Retrouvez Grioo.com sur votre mobile: http://m.grioo.com
Grioo.com   Grioo Pour Elle       Village   TV   Musique Forums   Agenda   Blogs  
   Samedi 26 Avril 2025 RECHERCHER : Sur Grioo.com  Sur Google 
 Accueil  Rubriques  Archives  Forum     Qui sommes-nous ?     

  News
News pays
Afrique
Caraïbes
Monde
Société
Sports
Santé
Insolite
Bloc Notes
  Economie
Management
  Culture
Histoire
Médias & Société
Musique
  Hommes illustres
Success stories
Interviews
Parcours
Initiatives
  Célébrités
Quizzs
Galeries Photos
Bons Plans
Musique
  Opinions
Conseils B2B
Forum


Pour recevoir notre lettre d'information, veuillez saisir votre email



AccueilRubriquesParcoursArticle
Marc Wabi, associé de Deloitte & Touche en Côte d'Ivoire
11/09/2007
 

Marc Wabi revient pour grioo sur son parcours au sein du cabinet d'audit et d'expertise comptable Deloitte & Touche, et sur les choix qui l'ont conduit à retourner travailler comme auditeur sur le continent africain au lieu de poursuivre une carrière parisienne
 
Par Paul Yange
Imprimer
Envoyer à un ami
Réagir
 Publicité 
 
Marc Wabi  
Marc Wabi
 

Bonjour Marc Wabi. Pouvez-vous vous présenter à nos internautes ?

Je suis Marc Wabi, associé du cabinet Deloitte Côte d’Ivoire, qui couvre également un certain nombre de pays francophones en Afrique de l’Ouest. J’ai eu un cursus très classique : école primaire dans le public en Côte d’Ivoire, et collèges et lycées également dans des établissements publics en Côte d’Ivoire.

Par la suite, je suis rentré à l’Inset à Yamoussoukro, qui s’appelait à l’époque Institut National Supérieur d’Enseignement Technique et qui s’appelle maintenant Institut National Polytechnique Félix Houphouët-Boigny.


Il y a de plus en plus d'africains à la tête des grands cabinets d'audit en Afrique
Marc Wabi



J’ai passé un test qui m’a permis de rentrer à l’école des Etudes Comptables supérieures, (ECS) car je me destinais à l’expertise comptable, je voulais suivre la voie de mes parents qui travaillaient dans la profession. J’y ai passé quatre années qui ont abouti à l’obtention d’un diplôme de l’ECS, et d’un diplôme d’Etude Comptable financière (DECF) à la fois de l’Etat français et de l’INTEC de Paris.

Comment vous êtes-vous retrouvé en France ?

Le gouvernement ivoirien prévoyait que ceux des étudiants qui avaient réussi ces examens là obtiendraient deux années de bourse en France et c’est comme ça que je me suis retrouvé à Toulouse en 1996. A l’école supérieure de gestion de Toulouse, j’ai obtenu mon DESCF (Diplôme d’Etudes Comptables Supérieures), ce qu’on appelle communément les UV de synthèse. Ensuite, j’ai décidé de rentrer au pays bien qu’ayant été recruté par le bureau de Paris en tant qu’assistant en audit en 1997.

 Publicité 
 

Au moment d’accepter l’offre, j’ai été appelé par le bureau d’Abidjan. Je n’étais pas parisien dans l’âme car j’avais vécu à Toulouse, une ville assez chaleureuse, lorsque je suis arrivé de Côte d’Ivoire. A mon retour en Côte d’ivoire, j’ai eu de belles opportunités : j’ai travaillé sur des missions de restructuration d’entreprises au Rwanda et j’ai passé deux à trois mois pour des missions de restructuration dans les secteurs de l’eau, des télécoms, de la poste...Pour un jeune qui venait d’entrer dans un cabinet, c’était une très belle expérience.

De fil en aiguille j’ai travaillé sur de gros dossiers, le coton en Côte d’Ivoire, les télécoms en Guinée...J’ai eu de la chance en entrant chez Deloitte de pouvoir intervenir sur des missions de ce type.

Par la suite, j’ai participé à un programme de développement qu’on appelle "Global development program" au sein du réseau Deloitte. Ce programme m’a permis de revenir sur Paris pour une durée de deux ans en 2002. Là encore, j’ai eu de la chance, car j’étais destiné à travailler sur Paris, mais j’avais 30 % de mon temps dédié à des entreprises basées en Europe. J’ai également eu la chance d’être choisi par un des associés pour diriger les activités de Deloitte en Afrique centrale.

