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Patrick Lozès, président du CAPDIV
29/02/2004
 

Grioo.com a rencontré le pharmacien Patrick Lozès, qui dirige le Cercle d'Action pour la Promotion de la Diversité en France
 
Par Kippi
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Patrick Lozes  
Patrick Lozes
 

Pouvez vous vous présenter à nos internautes ?
J’ai 39 ans, je suis pharmacien et je suis diplômé de l’Ecole Supérieure de Commerce de Paris (ESCP), je suis marié et père d’un enfant.
Sur le plan professionnel, j’ai été collaborateur de plusieurs laboratoires pharmaceutiques et je suis aujourd’hui consultant pour l’industrie pharmaceutique.
Sur le plan politique, j’ai été président de l’UDF Paris-centre (1er, 2ème, 3ème et 4ème arrondissements de Paris), circonscription dans laquelle j’ai été candidat aux élections législatives de 2002.
Je suis membre du bureau politique de l’UDF Paris et membre du conseil national de l’UDF

Qu’est ce qui vous a mené vers la politique ?
La politique, je suis tombé dedans lorsque j’étais petit. Mon père a été, entre autres fonctions, sénateur de la communauté française.
Il m’a cependant fallu faire mes propres choix et bâtir, comme chacun, ma propre légitimité.
Tout s’est déclenché lors des élections présidentielles de 1988.
C’est à cette époque que je me suis découvert un intérêt particulier pour la chose politique. L’un des candidats, Raymond Barre, originaire de l’Ile de la réunion, proclamait qu’il voulait dire la vérité à nos concitoyens, je me suis dit qu’il avait raison. Je me suis dit que c’était ce que je voulais aussi faire.

Vous êtes membre du Conseil national de l’UDF… Traditionnellement les Français issus de l’immigration se retrouvaient à gauche, pourquoi avoir choisi le centre droit et l’UDF?

Pour répondre à la première partie de votre question il faudrait d’abord en définir les termes.
Que signifie traditionnellement ? Si nous regardons au-delà des 30 dernières années, les choses sont plus contrastées que ne le laisse penser la question.
Il faudrait aussi définir ce que l’on entend par gauche.

Pour ma part, quand je me suis me suis dit qu’il fallait que je m’inscrive dans l’action publique, j’ai cherché le mouvement politique qui se rapprochait le plus de mes idées. J’ai d’abord éliminé les partis extrêmes.
L’UDF par son positionnement social, par son discours, m’a semblé à l’époque le mouvement qui se rapprochait le plus de mes idées de justice sociale.
Je crois en une économie de marché. Mais à la différence de ceux qui veulent produire sans rien distribuer, je crois qu’il faut distribuer, qu’il faut une politique sociale forte qui ne peut se faire qu’avec une économie dynamique.



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Le congrès national de l'UDF en janvier 2003  
Le congrès national de l'UDF en janvier 2003
© comparini.net
 

ZAIR KEDADOUCHE s’est retiré des listes électorales de l’UMP ainsi que d’autres membres de ce parti, issus de l’immigration. Tokia SAIFI, secrétaire d’Etat a également protesté : Les membres de l’UMP issus de l’ immigration étaient presque tous en position inéligible sur les listes électorales. Comment percevez-vous cela ?

Je crois que les responsables politiques actuellement en place n’ont pas tous intégré les leçons du 21 avril 2002. A l’évidence, les évolutions de la société n’ont toujours pas été prises en compte.
Ce qui a été collectivement demandé ce 21 avril 2002, c’était une autre façon de faire de la politique.

C’était un appel au renouvellement, à l’ouverture, à l’apparition d’une classe politique plus représentative de la France d’aujourd’hui, qui est multiple. Or que voyons-nous ? A la première occasion, après les élections de 2002 nous retombons dans les même ornières. La plupart des responsables politiques refont les même calculs, les même erreurs. La classe politique française dans son ensemble avait une chance historique de redonner confiance à ce pays, de montrer que l’on avait entendu le message.

La place réservée aux Français issus de l’immigration, mais aussi aux autres citoyens qui ne sont jamais représentés, est affligeante.
Quand ils sont sur les listes, ces citoyens sont aujourd’hui utilisés comme des faire-valoir, des alibis. Ce n’est pas acceptable.
Je comprends donc ceux qui ont refusé de jouer ce rôle et je salue leur courage.
Je crois que les Français d’outremer, les citoyens issus de l’immigration, mais aussi les couches sociales qui ne sont jamais représentées, ne demandent pas une place en raison d’une appartenance spécifique, ils demandent simplement que l’on ne leur refuse pas une place en raison de cette appartenance, et c’est plutôt cela qui se passe aujourd’hui.

