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Un élève et un étudiant brillant |

Lorsqu’en mai 2002, Richard Parsons devient le PDG du géant américain des médias AOL Time Warner, le poste qu’il vient de reprendre faisait de facto de lui d’un des personnages les plus importants du monde des affaires aux Etats-Unis. Devenu également président du conseil d’administration quelques mois plus tard, en mai 2003, Richard Parsons préside toujours aux destinées du groupe près de cinq ans après son accession à sa tête.
Rien à priori ne le prédestinait à sa naissance, à s’orienter vers le monde des affaires. Parsons est en effet né dans une famille de la classe moyenne à Brooklyn en 1948, et a été élevé dans le Queens, un quartier réputé difficile de New-York. Très bon élève, il achève son lycée à l’âge de 16 ans, puis continue ses études à l’université d’Hawaïi où il sera membre de l’équipe de basket. Il y rencontre également celle qui deviendra son épouse, Laura Ann Bush, qui selon ses propres termes contribuera beaucoup à son succès.
Parsons s’oriente vers une carrière juridique sur dit-il, les incitations de sa future épouse qui lui dit qu’il aime tant « discuter et argumenter » qu’il devrait devenir avocat et être payé pour. Il continuera donc des études juridiques à la Albany Law School dans l’Etat de New-York où il termine major de sa promotion (plus de 100 élèves) à l’âge de 23 ans, puis reçoit les meilleures notes sur les 3600 étudiants qui se présentent à l’examen du barreau dans l’Etat en 1971.
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Le racisme structurel est bel et bien vivant dans l'Amérique des affaires |
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Richard Parsons, CNN, fevrier 2007 |
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Des débuts auprès de Nelson Rockefeller puis à la Maison-Blanche |
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Nelson Rockefeller fut le premier patron de Parsons
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Avec déjà de solides références académiques, Parsons commence sa carrière comme assistant au sein du staff juridique du gouverneur de l’Etat de New-York, Nelson Rockefeller, qui est un des petit-fils du célèbre et richissime John D Rockefeller, (pionnier de l’industrie du pétrole et premier milliardaire en dollars de l’histoire NDLR).
Parsons fait une excellente impression auprès du gouverneur Rockefeller qui le conserve au sein de son staff et l’emmène avec lui à la Maison-Blanche lorsqu’il devient vice-président des Etats-Unis en 1974 sous la présidence de Gerald Ford. Parsons joue le rôle d’assistant conseil, puis d’assistant principal à la maison-blanche au sein de l’équipe de Gerald Ford. Devenir conseiller du vice-président des Etats-Unis, revient presque pour Parsons à être adopté par la famille Rockefeller qui est une des familles les plus riches et les plus influentes des Etats-Unis. « Etre proche de l’entourage des Rockefeller m’a permis de rencontrer des gens qui se sont toujours intéressés à ma carrière depuis » dira Parsons.
En 1975, il est déjà repéré par le magazine afro-américain « Black Enterprise » qui le classe parmi les « 30 étoiles montantes noires de moins de 30 ans au sein du monde des affaires ». Quand le vice Attorney General (procureur général adjoint NDLR) Harold Tyler Jr quitte son poste pour devenir associé dans une firme d’avocats new-yorkaise bien connue, il demande à Parsons de le rejoindre. Ce dernier accepte l’offre et exercera ses talents chez « Patterson, Belknap, Webb & Tyler » où il sera coopté associé deux années après son arrivée. |
L'avocat devient banquier |
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Richard Parsons et son épouse Laura
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Pendant ses années de service au sein du cabinet d’avocats, Parsons a notamment comme client la « Dimes Saving Bank of New York », une caisse d’épargne new-yorkaise, et alors qu’on s’attend dans les cercles à ce qu’il devienne le premier Noir a diriger un cabinet d’avocats d’importance, il est nommé en 1988 numéro 2 de la "Dimes" alors qu’il n’a aucune expérience dans le secteur bancaire. C’est le président de la banque, Harry Albright Jr qui lui propose le poste. Parsons dira avoir été encouragé dans son choix par son épouse qui lui avait dit qu’il avait « besoin de changements ». Parsons affirmera plus tard que sa nomination à la tête de cette caisse d’épargne était un signal en provenance de l’Amérique des affaires, mais également en direction d’elle, « qu’il n’existait plus aucun domaine où les Afro-américains n’avait pas réussi ».
