’a dit.
Donc j’abats mes cartes plus tôt que prévu. Wink
Comme les plus perspicaces d’entre vous l’auront sûrement deviné, ma réponse à la question que j’ai posée plus haut est évidemment OUI. Je dirai même qu’une politique afrocentriste du tourisme est non seulement envisageable, mais c’est surtout un passage obligé. Elle devra aller de pair avec une politique afrocentriste de l’éducation, une politique afrocentriste des médias, une politique afrocentriste des religions, une politique afrocentriste des langues, etc.… ; le but étant toujours, pour reprendre le mot de Stanislas Adotevi, de « déloger de nos têtes la parole étrangère » tout en impulsant une dynamique économique et culturelle dont nous serions les premiers bénéficiaires.
La première étape est la fabrication d’un citoyen afrocentriste. Ca se fera par l’éducation plutôt que la sensibilisation (qui donne des résultats plus superficiels). L’école proposée par Ogotemmeli me plait bien par son aspect radical, mais il n’a décrit que la forme. Dans le fond elle devra remettre l’Africain au centre de toutes choses. Remplacer les Humanités latines par les Humanités Négro-égytiennes permettra aux élèves de se réapproprier les sciences dures et les sciences humaines, de telle sorte qu’on ne trouvera plus un Africain pour parler de « mathématiques du blanc », « architecture du blanc », « philosophie du blanc » ou autres « sciences du blanc », puisqu’il saura ce que les autres civilisations doivent à la sienne. L’Egypte Antique sera aussi sommée dans une perspective panafricaine afin de souligner l’unicité qui sous-tend nos cultures respectives. Les références à l’Europe, l’Asie, l’Amérique, seront ramenées au strict minimum, leurs littératures bannies de l’enseignement et leurs histoires enseignées d’un point de vue africain pour situer notre continent dans le monde contemporain. L’Autre, dans sa diversité, sera traité de façon égalitaire : exit par exemple la prépondérance de l’histoire de France dans les manuels de ses ex-colonies. L’imaginaire occidental relatif au Nègre sera déconstruit et expliqué en classe. Et surtout la valorisation de toute chose africaine doit être érigée en dogme. C’est d’ailleurs ce que les autres font vis-à-vis de leurs cultures. (Je ne demande pas de le faire parce qu’ils le font, mais parce que c’est une attitude qui me parait celle du bon sens.)
Senghor, après avoir déclamé en des vers inoubliables la beauté de la femme noire a couru épouser une blonde normande ; après avoir mieux que personne chanté la beauté de l’Afrique, il a attendu le jour de sa retraite pour sauter dans le premier avion pour la France. Cet exemple pour dire qu’il ne suffit pas de crier sur les toits que nos cultures sont belles, il faut prouver par des actes que nous croyons en elles. C’est pourquoi il me parait impossible, dans toute perspective sur le devenir de l’Afrique, de faire l’impasse sur la revalorisation de nos langues et la systématisation de leur emploi. On sait les difficultés d’une telle entreprise (cf. les topics dédiés sur le forum), mais a-t-on vraiment le choix ? Autre initiative, plus anecdotique mais non moins symbolique : l’interdiction de tous les patronymes européens (ces Athanase, Fiacre, Bonaventure, Rosemonde, Macaire, Polycarpe et autres Gobert… qui agrémentent de fort belle manière nos états-civils) au profit de prénoms du terroir. Sur ce point précis (et seulement celui-là, je vous rassure) je confesse sans honte mon soutien inconditionnel aux politiques « d’authenticité » de Gnas et Mobutu.
L’éducation ce n’est pas seulement l’école, c’est aussi l’environnement, notamment médiatique. La télévision par exemple : bravant l’accusation de noirisme que je sens déjà planer au dessus de ma tête, je proposerai de favoriser les productions africaines en remplacement des Inspecteur Derrick et autres Commissaire moulin qui ont traumatisé mon enfance (Aujourd’hui la mode est plutôt aux feuilletons sud-américains). Rien que pour ce qui est des séries télés, les Africains anglophones produisent énormément (Nigeria, Afrique du Sud, etc.…) et certains francophones se débrouillent pas mal (Burkina, C.I….) A cela s'ajoutent les films, les magazines, les émissions de divertissement, etc... On trouvera sans peine de quoi remplir les grilles de programmation. La collaboration entre les dizaines de chaînes du continent apparaît très prometteuse.
Dans le domaine de l’architecture il faudra développer la recherche afin de proposer à court terme des alternatives à ce qui se fait actuellement. Je précise que les autres continents ont ici encore une grosse longueur d’avance. Aux Etats-Unis, on construit de luxueuses villas modernes en terre. Et pour rénover nos patrimoines en déliquescence (palais d’Abomey, cases Mousgoum du Cameroun, etc.…), c’est aux instituts européens comme le C.R.A.Terre de Grenoble (Centre de Recherche sur l’Architecture en Terre, ou quelque chose comme ça…) que nos états font appel. A méditer.