Qu’en est il à l’UDF ? La situation est-elle meilleure ?

Pour méritante qu’elle serait, l’UDF n’a pas de leçon à donner aux autres partis politiques dans ce domaine. François BAYROU est à l’avant garde sur la question de la diversité, mais les fédérations régionales et départementales ont une certaine autonomie. C’est ce qui explique les différences entre les régions et les départements.
Il y a eu des progrès non négligeables mais nous sommes encore loin du compte.
Les responsables départementaux, mis sous pression par les barons et les sortants n’ont pas tous joué le jeu pour ces élections régionales. Avec la nouvelle expérience des élections régionales, il faut d’ores et déjà travailler pour que les choses se passent autrement lors des prochaines élections, celles de 2007.
Nous avons donc 3 années pour relever ce défi d’imposer à l’intérieur de nos partis et dans la société les changements qui manifestement ne se feront pas "naturellement".

Vous avez récemment conduit une délégation des Français originaires d’ Afrique noire et des DOM-TOM au près de Mme Blandine KRIEGEL, présidente du Haut conseil à l’ Intégration, (HCI) organisme rattaché au 1er ministre ? Quelles étaient vos motivations ?

Cette délégation reçue le 20 janvier 2004, par la présidente du Haut Conseil à l’Intégration Madame Blandine Kriegel était composée de chercheurs, de responsables associatifs, de responsables de partis politiques, de professionnels de l’audiovisuel, et d’autres personnes issues de la société civile. J’ai effectivement eu l’honneur de conduire cette délégation. Nous voulons favoriser la cohésion nationale, or celle-ci passe nécessairement par la promotion de la diversité et par la lutte contre les discriminations pour favoriser l’égalité des chances et des droits entre tous les citoyens.
Nous avons donc voulu attirer l’attention des pouvoirs publics sur la situation des compatriotes et résidents originaires d'Afrique subsaharienne et de l'outremer.

Notre but à l’avenir est de remédier au déficit de réflexion publique sur cette question et de participer à l’insertion économique et sociale de cette partie de la population française. Ce ne sont pas que des mots, c’est pourquoi à la suite de la réunion avec le HCI, nous avons collectivement décidé de créer une structure : le Cercle d’Action pour la Promotion de la Diversité en France le "CAPDIV" et nous comptons désormais aller de l’avant pour défendre résolument cette noble cause.

Le président de l'UDF, François Bayrou  
Le président de l'UDF, François Bayrou
© armenews.com
 

Prévoyez-vous de rencontrer directement le 1er ministre ou le président de la république afin de les sensibiliser sur la question?

Compte tenu des dernières prises de position des plus hauts responsables de l’Etat nous sommes à leur disposition pour une telle rencontre. Notre groupe est inscrit dans une démarche collégiale et les décisions sont prises démocratiquement.

Au delà du simple constat, quelles sont les mesures que vous préconisez concrètement pour améliorer la situation des Français originaires d’ Afrique noire et des DOM-TOM ?

Les choses se feront par étapes. Il ne faudrait pas faire de promesses inconsidérées. L'un des vrais problèmes dans notre pays, c’est qu’il y a des citoyens de seconde zone.
Il s’agit de faire reculer les idées reçues, de valoriser la diversité de la France à travers l’histoire commune, de mettre à plat le passé colonial dans le but de l’apurer, pour reconnaître pleinement l’apport des compatriotes et résidents originaires de l’outremer et du sud du Sahara à la construction nationale et ainsi conforter leur place au sein de la République.
C’est le préalable, il faut que le regard porté sur cette partie de la population de France change.

Le gouvernement va mettre en place une "haute autorité de lutte contre les discriminations et pour l'égalité". Il faudra travailler avec cette institution pour concrètement améliorer la situation de tous ceux qui sont discriminés, sur le plan du logement, de l’emploi ou de l’éducation. Il est nécessaire que ceux qui se sentent impunis lorsqu’ils violent la loi, car c’est de cela qu’il s’agit quand il y a discrimination, il faut donc que ceux-là entendent le nouveau message de fermeté. Il faut que ceux qui n’osent pas parler pensant que cela ne sert à rien et que rien ne sera réglé aient de nouveau confiance en notre pays, dans ses institutions et dans sa justice.
Au delà de l’arsenal judiciaire, il faut aussi, travailler avec les entreprises, montrer qu’elles ont a gagner de la diversité, qu’elles auraient tort de se couper de certains talents.