Je passais 70 % de temps au Cameroun, qui me servait de base pour effectuer des missions dans d’autres pays d’Afrique centrale. J’effectuais également des missions à Paris. J’ai par exemple été superviseur sur le dossier FIAT, sur Norsk Hydro, sur le port de Dunkerque, ce qui m’a permis d’avoir une certaine expérience d’audit en France. Ensuite le temps était venu pour moi de rentrer en Côte d’Ivoire où j’ai été promu associé du cabinet.

 
 

J’ai eu la responsabilité d’ouvrir un bureau de Deloitte au Bénin il y a deux ans. Le bureau se porte plutôt bien puisque le chiffre d’affaires a été multiplié par cinq en moins de deux années. Deloitte a développé aujourd’hui une image forte sur le Bénin, ce qui je l’espère nous permettra de nous positionner comme un des cabinets les plus importants au Bénin.

L’audit est un métier qui a la réputation d’être assez exigeant...avec une grosse pression. Comment avez-vous vécu cet aspect de votre métier tout au long de votre carrière ?

J’ai eu une vie d’auditeur assez saine car l’audit est pour moi une vocation. Je ne dis pas que je n’ai pas eu de difficultés puisque les relations humaines, la pression, les délais courts, la responsabilité vis-à-vis des clients constituent des écueils pour l’auditeur…Mais comme je me destinais à cette profession, ces difficultés étaient des points de passage obligés vers mon objectif qui était de devenir associé. Toutes ces étapes étaient des challenges à relever.

Mais même une fois qu’on est devenu associé, il y a toujours des défis : il faut garantir la rémunération des associés, s’assurer de la rentabilité des missions, garantir l’emploi des salariés. Si le cabinet n’est pas rentable, il faudra licencier des salariés. Tout cela constitue une charge émotionnelle, et un engagement important qui mettent la pression sur le dirigeant. J’ai passé une dizaine de jours à Cotonou avec le président de Deloitte France qui m’a confié que même à son niveau il y avait une certaine pression. Donc il y a de la pression à tous les échelons, mais elle est seulement de nature différente selon les niveaux.


En Côte d’Ivoire, la situation politique était délicate. Comment avez-vous travaillé dans un environnement politique instable, qui n’était pas du tout facile ?

Je suis rentré en Côte d’Ivoire après mon passage à Paris, au moment où la guerre faisait rage. Les gens se sont posés la question de savoir pourquoi j’y allais. Mais je pense que c’est dans une période aussi difficile que celle qu’a connue la Côte d’Ivoire que le secteur privé qui opère en Côte d’Ivoire doit montrer sa participation à un certain nombre d’efforts. Je suis donc rentré en Côte d’Ivoire où la situation était difficile : On avait perdu 30% de nos marchés car un certain de nombre de sociétés qui étaient situées dans le Nord, pour lesquelles on avait des mandats (secteur du coton et produits vivriers) n’étaient plus accessibles.

Pendant toute la durée de la crise en Côte d'Ivoire, nous avons continué à recruter
Marc Wabi


Nous nous sommes posés la question de savoir comment nous pouvions faire pour compenser cette baisse de chiffre d’affaires et nous avons décidé d’aller chercher des clients en dehors de la Côte d’Ivoire. Pendant le temps qu’a duré la crise, on a continué à recruter, de l’ordre de cinq à six personnes chaque année. On a maintenu nos lignes de recrutement car nous avons su nous adapter à la crise.

Maintenant après la crise, il y a une période favorable qui arrive, un certain nombre de projets vont se mettre en place sur lesquels les cabinets peuvent encore apporter leur expertise.

 
 

Le fait pour l’équipe dirigeante de Deloitte Côte d’Ivoire d’être composée de locaux a t-il permis de trouver des solutions plus appropriées en réponse à la crise ?

Effectivement, parmi les associés, il n’y a que des locaux, des ivoiriens. Dans les équipes opérationnelles, il y a diverses nationalités...Le fait d’être ivoiriens nous mettait aussi au pied du mur puisque nous n’avions pas d’autres solutions là où des expatriés auraient pu décider de plier bagage. On a fait face au danger même si ça n’a pas été facile. En résistant bien à la crise, nous montrons aussi que des ivoiriens, des africains, peuvent gérer des cabinets d’audit en Afrique sans avoir besoin du support d’antennes françaises ou américaines.


