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Johnnie Cochran, l'ascension d'un génie
28/02/2007
 

Connu pour avoir défendu OJ Simpson, il est entré dans la légende comme le plus grand avocat de tous les temps
 
Par Capucine Légelle
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Johnnie Cochran ou l’histoire de la terreur des prétoires…

L’avocat du siècle naît le 2 octobre 1937 à Shreveport en Louisiane.

Son père est représentant en assurances et sa mère démonstratrice de produits de beauté Avon. Johnnie a 6 ans lorsque la famille déménage vers la côte Ouest, suivant la tendance migratoire de l’époque. Le jeune garçon grandit en Californie, en compagnie d’enfants de familles très aisées. Plus tard, il avouera volontiers que c’est cette richesse environnante qui le conduira au top, car il voulait pouvoir se payer les mêmes choses que ses petits voisins.

Cette volonté de réussite le pousse à étudier avec acharnement, il reste premier de sa promo de l’école primaire au lycée, dans lequel ils ne sont que deux noirs, et jusqu’à l’Université de Los Angeles où il est diplômé en gestion commerciale. Il entre ensuite à la Jesuit Loyola Law School, où il obtient un doctorat de droit en 1962.


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Barbara Berry Cochran a écrit un livre intitulé "La vie après Johnnie Cochran, Pourquoi j'ai quitté le plus doux parleur et le plus glorieux des avocats de Los Angeles"  
Barbara Berry Cochran a écrit un livre intitulé "La vie après Johnnie Cochran, Pourquoi j'ai quitté le plus doux parleur et le plus glorieux des avocats de Los Angeles"
 

Johnnie Cochran épouse Barbara Berry en 1959, ensemble, ils auront deux filles, Mélodie et Tiffany.

Peu après son mariage, il rencontre une autre jeune femme, Patricia Sikora, et débute une double vie : il achète une maison avec sa maîtresse et vit avec elle 2 à 4 jours par semaine. De leur union naît le petit Jonathan Eric. Dès lors, Patricia prend le nom de Cochran.

Le scandale éclate en 1978, lorsque cette liaison adultère est dénoncée en public. Barbara demande le divorce. Cochran reste avec Patricia jusqu’en 1983.

Des années plus tard en 1995, Patricia poursuivra Johnnie Cochran en justice, lui réclamant ce qu’elle aurait pu obtenir s’ils avaient été mariés. Aux Etats-Unis, cette procédure vulgairement appelée « palimony » est courante. Les juges rejettent la demande de Patricia Sikora, qui porte alors plainte contre son ex compagnon pour harcèlement moral sur sa fille. Cochran lui aurait dit vouloir lui payer un tour du monde en avion, citant une compagnie qui venait de perdre un appareil dans un crash mortel. Sikora perd à nouveau. En 2004, elle trouve un arrangement avec Cochran qui lui versera une pension alimentaire.


Barreau, quand tu nous tiens...
Thurgood Marshall, défenseur des droits civiques, juge à la Cour Suprême  
Thurgood Marshall, défenseur des droits civiques, juge à la Cour Suprême
 

Johnnie Cochran réussit le concours du barreau de Californie en 1963. Son premier poste sera celui de procureur adjoint, qui ne lui laisse selon lui pas assez de libertés. Il se rend compte rapidement qu’il préfère défendre les gens plutôt que de les attaquer, et décide de se tourner vers le droit privé. A seulement 28 ans il ouvre son propre cabinet, Cochran, Atkins & Evans.

Pour son premier procès, il défend une afro américaine dont le mari a été assassiné par la police. Il perd le procès mais l’affaire a fait grand bruit. La machine Cochran est lancée.