Il y a aussi lieu de créer des organismes de certification, pour distinguer les entreprises pionnières sur ces questions. Pour progresser harmonieusement, il faudrait essayer de faire en sorte que tout le monde se sente gagnant dans cette affaire. Et puis il y a la valeur de l’exemple. Il faut rendre la diversité visible, dans la presse écrite, dans le cinéma, dans la littérature, etc. La télévision, qui est un aboutissement, doit montrer l’exemple de la diversité de ce pays, hors des seules émissions de variétés et de sport. Il y a de la diversité chez les chercheurs, chez les médecins, les boulangers, les maçons, les avocats ; Que ces exemples soient montrés !

 
© udf.org  

Etes vous pour "l’affirmative action" ?

Il y a quelques années j’y étais opposé. Je pensais qu’il fallait éviter que l’on puisse dire que tel ou tel "y était arrivé" en raison d’une action positive. J'ai évolué sur cette question car je ne veux pas que dans 10 ans, nous soyons toujours dans la même situation, c’est à dire en train de nous poser des questions métaphysiques alors qu’il y a tant de désespérance. Il y a certainement des propositions originales à faire dans la diffusion de la culture ou dans le domaine social.

Il faudrait par exemple des dispositions quinquennales avec des évaluations et des ajustements. Il est nécessaire que les critères pour bénéficier de ces actions positives soient des critères sociaux plutôt qu’ethniques. Je suis très préoccupé par la situation sociale de la France. Notre pays a su, il y a quelques décennies, trouver des moyens (internats, bourses etc.) pour aider à sortir de l’impasse, ceux de nos concitoyens qui sans cela, ne s’en seraient pas sortis.
ll est nécessaire aujourd’hui, d’inventer de nouveaux moyens pour ceux, de plus en plus nombreux, qui aujourd’hui, désespèrent.
En réglant les problèmes sociaux on apporte un élément de réponse à la question de la discrimination.


 
 

Que pensez-vous du vote de la loi contre le port du voile à l’école ?

Quelles qu’aient été nos positions sur cette loi et son opportunité, je veux avec vous remarquer que cette loi a été adoptée à une très forte majorité (494 voix pour et 36 contre) et qu’un vote aussi massif est assez rare en France. Cette loi s’impose désormais à tous. J’ai suivi les débats avec attention et au-delà de la loi elle-même, les batailles sémantiques ont rapidement été dépassées pour produire un débat digne et de bonne tenue. Tout cela donne au texte voté un poids dont la cohésion nationale a besoin.

Sur le texte lui-même, je n’en vois l’utilité que si c’est le début d’un processus beaucoup plus large qui porterait sur les diversités, sur toutes les diversités, sur la citoyenneté aujourd’hui, sur le multiculturalisme en France. Car il faut bien se rendre à l’évidence, les personnes qui se réfugient dans le jusqu’au-boutisme et qui ne se reconnaissent pas dans la République, portent plutôt une revendication politique qu’une cause culturelle.

Cette volontaire mise à l’écart de la société et de la République traduit un désespoir contre lequel il est urgent de réagir. Les pouvoirs publics et nous, avons un devoir : faire des habitants de ce pays, de tous les habitants de ce pays, des personnes au sens entier de ce mot. Sans cela, cette loi ne sera ni respectée ni respectable et n’aura été qu’une étape dans la lente glissade du pays vers un chaos qui n’est cependant pas encore inéluctable.

Quelle est votre ambition à court et à moyen terme ?

La question essentielle pour moi est celle-ci : Quelle société française voulons-nous en 2030 ?
Nous sommes nombreux à penser que cette France d’après-demain doit être sans tension, une France dans laquelle la diversité est une réalité assumée. C'est donc maintenant qu’il faut créer les conditions pour que cette France-là, puisse exister. Mon ambition, est de participer à cette prise de conscience collective, à cette révolution mentale qui doit conduire aux changements nécessaires pour atteindre cet objectif. Mon combat c’est celui de l’égalité et de la promotion de la diversité en France

Patrick LOZES je vous remercie...




       
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communauté noire   cran   diaspora africaine   patrick lozes   
 
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