Je pourrais continuer comme ça et aborder tous les aspects de la culture mais je pense que vous voyez maintenant à peu près où je veux en venir.

D’aucuns diront que je me suis éloigné de la question initiale (la politique touristique…), mais il n’en est rien.

Le résultats des initiatives que je propose est un Africain éduqué dans un système dont il est le centre et dont les productions lui renvoient la preuve matérielle de la validité de sa culture dans un contexte moderne. Un tel individu ne pourra même pas concevoir sa culture réduite à quelques images d’Epinal. Cependant, le tourisme étant une industrie qui prospère sur les clichés, il ne faut pas s’attendre à ce qu’il se fasse un vitrine objective des réalités dont il fait commerce, mais plutôt à ce que les clichés occidentaux soient remplacés et complétés par d’autres plus représentatifs et plus valorisants ; il ne s’agit pas de minimiser la musique et l’artisanat mais de les revaloriser en les replaçant dans un contexte global, qui leur donne leur sens.

Si on parvient à réaliser ça, on aura atteint la première étape.

La seconde étape, c’est tout ce que Mwana Kongo a proposé. Comme je n’ai pas beaucoup de temps je me contenterai de le citer :
Citation:
Ne pourrait-elle pas passer par la sélection de sites historiques, des visites et exposés sur la richesse patrimonielle de ces sites; une restauration à thème (ex. associer un plat à une journée et un évènement particulier)? On pourrait aussi envisager des commerces à l'architecture, au personnel locaux, sans oublier les menus/guides en langues africaines et créoles principalement.
Les décorations etc. toute l'esthétique pourrait être accordée de cette manière, ainsi que la vestimentation du personnel (plutôt que les vêtements conventionnels à l'extérieur de l'Afrique).
au niveau du contenu, donc des plaques/stèles mémorielles (grds massacres, mais aussi personnages illustres de l'Afrique).
Ce qui serait encore plus intéressant, c'est d'avoir des sortes de standards selon les pays: les personnages proprement locaux représentés avec les personnages important connus dans toute l'Afrique.
Et pour finir avec ce que cela m'inspire: une référence omniprésente à l'Antiquité africaine, mais aussi une valorisation de son histoire proche. Par ex., le savoir-faire médicinale de certains peuples marginalisés, des fresques (ou plutôt papiers-peints de nos jours) illustrant la spiritualité africaine etc...
(...)
Cela dit, il me semble aussi qu'une telle démarche devrait souligner plus les liens culturels, historiques entre la diaspora et l'Afrique. Comme tu le remarques, l'état actuel des choses a tendance à tout tourner vers l'occident et donc négliger le noir, qui devrait pourtant être son propre centre de réflexion et d'expression. C'est pourquoi il faudrait que l'Africain d'où qu'il vienne se retrouve partout en Afrique, de même pour l'afro-descendant avant qui que ce soit d'autre.
Il est vrai que cela pourrait créer une nouvelle dynamique économique tournée vers le local (commerce local) et le proche (africain/afro-descendant).