L'Afrique regorge d'opportunités, mais les jeunes diplômés africains n'ont pas la bonne information
Marc Wabi


Il y a de plus en plus d’africains à la tête de grands cabinets d’audit en Afrique. On a certes besoin du transfert de technologie car les pays occidentaux sont avancés en matière de process, mais nous sommes capables de diriger les équipes, manager les compétences pour répondre aux besoins de nos clients. On n’a plus de besoin de nous envoyer des dirigeants venant directement de Paris, qui ne maîtrisent pas l’environnement de nos Etats.

Si nous n’étions pas resté, nous serions certainement revenu dans un pays européen, et nous aurions bradé notre position pour survivre. C’est en étant courageux, en affrontant le danger qu’on arrive à faire face à un certain nombre d’enjeux que le continent africain se doit de maîtriser.




Retourner en Afrique n’a pas forcément bonne réputation pour les jeunes diplômés africains, particulièrement ceux qui étudient et vivent à l’étranger...Qu’est ce vous pensez de ce problème du "retour au pays" après les études ?

Je pense que le problème des jeunes diplômés africains c’est qu’ils n’ont pas le courage de faire le grand saut, qui peut être quelque fois un saut vers l’inconnu. C’est ce qui les empêche de pouvoir imaginer l’Afrique telle qu’elle est, ou telle qu’elle devient. Moi jeune diplômé que j’étais, avec une très bonne position chez Deloitte en France, j’aurais pu tout faire pour rester en France, par contre je ne serais certainement pas associé comme je le suis aujourd’hui, je n’aurais pas travaillé sur des dossiers importants pour les économies de nos pays. J’aurais peut-être gagné un peu plus financièrement, encore que si l’on rapporte le salaire en Europe au coût de la vie, ça reste à voir. Qui plus est, il y a une réelle qualité de vie en Afrique dont on peut bénéficier en rentrant...

Il faut que les jeunes africains aient le courage de faire le saut vers l’inconnu. Il y a de plus en plus d’entreprises, de filiales de multinationales qui s’installent sur le continent et qui ont des besoins de ressources humaines très proches de ce qui est réclamé en France par exemple, et pour lesquels les rémunérations sont en ligne avec ce qu’on peut verser au niveau international.

Le problème des jeunes diplômés c’est qu’ils n’ont pas la bonne information. Ils ont beaucoup d’à priori, comme j’ai pu le constater lors de discussions sur des forums de recrutement. Ils pensent encore que c’est le clientélisme qui règne, qu’à diplôme égal on prend le frère du patron...


 
 

Il faut comprendre qu’à un moment un élément s’impose, c’est la compétence. Dans un cabinet comme le nôtre, on ne peut pas embaucher sur une base clientéliste car il faut des gens capables de faire le travail. Nous avons des règles de recrutement qui sont compétitives et transparentes. Dans les autres cabinets, c’est la même chose. Dans les filiales de multinationales c’est pareil, et même au niveau des Etats, il y a des règles de recrutement transparentes qui se mettent en place comme par exemple au Mali avec le nouveau contrôleur général qui vient d’être installé.

Les processus de recrutement sont transparents et les compétences priment
Marc Wabi


Beaucoup de processus de recrutement sont transparents, et les rémunérations couvrent largement les besoins que peuvent avoir les jeunes diplômés. Si j’avais un appel à lancer via votre site je dirais aux jeunes diplômés de bien s’informer sur l’Afrique et les opportunités d’embauche, puis de faire le saut. Je peux donner un exemple : je connais une gabonaise qui ne voulait pas rentrer au Gabon, qui se posait la question de savoir quelle allait être sa rémunération sur place.

Je l’ai revue il y a deux ans à Libreville, et elle travaillait sur des dossiers comme Gabon Télécom, un dossier qui intéresse même les plus hautes instances du pays. Elle m’a remercié de lui avoir conseillé de revenir au Gabon, se sent plus épanouie, participe à des dossiers importants, et même si son salaire nominal n’est pas le même qu’à Paris, elle se sent parfaitement bien. Quand elle a envie de voyager, elle n’a aucun problème, elle achète son billet et prend l’avion…

Quels conseils pourriez-vous donner à un jeune qui veut se lancer dans l’audit ?

Il y a deux cas : ceux qui viennent à l’audit parcequ’ils y ont vu une passerelle vers d’autres postes, et ceux qui veulent faire carrière.


-Je dirais à ceux qui veulent rebondir comme contrôleurs de gestion, financiers, banquiers etc de ne pas se limiter à ce seul objectif, mais d’avoir comme état d’esprit de bien accomplir leur métier d’auditeur car c’est en étant reconnu comme bon auditeur qu’ils pourront mieux se vendre dans d’autres secteurs et d’autres entreprises.