Sa nomination chez « Dimes » intervenait alors que la société (et plus globalement les caisses d’épargne américaines dans leur ensemble) traversait une mauvaise passe, avec de grosses pertes dans l’immobilier new-yorkais, et 92 millions de dollars de pertes l’année précédant son arrivée. Grâce à une refonte du système de management et de la gestion des ressources humaines orchestrée par son nouveau numéro 2, « Dimes » fut rapidement remise sur la bonne voie. Parsons gagna également le respect de ses équipes grâce à sa façon de traiter équitablement les gens : « son style de management a rendu moins délicat les licenciements douloureux qu’il a dû effectuer écriront des journalistes de « Black Enterprise Magazine ». Parsons avait tenu les employés informés à chaque étape, et était même allé jusqu’à faire produire des vidéos destinées à informer ces derniers.
Après le départ du PDG qui l’avait fait débauché du cabinet d’avocats où il était associé, Parsons devint numéro 1 de « Dimes », et mis sur pied une fusion avec « Anchor Savings Banks », qui donna lieu à la création de « Dime Bancorp » en 1995, un ensemble qui constituait la quatrième caisse d’épargne des Etats-Unis et la première de la côte Est des Etats-Unis. Les compétences démontrées par Parsons en matière de business le conduisirent à être coopté au sein de conseils d’administrations de fondations ou d’entreprises ou prestigieux, comme ceux de Time Warner, Philip Morris, la Howard University (une université noire américaine réputée NDLR) et le Metropolitain Museum of Arts. |
De la banque à l'industrie des médias chez Time Warner |

Parsons devint proche de hauts cadres de Time Warner tels que le président de Warner Music Group ou de la chaîne HBO. Gerard M Levin alors président du conseil d’administration de Time Warner lui proposa de rejoindre la compagnie avec rang de président à l’automne 1994, ce qui fait de lui le co-numéro 2 de la firme. Levin expliquera au « Washington Post » que Parsons était un « top manager exceptionnel avec une large expérience, un flair des situations financières, et une connaissance des métiers de Time Warner qui fortifieront et solidifieront le management de la société ».
Le poste de président fit de lui le numéro 2 de Time Warner, un véritable géant de l’industrie des médias et du divertissement dans le monde, présent dans l’édition de magazines et de livres (Time Magazine, Fortune), dans la musique (Warner Music Group), dans le cinéma (Warner Bros, New Line Cinema), la télévision par câble (CNN) et les parcs d’attraction avec un chiffre d’affaires supérieur à 30 milliards de dollars.
Ses collègues chez « Dimes » firent savoir à Parsons que son passage chez Time Warner s'apparentait à une désertion, ce à quoi ce dernier répondit : « Cette opportunité chez Time Warner n’arrive qu’une fois dans une vie. Soit vous la saisissez, soit vous laissez passer votre chance pour toujours ». En janvier 1995, Parsons fit donc ses débuts dans une industrie nouvelle pour lui même s’il était membre du comité exécutif depuis 1991. Avec pour mission de s’occuper des activités musique, cinéma et édition du groupe( Time Warner Trade Publishing), de même que du département juridique et des ressources humaines. A son poste, il négocia notamment la très médiatique fusion avec AOL en 2000. Après la fusion, Parsons partagea le poste de numéro 2 avec Robert Pittman, l’ex-président d’AOL.
En décembre 2001, lorsque Levin annonça son départ pour mai 2002, c’est Parsons qui fut choisi pour lui succéder. Un choix qui prit les analystes par surprise. En effet, bien que supervisant les activités qui génèrent les plus de revenus, Parsons n’était pas le favori des analystes qui voyaient Pittman prendre le poste de numéro 1. Levin dira plus tard [i « qu’il a la plus grande confiance dans les capacités de Parsons faire progresser la compagnie. » |
Numéro 1 chez Time Warner |
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Quelques unes des marques de Time Warner en 2001
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Parsons pris donc seul les rênes de AOL Time Warner. Son style très diplomatique, ses capacités de médiation et de négociation, sa volonté de garder un profil bas ont convaincu le conseil d’administration qu’il était l’homme de la situation. Il en fut de même au niveau de la présidence du conseil d’administration quelques mois plus tard. Mais la compagnie était très mal en point. Un peu avant que la succession ne soit effective, la compagnie affichait des pertes de 54 milliards de dollars au premier trimestre 2004, du jamais vu dans l’histoire des Etats-Unis !