Le jeune avocat a réalisé l’impact médiatique de ce type de dossiers, et la popularité qu’ils peuvent lui apporter au sein de la communauté noire, et sur toute la scène nationale. Dès lors, il se positionnera en défendeur de la veuve et l’orphelin, pourfendeur de l’oppression et de l’injustice…

Mais rendons à César ce qui est à César, l’homme n’est pas seulement opportuniste. Il est réellement révolté par les exactions commises par l’Etat contre « ses frères ». Il s’appliquera par tous les moyens à suivre les traces de son modèle Thurgood Marshall, le premier noir appelé à la Cour Suprême en 1967. Marshall était le conseiller en chef de la NAACP, il est un des instigateurs de l’abolition de la ségrégation raciale aux Etats-Unis.

La morale et la rentabilité sont du même côté, tout va bien ! La carrière d’un Cochran si assoiffé de réussite eut-elle été si idéologiquement parfaite dans le cas contraire ?


Notoriété
 
 

En 1978, Cochran est nommé procureur adjoint du Comté de Los Angeles. Il est le premier afro américain à accéder à cette fonction. Il considère que c’est une manière d’intégrer le système pour mieux le combattre. C’en est aussi une de se rapprocher de la classe politique, ce qu’il ne manque de faire, et d’acquérir une envergure plus « sérieuse », plus respectable.

Sa réputation faite, il décide de retourner dans le privé en 1983 : il fonde la Cochran Firm. Il accumule alors les affaires médiatiques, développant à la barre un style jamais vu… Son surnom d’alors : « The best in the West »… Sa rhétorique est parfaite, il joue des mots comme des armes et retourne l’assistance en un clin d’œil. Les jurés sont acquis à sa cause sitôt qu’il apparaît.

Et la théorie se vérifie à plusieurs reprises : dans les dossiers qui traînent devant les tribunaux depuis une éternité, Cochran n’à qu’à pointer le bout de son nez pour que la partie adverse propose un arrangement afin d’éviter de l’affronter devant la Cour. Une tactique qu’il emploiera d’ailleurs pour aider les plus défavorisés : nul besoin d’aller jusqu’à plaider gratuitement, son simple nom suffit à résoudre des affaires…

La firme de Johnnie Cochran compte aujourd’hui des bureaux dans de nombreux états : Washington, New York, Louisiane, Floride, Missouri, Texas, Alabama, Californie, Géorgie, Nevada, Illinois, Tennessee. Ses avocats comptent parmi les meilleurs au monde.


Les Affaires
 
 

Jesse Jackson appelait, à juste titre, Johnnie Cochran « l’avocat du peuple ». Il aurait pu ajouter « et des causes perdues d’avance », sauf qu’il gagnait toujours. Car du showbiz aux dossiers qui auraient du atterrir à l’aide juridique, Cochran a continuellement privilégié les affaires du type David contre Goliath. Il a fait sa spécialité des crimes mettant en cause la responsabilité de l’Etat ou des forces de l’ordre contre des citoyens.

Son plaidoyer le plus célèbre reste sans conteste celui en faveur d’ OJ Simpson, entré dans la légende : « Si les gants ne lui vont pas, vous ne le condamnerez pas ». If it doesn’t fit, you must acquit.

La Cour vient de demander au footballeur accusé du meurtre de son ex femme d’essayer une paire de gants retrouvée sur les lieux du crime. Le suspect s’exécute, les gants sont trop petits pour lui.

Le coup de génie de Cochran est de faire considérer au jury que ce seul fait est garant de l’innocence de son client. Devant un jury majoritairement noir, il enfonce le clou en alléguant que l’accusation contre OJ Simpson est une affaire de racisme de la part d’un des inspecteurs. Il apporte un enregistrement de celui-ci insultant des « négros ». Il dénonce un complot des officiers de police blancs, qui auraient manipulé des preuves pour incriminer.

Simpson sera acquitté devant plus de 100 millions de téléspectateurs scotchés au poste depuis le début de l’affaire, transformée en question raciale.


