VOLTAIRE , étudié un peu partout en Afrique et présenté comme le chantre de la tolérance était en réalité un auteur négrophobe . Ces citations proviennent de deux des ces oeuvres " Essai sur les moeurs " et " Traité Métaphysique" .Les versions de son " Essai sur les moeurs " disponibles sur le site de gallica.fr et http://www.uqac.uquebec.ca/zone30/Classiques_des_sciences_sociales/ ont été expurgées . Les propos racistes et attentatoires à la dignité humaine effacés on nous présente un Voltaire mythique digne icône de littérature française voire universelle . Pour avoir voulu faire figurer ces citations dans Wikipédia , j' ai eu droit à l' ostacisme des gardiens de la mémoire de Voltaire . J'ai repris les ouvrages incriminés de Voltaire dans l' édition en ligne http://perso.wanadoo.fr/dboudin/Voltind.htm et j'ai fait une recherche sur les occurences du mot clé "Nègre" . Ce sont ces résultats que je vous présente . J' invite les Africains à diffuser largement ces propos de Voltaire et à faire en sorte que l'on arrête de manipuler notre jeunesse car " Candide" est étudié dans nos lycées et les propos de racistes de Voltaires sont traités d' ironique .

Vous pouvez diffuesez ces citations extraites par mes soins sans qu'on puisse vous opposer l' argument fallacieux du droit d'auteur .Je renonce à un quelconque droit sur ce texte .

SOURCE http://perso.wanadoo.fr/dboudin/Voltind.htm

ESSAI SUR LES MOEURS ET L’ESPRITDES NATIONS



INTRODUCTION II.— Des différentes races d’hommes Il n’est permis qu’à un aveugle de douter que les Blancs, les Nègres, les Albinos, les Hottentots, les Lapons, les Chinois, les Américains, soient des races entièrement différentes. Il n’y a point de voyageur instruit qui, en passant par Leyde, n’ait vu la partie du reticulummucosum d’un Nègre disséqué par le célèbre Ruysch. Tout le reste de cette membrane fut transporté par Pierre le Grand dans le cabinet des raretés, à Pétersbourg. Cette membrane est noire; et c’est elle qui communique aux Nègres cette noirceur inhérente qu’ils ne perdent que dans les maladies qui peuvent déchirer ce tissu, et permettre à la graisse, échappée de ses cellules, de faire des taches blanches sous la peau(3). Leurs yeux ronds, leur nez épaté, leurs lèvres toujours grosses, leurs oreilles différemment figurées, la laine de leur tête, la mesure même de leur intelligence, mettent entre eux et les autres espèces d’hommes des différences prodigieuses. Et ce qui démontre qu’ils ne doivent point cette différence à leur climat, c’est que des Nègres et des Négresses, transportés dans les pays les plus froids, y produisent toujours des animaux de leur espèce, et que les mulâtres ne sont qu’une race bâtarde d’un noir et d’une blanche, ou d’un blanc et d’une noire. Les Albinos sont, à la vérité, une nation très petite et très rare: ils habitent au milieu de l’Afrique; leur faiblesse ne leur permet guère de s’écarter des cavernes où ils demeurent, cependant les Nègres en attrapent quelquefois, et nous les achetons d’eux par curiosité. J’en ai vu deux, et mille Européans en ont vu. Prétendre que ce sont des Nègres nains, dont une espèce de lèpre a blanchi la peau, c’est comme si l’on disait que les noirs eux-mêmes sont des blancs que la lèpre a noircis. Un Albinos ne ressemble pas plus à un Nègre de Guinée qu’à un Anglais ou à un Espagnol. Leur blancheur n’est pas la nôtre; rien d’incarnat, nul mélange de blanc et de brun; c’est une couleur de linge, ou plutôt de cire blanchie; leurs cheveux, leurs sourcils, sont de la plus belle et de la plus douce soie; leurs yeux ne ressemblent en rien à ceux des autres hommes, mais ils approchent beaucoup des yeux de perdrix. Ils ressemblent aux Lapons par la taille, à aucune nation par la tête, puisqu’ils ont une autre chevelure, d’autres yeux, d’autres oreilles; et ils n’ont d’homme que la stature du corps, avec la faculté de la parole et de la pensée dans un degré très éloigné du nôtre. Tels sont ceux que j’ai vus et examinés(4).(

III. — De l’antiquité des nations

Pour qu’une nation soit rassemblée en corps de peuple, qu’elle soit puissante, aguerrie, savante, il est certain qu’il faut un temps prodigieux. Voyez l’Amérique; on n’y comptait que deux royaumes quand elle fut découverte, et encore, dans ces deux royaumes, on n’avait pas inventé l’art d’écrire. Tout le reste de ce vaste continent était partagé, et l’est encore, en petites sociétés à qui les arts sont inconnus. Toutes ces peuplades vivent sous des huttes; elles se vêtissent de peaux de bêtes dans les climats froids, et vont presque nues dans les tempérés. Les unes se nourrissent de la chasse, les autres de racines qu’elles pétrissent elles n’ont point recherché un autre genre de vie, parce qu’on ne désire point ce qu’on ne connaît pas. Leur industrie n’a pu aller au delà de leurs besoins pressants. Les Samoyèdes, les Lapons, les habitants du nord de la Sibérie, ceux du Kamtschatka, sont encore moins avancés que les peuples de l’Amérique. La plupart des Nègres, tous les Cafres, sont plongés dans la même stupidité, et y croupiront longtemps