Parsons fixa des objectifs clairs : la réduction de la dette colossale (27 milliards de dollars), la fin des guerres internes au sein de la compagnie, la restructuration d’AOL entre autres. Il décida de céder des actifs non stratégiques de la société comme les Atlanta Hawks, une équipe de basket NBA, puis revendit Warner Music Group en novembre 2003 (pour 2,6 milliards de dollars).
Grâce au succès de ses branches cinéma (Harry Potter, le seigneur des anneaux) et câble, le chiffre d’affaires repartit à la hausse en 2004. Parsons décida aussi de revenir à l’ancien nom : il annonça que AOL Time Warner redeviendrait Time Warner afin déclara t-il de renforcer l’identité de la marque AOL auprès des consommateurs. Time Warner a depuis redressé la barre et la compagnie a résisté avec succès au raid financier mené par Carl Icahn entré dans le capital en 2006. Ce dernier avait milité, finalement sans succès, pour un démantèlement et une revente par « appartements » de la compagnie.
Bien qu’étant l’un des PDG noirs les plus importants du monde des affaires, Parsons affirme n’avoir jamais fait de fixation sur sa couleur et minimise l’importance que le fait qu’il soit Noir ait pu l’handicaper ou l’aider dans son ascension : « Pour beaucoup de gens, la couleur est un point déterminant. Mais pas pour moi.C’est comme ma taille, l’air que je respire...Il y a d’autres points sur lesquels je préfère me focaliser ». |
Après Time Warner la mairie de New-York ? |
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Futur maire de New-York ?
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Cependant, interrogé sur CNN en février 2007, Parsons a déclaré que si la diversité avait fait beaucoup de progrès dans le monde de l'entreprise aux Etats-Unis, c'était encore insuffisant. Il a en outre affirmé que "le racisme structurel était bel et bien vivant dans l'Amérique des Affaires", notamment via les préjugés existant envers les minorités. Parsons siège au conseil d’administration de Howard University et a reçu diverses distinctions au sein de la communauté afro-américaine et en dehors pour l’inspiration que son parcours personnel peut donner aux aspirants managers.
Il est en outre membre des conseils d’administration de Citigroup, d’Estée Lauder, co-chairman de la commission du maire de New-York pour la vie économique de la ville de New-York, chairman de la fondation de l’Apollo Theather, du musée des arts naturels et du Musée des Arts Modernes, membre du board du Rockefeller Brothers Fund, et co-chairman de la commission pour l'amélioration de la sécurité sociale créée par George Bush en 2001.
Selon un article du « New-York magazine » paru en août 2006, Parsons se présentera comme candidat à la mairie de New-York à la fin du mandat de Michael Bloomberg en 2009. Parsons avait fait partie de l’équipe de transition de Bloomberg lorsque ce dernier a été élu maire en 2001. Parsons lui même a par ailleurs déjà affirmé qu'il avait une vie en dehors de son poste chez Time Warner même si celui-ci était prestigieux.
Un sondage de mars 2007 laisse entendre que les habitants de New-York préfereraient un prochain maire avec un background "business" comme Parsons plutôt qu'un politicien de métier. Avec un solide carnet d’adresses dans le monde politique, Parsons pourrait bien rebondir en dehors du monde des affaires d’ici quelques années. |

Dernière Mise à Jour 16/07/2009 : Richard Parsons a quitté la direction de Time Warner en janvier 2008 après cinq années passées à la tête de l'entreprise. Il a également quitté le poste de président du conseil d'administration un peu plus tard, en décembre 2008.
Il est président du conseil d'administration de Citigroup depuis le 23 février 2009. Il est également membre de l'équipe économique du président Obama. |

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