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La polémique enfle autour du Franc CFA fort
09/07/2007
 

La dévaluation du CFA fait débat. Depuis 2004, la valeur de l’euro s’est appréciée de 63 % face au dollar. En Afrique de l’ouest et du centre dont la monnaie, le CFA, est liée à la monnaie européenne par une parité fixe, la côte d’alerte est atteinte.
 
Par Adamou Fall (Les Afriques)
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Depuis 2004, la valeur de la monnaie européenne n'a pas cessé d'augmenter face au billet vert, passant de 0,83 à 1,31 dollar fin novembre 2006, pour atteindre 1,36 dollar en avril 2007. Pour les argentiers européens, il n’y a pas lieu de s'inquiéter. Le seuil critique étant encore loin. Par contre, l’on apprécie autrement ce bras de fer du côté des pays de l’Afrique de l’Ouest et du Centre dont la monnaie est liée à l'euro par une parité fixe. Dévaluer ou pas ? Les positions divergent en fonction des intérêts des uns et des autres.

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La zone CFA  
La zone CFA
© izf.net
 

Facture pétrolière

Les partisans du statu quo font noter que l’ascendant de l’euro sur le dollar a, dans une certaine mesure, amorti l’impact de la flambée continue des cours du baril et abaissé le coût des importations payées en dollar. Les exportations de la Zone franc vers les pays de l'Union européenne -- plus 50% de ses échanges extérieurs, selon le FMI -- s'en trouvent normalement favorisées. Le service de la dette extérieure a aussi baissé, mécaniquement. Selon la Banque Africaine de Développement, la flambée des cours du brut a certes effacé une bonne partie du bénéfice des annulations de dette des pays de Zone CFA, mais cela aurait été pire sans la hausse de l'euro.

Importations facilitées

Toutefois, l’euro trop fort comporte également des conséquences négatives pour la Zone CFA. Le coût de la main-d'œuvre, déjà élevée en comparaison avec les pays asiatiques, en est artificiellement gonflé. Il encourage les importations, au détriment des productions locales, y compris l'importation de biens qui ne sont pas nécessairement indispensables. Les productions locales deviennent moins compétitives à l’exportation que celles concurrentes des pays hors zone euro. Il en est ainsi du coton béninois, de la banane camerounaise, du café ou du cacao ivoirien face aux produits analogues américains et latino-américains qui s’exportent en dollar et qui sont, de surcroît, subventionnés.


Le revenu des exportations de matières premières africaines facturées en dollar affaibli diminue conséquemment.
Les « pro-dévaluation » invoquent aussi les difficultés des principales filières agricoles de la zone. Argument balayé par nombre d’experts africains qui estiment que leur fragilité et vulnérabilité sont bien plus à imputer à une récurrente mauvaise gestion, à la faible productivité, mais également aux subventions européennes et américaines.

Les risques à ne pas courir
 
 

Dévaluer le franc CFA en raison de l’euro fort c’est, aujourd’hui, prendre le risque de s’engager dans une course-poursuite sans fin.

Les Etats-Unis continueront à laisser délibérément le billet vert se déprécier pour diminuer leur énorme déficit commercial envers la Chine et accroître la compétitivité extérieure de leurs produits. Ils y resteront également contraints par la flambée des cours du brut qui serait à tous égards, insoutenable pour leur balance des paiements avec un dollar plus fort qui, de surcroît, rendrait les produits américains encore plus chers et moins compétitifs.

Bénéfice incertain

Par ailleurs, pour produire les effets bénéfiques escomptés, principalement en termes de compétitivité extérieure, d’augmentation des exportations et de leurs revenus, et d’atténuation de la pression des importations, la dévaluation doit pouvoir s’adosser à une industrie et une agriculture modernes, performantes et dynamiques, avoir des débouchés avérés et la capacité de les élargir, un secteur privé à même de répondre à la demande, un régime politique stable et enfin un environnement technique, administratif et juridique propice à l'essor des affaires.

Or ces atouts ne sont pas les mieux partagés dans la Zone CFA. Elle ne pourrait donc tirer que faiblement partie d’une nouvelle dévaluation, comme ce fut le cas de la première dont les effets bénéfiques se sont très rapidement effrités et résorbés. Aujourd’hui, une dévaluation du F CFA aurait pour conséquence une hausse vertigineuse du coût des importations un surenchérissement de la facture pétrolière, une inflation galopante. Et le chômage qui a déjà atteint des niveaux inacceptables, s'accroîtrait davantage. Un abrupt changement de parité remettrait en question la pertinence des politiques de convergence que les pays de l’UEMOA et de la CEMAC s’évertuent de respecter, tant bien que mal, pour consolider et renforcer les processus d’intégration économique et monétaire dans lesquels ils se sont engagés, plus résolument depuis une douzaine d’années et qui ne devraient point être réversibles.


