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La couverture du livre de Dieudonné Gnammankou sur l'aieul africain de Pouchkine
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Tout comme le grand Alexandre Dumas, Alexandre Pouchkine était d'ascendance africaine. Son arrière-grand-père, Abraham Hannibal, avait eu une vie étonnante. Ainsi que l'a montré dans une précédente biographie (1) le chercheur béninois en études slaves et africaines Dieudonné Gnammankou. Selon ce dernier, l'enfant avait été enlevé sur le Logone, dans le Nord-Cameroun, par des Baguirmis " soumis à Allah " - son origine ne serait donc pas, comme on l'avait pensé, éthiopienne. Vendu à Constantinople (Il se retrouve au palais du sultan calife ottoman de Constantinople Ahmed III), racheté par l'ambassadeur de Russie qui le ramène à la cour impériale en 1704, à Saint-Petersbourg, il est adopté par l'empereur Pierre le Grand qui le fait baptiser Pierre Pétrovitch Pétrov… Parrainé par l’empereur, le petit africain l’accompagne partout.
Y compris à Paris où il s’inscrit à l’école d’artillerie de la Fère. En tout, il passera 6 ans en France, d’où il sortira diplômé, avec le grade de capitaine de l’Ecole des officiers du génie. De retour à Saint-Petersbourg, il devient général en chef du corps des ingénieurs et prend, à ce titre, la direction de l’ouvrage pharaonique du canal de Kronchstadt. Il s’impose comme un véritable Vauban russe. Collaborateur et confident de Pierre Legrand, Pierre Petrovitch se fait plus d’un ennemi. La mort de l’empereur, en 1727, le laisse orphelin. Il devient « le dangereux étranger », tombe en disgrâce et finit en Sibérie. Le nom de baptême ne le rattachant plus à rien, il décide de reprendre en l’européanisant, le prénom d’Ibrahim, sous la forme d’Abraham. Et d’y ajouter celui d’ Hanibal, en hommage au général nord-africain de l’antiquité. Abraham Hanibal épouse une noble suédoise, Christine Régine de Schoenberg. Le couple aura sept enfants, dont Joseph, le grand-père de Pouchkine.
Mort à 85 ans, il a eu de nombreux descendants qui vivent aujourd'hui en Russie, aux Etats-Unis, en France, en Angleterre, en Allemagne, au Japon et de nouveau en Afrique…
Né en 1799, son arrière-petit-fils Alexandre Pouchkine mourra à 37 ans, tué en duel par un officier français, d'Anthès, qui convoitait sa femme. Considéré comme le premier grand écrivain russe, il a utilisé tous les genres : poèmes mais aussi contes, pièces de théâtre, biographies, romans en vers et en prose (Boris Godounov, La Dame de pique, Eugène Onéguine…). De l’héritage, aussi flatteur qu’encombrant de son arrière grand père, Pouchkine tirera "Le Nègre de Pierre Le Grand", récit inachevé qui n’en passera pas moins pour le "premier roman historique russe".
(1)Abraham Hanibal, l'aieul noir de Pouchkine, éditions Présence Africaine
Sources :
Henriette Sarraseca (RFI MFI Chronique livres / juin 1999)
Télérama numéro 2605 / décembre 1999
Voir l'excellent site de Dieudonne Gnammankou sur Pouchkine et le monde noir
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