OJ Simpson victorieux aux côtés de son avocat  
OJ Simpson victorieux aux côtés de son avocat
 

Cependant des années après le crime, la plupart des observateurs restent persuadés de la culpabilité d’OJ Simpson, qui n’a jamais été complètement démentie malgré sa victoire en justice bâtie sur un « doute raisonnable ». Un succès dû au talent de Johnnie Cochran, qui a su faire oublier que le champion battait son ex épouse, l’avait déjà violée et n’avait aucun alibi pour le soir du crime.

Une autre affaire phare de la carrière de l’avocat est celle d’ Abner Louima, un haïtien battu et violé par la police de New York. Cochran lui fera non seulement gagner le procès, mais lui obtiendra près de 9 millions de dollars de dommages et intérêts, la plus grosse compensation financière jamais accordée à un citoyen dans un dossier de brutalité policière.

Durant toute sa carrière, Johnnie Cochran oscille entre les clients déshérités et les stars. Celles-ci feront de lui leur avocat quasi attitré : Michael Jackson, Tupac Shakur, Snoop Dog, Puff Daddy lui ont dû leur liberté.


The End
Johnnie Cochran vient de faire gagner Puff Daddy  
Johnnie Cochran vient de faire gagner Puff Daddy
 

La défense de P. Diddy sera justement la dernière orchestrée par le maître, en 2002. Il confie au jeune producteur qu’il est réellement fatigué et ne souhaite plus plaider d’affaires criminelles.

A peine un an plus tard, en décembre 2003, on lui diagnostique une tumeur au cerveau. Il se retire momentanément de la vie médiatique et est opéré en avril 2004. Peu après l’intervention chirurgicale, il s’adresse à la presse afin d’annoncer qu’il se porte très bien et jouit d’une bonne santé. Se savait-il toujours en danger et préférait-il ne pas le divulguer ; Johnnie Cochran est en fait frappé par une rechute. Sa tumeur cette fois-ci est inopérable.

Le roi du barreau s’éteint le mardi 29 mars 2005 dans sa propriété de Los Angeles.

Son corps est exposé au public les 4 et 5 avril pour un dernier hommage, puis un service funèbre est célébré le 8 avril dans sa ville natale de Shreveport. Johnnie Cochran a été porté en terre au cimetière d’Inglewood en Californie, devant une foule de proches, d’amis et de fidèles, rassemblant de nombreuses célébrités dont les révérends Jesse Jackson et Al Sharpton.


La légende
J. Cochran in South Park  
J. Cochran in South Park
 

L’école primaire sur les bancs de laquelle le petit prodige usait ses culottes courtes porte aujourd’hui son nom : Johnnie L. Cochran, Jr. Middle School.

L’avocat a laissé son empreinte dans l’Histoire, devenant une véritable référence; il est cité dans de nombreux films ou chansons, comme un personnage mi-réel mi-mythique. La profession reconnaît son talent, mais c’est le public qui conserve affectueusement sa mémoire, l’incluant dans l’imagerie populaire.

Johnnie Cochran a même son personnage dans le cultissime dessin animé South Park. Les scénaristes y développent une stratégie judiciaire devenue fameuse depuis, la « Chewbacca Defense », satyre de la défense adoptée au procès d’OJ Simpson, « Si Chewbacca vient d’Endor, vous ne le condamnerez pas ». Ou pousser à l’extrême l’incroyable capacité de Johnnie Cochran à raconter absolument ce qu’il veut et à y faire adhérer tout l’auditoire.

Une peinture vraiment caricaturale ? Un talent jamais démenti, en tout cas…


Bibliographie
 
 

Johnnie Cochran :

A Lawyer's Life

Journey to justice

Barbara Berry Cochran :

Life After Johnnie Cochran: Why I Left the Sweetest-Talking, Most Successful Black Lawyer in L.A.

Cookie Lommel :

Johnnie Cochran. Il existe une version de cet ouvrage préfacée par Coretta King.

Ces ouvrages ont été réédités plusieurs fois dans différentes maisons, en anglais. Ils sont disponibles sur les sites de vente en ligne.


       
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