Voilà. Ce sont quelques pistes. J'en proposerai d'autres dans un prochain post en me penchant sur les retombées économiques. J'espère que Muana Kongo développera d'avantage les siens. Au passage je salue chez lui comme chez Ardin l'impératif du renforcement des liens avec la diaspora.

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ARDIN
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MessagePosté le: Jeu 26 Mai 2005 13:07    Sujet du message: Re: Quelques pistes Répondre en citant

Farao a ecrit:
Citation:
Au passage je salue chez lui comme chez Ardin l'impératif du renforcement des liens avec la diaspora.


Salut Farao!

Toujours le cadre du renforcement des liens, il faut penser aussi au renforcement des liens entre africains sur le continent dans la perspective afrocentrique de l’Unite africaine.
En effet, on ne pourra realiser l’Unite africaine que si les liens de fraternite entre africains sont ressentis et vecus, non proclames. Il faut ainsi concevoir des projets qui viseront a generer ces liens chez les plus jeunes par des echanges scolaires et culturelles. Ces projets contribueront aussi a lutter contre l’amnesie generer vis a vis de nos heros et martyrs et autres grands penseurs; de palier aussi et surtout aux insuffisances et aux carences de nos systemes educatifs respectifs actuels…
On peut donc imaginer, par exemple, des eleves centrafricains d’une ecole primaire choisie sur la base de leur performance scolaire, partir pour deux a trois semaines, (selon les moyens financiers) au Mali a la rencontre de leurs homologues.
Pendant donc leur sejour, ils pourront ensemble partager la connaissance du patrimoine historique, culturel(visites touristiques guidees, discussion autour d’un theme choisi)
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OGOTEMMELI
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MessagePosté le: Lun 27 Juin 2005 09:19    Sujet du message: Répondre en citant

Farao a écrit:
peut-on envisager une politique afrocentriste du tourisme sur notre continent ? Et si oui, quelle forme pourrait-elle prendre ?

Cette politique doit d'abord faire l'inventaire des ressources touristiques africaines, leurs aménagements et réhabilitation, et accorder une place toute privilégiée aux visiteurs afrodescendants.
Je reviens donc à cette question, en prenant bonne note des autres développements qu'elle t'as suscités, Farao, et qui démontrent (s'il en était besoin) à quel point les préoccupations afrocentriques sont vraiment cruciales pour l'Afrique.
J'y reviens pour suggérer une réhabilitation des fêtes et cérémonies traditionnelles négro-africaines, telles que les fêtes des sémailles, notamment la fête des ignames. Mais aussi les fêtes des générations : elles sont proprement grandioses dans le pays Lodjoukrou, en région lacustre de la Côte d'Ivoire. Les baptêmes et cérémonies de de passage à l'âge adulte. A Bassam, une ville non loin d'Abidjan, il y a une cérémonie dite de l'"Abissa" et un carnaval dit le Popocarnaval. Chacun pourrait repertorier ce type d'événements dans les pays ou régions d'Afrique qu'il connait. Mais le plus important consisterait à revisiter et à conserver les nombreuses traces de notre passé tragique (Yovodah), mais aussi glorieux (Ségou, Sankoré, Djenné, les archives anciennes de Mauritanies, etc.). Je pense aussi à un réseau intégré de festivals de danses et musiques négro-africaines traditionnelles disséminés sur le continent revisitées et adaptées par des musicologues, musiciens et metteurs en scène africains contemporains.
Fraternellement
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http://www.afrocentricite.com/
Umoja Ni Nguvu !!!

Les Panafricanistes doivent s'unir, ou périr...
comme Um Nyobè,
comme Patrice Lumumba,
comme Walter Rodney,
comme Amilcar Cabral,
comme Thomas Sankara,
Et tant de leurs valeureux Ancêtres, souvent trop seuls au front...
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