Une illusion d’équilibre

Toutefois, la valeur d'une monnaie ne peut pas être éternellement fixe. L’immuabilité monétaire, dans un monde en mutation permanente, est un artifice antiéconomique. Elle est dangereuse car elle donne l'illusion que l’on est dans un équilibre économique parfait, alors que dans le réel l’on est confronté par d’immenses problèmes à la fois structurels et conjoncturels.

Les pays de la Zone CFA devront nécessairement se mettre dans les conditions de sortir de cette situation illusoire. Une des solutions préconisée passerait par la création d’une nouvelle unité de compte avec le rapatriement des réserves de changes de la Zone CFA auprès du Trésor public français, en les renforçant par les avoirs des pays notamment anglophones qui appartiennent à la CEDEAO mais pas l’UEMOA. La nouvelle monnaie qui serait créée sur cette base régionale élargie et homogène ne serait plus unilatéralement reliée à l’euro comme l’est le CFA, mais à un panier de monnaies choisies en fonction des principaux partenaires de commerce extérieur des pays de cette nouvelle union monétaire.

Ce système permettrait à la fois de faire l'économie de dévaluations en cascades et de la multiplication des traumatismes qu'elles causent aux populations. Les distorsions monétaires seraient corrigées en douceur, puisque les gains ou les pertes de compétitivité seraient engrangés ou payés en temps réel. Le problème pour les pays concernés est de s’accorder sur le franchissement du Rubicon.

Une si vieille histoire
 
 

Aux origines du Franc CFA

Le franc CFA fait partie des 41 monnaies, pour la plupart non convertibles, en circulation sur le continent africain. En fait il n’y a pas un seul franc CFA mais deux. L’un, dénommé "franc de la Communauté Financière Africaine", est commun aux huit Etats de l’Union Economique et Monétaire de l’Afrique de l’Ouest (UEMOA) :

Bénin, Burkina, Côte d'Ivoire, Guinée-Bissau, Mali, Niger, Sénégal et Togo.

L’autre, appelé "franc de la Coopération Financière en Afrique Centrale", a cours entre les six pays de la Communauté Economique et Monétaire de l’Afrique Centrale (CEMAC) :

Cameroun, Centrafrique, Congo, Gabon, Guinée équatoriale et Tchad.

Gérée par deux banques centrales distinctes, la Banque Centrale des Etats de l’Afrique de l’Ouest pour l’UEMOA et la Banque Centrale des Etats de l’Afrique Centrale pour la CEMAC, chacune de ces unités monétaires est, depuis 1993, exclusivement utilisable dans sa zone d’émission. Depuis, les transferts légaux entre les deux régions se font uniquement par voie bancaire.

A l’origine, le franc CFA était le « franc des colonies françaises », une monnaie unique et commune à toutes les possessions françaises d’Afrique et de Madagascar. Elle avait été lancée le 26 décembre 1945, date de la première réforme monétaire française d’après-guerre. En 1958, son sens est modifié. CFA signifie désormais communautés françaises d’Afrique.


A l’aube de l’indépendance, en 1959, le franc colonial sera remplacé par les deux actuels francs CFA, comme signes de la nouvelle forme de coopération monétaire entre la France et ses anciennes colonies : mise en commun des réserves de change, garantie de convertibilité, parité fixe. Certains pays ont choisi, lors de l'indépendance ou après, de quitter la Zone franc : Algérie, Maroc, Tunisie, Mauritanie, Madagascar, Guinée. Le Mali l'a quittée en 1962 pour la réintégrer en 1984. La lusophone Guinée-Bissau l’a intégrée le 2 mai 1997.

Durant ses 62 années d’existence, le franc CFA a connu quatre temps forts. En 1948, avec la dévaluation du franc métropolitain, sa valeur est passée à 2 FF, contre 1,70 FF en 1945, soit une réévaluation de 17,65 %. En 1960, avec la création du nouveau franc ou «franc lourd » (1 NF = 100 anciens francs), le franc CFA a été maintenu dans sa valeur : 1 NF = 50 F CFA. Le 11 janvier 1994, il a été dévalué de 50 % par rapport au franc français : 1 NF = 100 F CFA. En 1999, avec la disparition du franc français et la création de la monnaie unique européenne, le franc CFA a été rattaché à l'euro selon la même parité fixe, la garantie de convertibilité étant toujours à la charge de l'État français : 1 euro = 655,957 F CFA.



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