-Pour ceux qui ont la vocation de rester en cabinet, les cabinets imposent de plus en plus que ceux qui souhaitent y faire carrière soient experts-comptables. Quand vous intégrez un cabinet avec un diplôme d’école de commerce ou un DESCF, il faut obtenir son diplôme d’expert-comptable. Quand il s’agira de choisir les associés destinés à participer à la direction du cabinet, ce sera un critère important. Il faut aussi beaucoup de courage (rires) car les horaires de travail sont très élastiques. Mais il ne faut pas bouder ses efforts car c’est le prix de la réussite.

Les cabinets ont un système de mesure de la performance qui est annuel, qui permet de reconnaître les efforts ou de sanctionner les faiblesses. Ceux qui ne réussiraient pas à entrer dans les carcans des cabinets se revendent très bien dans les entreprises. Il faut garder à l’esprit qu’aujourd’hui, la plupart des directeurs financiers dans nos principaux pays, que ce soit au Cameroun, au Sénégal, en Côte d’Ivoire,…proviennent généralement des cabinets d’audit...

Marc Wabi, merci pour cet entretien

Merci à vous. Je vous souhaite beaucoup de bonnes choses dans le développement de ce portail Internet qu’est grioo.com


Contact :

Deloitte & Touche Côte d'Ivoire

Tel: (225) 20 250 250
Fax: (225) 20 250 260

Immeuble Alpha 2000, 14è étage
Rue gourgas, Plateau
01 BP 224 Abidjan 01

Deloitte Bénin sarl

Tel: (229) 21 31 17 51
Fax: (229) 21 31 17 52

Immeuble face collège la Flèche
Rue 102 Guinkomey
02 BP 2877 Cotonou

       
Sur le même sujet sur Grioo.com
  Amadou Raimi, président du conseil d’administration de Deloitte & Touche France
 
Mots-clés
afrique   audit   benin   big four   cameroun   cote d'ivoire   deloitte   expertise comptable   gabon   mali   marc wabi   rwanda   senegal   
 
 Donnez votre opinion ou lisez les 16 réaction(s) déjà écrites
 Version imprimable de l'article
 Envoyer l'article par mail à une connaissance


Partager sur: Partager sur Facebook Facebook   Partager sur Google Google   Partager sur Yahoo Yahoo   Partager sur Digg Digg   Partager sur Delicious Delicious  
 
 
Les dernières photos publiées sur Grioo Village
 
Les derniers articles Grioo Pour Elle

 Grioo Pour Elle, le site des femmes noires et métissées
 
Les derniers billets sur nos blogs
  Billets - Bat che nang mua gia re - DotClear 1.2-rc
  Billets - Bat che nang mua gia re - DotClear 1.2-rc
  Billets - Bat che nang mua gia re - DotClear 1.2-rc
  Billets - Bat che nang mua gia re - DotClear 1.2-rc
  Billets - Bat che nang mua gia re - DotClear 1.2-rc
  Billets - Bat che nang mua gia re - DotClear 1.2-rc
  Billets - Bat che nang mua gia re - DotClear 1.2-rc
  Billets - Bat che nang mua gia re - DotClear 1.2-rc
  Billets - Bat che nang mua gia re - DotClear 1.2-rc
  Billets - Bat che nang mua gia re - DotClear 1.2-rc
 
 
 
 
Top
 
 
 
 
 Exposition : Senghor et les arts : du 7 février 2023 au 19 novembre 2023
 Mbappe joueur le mieux payé de ligue 1 : 6 millions d'euros par mois
 Mbappe nouveau capitaine :entrée en matière réussie ?
 Gala 2016 : le club efficience annonce la création d'un fonds de la diaspora
 Les cosmétiques Soleza désormais disponibles au Cameroun
 Can 2017 : le tirage au sort a eu lieu
 Terroriste où es-tu ? : Partout et nulle part !
 Nigeria : Stephen Keshi s'en est allé
 Mohammed Ali, ''the greatest'' s'en est allé
 Décès de Papa Wemba : les hommages se multiplient
 
Afrique      Afrique Du Sud      Barack Obama      Benin      Bons Plans      Burkina-faso      Cameroun      Caraïbes      Célébrités      Congo Brazzaville      Cote D'ivoire      Diaspora Africaine      Diversité      France      Gabon      Ghana      Haïti      Livre      Mali      Nigeria      Racisme      Rdc      Senegal      Tchad      Togo     
 
 



   
 
Le site des femmes noires et métissées | Grioo Village | English version