V. — De la religion des premiers hommes

La connaissance d’un dieu, formateur, rémunérateur et vengeur, est le fruit de la raison cultivée. Tous les peuples furent donc pendant des siècles ce que sont aujourd’hui les habitants de plusieurs côtes méridionales de l’Afrique, ceux de plusieurs îles, et la moitié des Américains. Ces peuples n’ont nulle idée d’un dieu unique, ayant tout fait, présent en tous lieux, existant par lui-même dans l’éternité. On ne doit pas pourtant les nommer athées dans le sens ordinaire, car ils ne nient point l’Être suprême ; ils ne le connaissent pas; ils n’en ont nulle idée. Les Cafres prennent pour protecteur un insecte, les Nègres un serpent. Chez les Américains, les uns adorent la lune, les autres un arbre ; plusieurs n’ont absolument aucun culte

VIII. — De l’Amérique

Vers l’isthme de Panama est la race des Dariens, presque semblable aux Albinos, qui fuit la lumière et qui végète dans les cavernes, race faible, et par conséquent en très petit nombre. Les lions de l’Amérique sont chétifs et poltrons(13); les animaux qui ont de la laine y sont grands, et si vigoureux qu’ils servent à porter les fardeaux. Tons les fleuves y sont dix fois au moins plus larges que les nôtres. Enfin les productions naturelles de cette terre ne sont pas celles de notre hémisphère. Ainsi tout est varié; et la même providence qui a produit l’éléphant, le rhinocéros, et les Nègres, a fait naître dans un autre monde des orignaux, des condors, des animaux à qui on a cru longtemps le nombril sur le dos, et des hommes d’un caractère qui n’est pas le nôtre

ESSAI SUR LES MOEURS ET L’ESPRIT DES NATIONS ET SUR LES PRINCIPAUX FAITS DE L’HISTOIRE,DEPUIS CHARLEMAGNE JUSQU’A LOUIS XIII

CHAPITRE III. — Des Indes

Les blancs, et les nègres, et les rouges, et les Lapons, et les Samoyèdes, et les Albinos, ne viennent certainement pas du même sol. La différence entre toutes ces espèces est aussi marquée qu’entre un lévrier et un barbet; il n’y a donc qu’un brame mal instruit et entêté qui puisse prétendre que tous les hommes descendent de l’indien Adimo et de sa femme

Ce n’est pas certainement le christianisme qui florissait alors dans l’Inde, c’est le mahométisme. Il s’y était introduit par les conquêtes des califes; et Aaron-al-Raschild, cet illustre contemporain de Charlemagne, dominateur de l’Afrique, de la Syrie, de la Perse, et d’une partie de l’Inde, envoya des missionnaires musulmans des rives du Gange aux îles de l’Océan indien, et jusque chez des peuplades de nègres. Depuis ce temps il y eut beaucoup de musulmans dans l’Inde. On ne dit point que le grand Aaron convertît à sa religion les Indiens par le fer et par le feu, comme Charlemagne convertit les Saxons. On ne voit pas non plus que les Indiens aient refusé le joug et la loi d’Aaron-al-Raschild, comme les Saxons refusèrent de se soumettre à Charles

CHAP. VII(46). — De l’Alcoran, et de la loi musulmane. Examen si la religion musulmane était nouvelle, et si elle a été persécutante

Toutes ces lois qui, à la polygamie près, sont si austères, et sa doctrine qui est si simple, attirèrent bientôt à sa religion le respect et la confiance. Le dogme surtout de l’unité d’un Dieu, présenté sans mystère, et proportionné à l’intelligence humaine, rangea sous sa loi une foule de nations, et jusqu’à des nègres dans l’Afrique, et à des insulaires dans l’Océan indien

CHAP. VIII. — De l’Italie et de l’Église avant Charlemagne. Comment le christianisme s’était établi. Examen s’il a souffert autant de persécutions qu’on le dit

Ces Juifs, également rigides et fripons, étaient encore dans Rome au nombre de quatre mille. Il y en avait eu huit mille du temps d’Auguste; mais Tibère en fit passer la moitié en Sardaigne pour peupler cette île, et pour délivrer Rome d’un trop grand nombre d’usuriers. Loin de les gêner dans leur culte, on les laissait jouir de la tolérance qu’on prodiguait dans Rome à toutes les religions. Ou leur permettait des synagogues et des juges de leur nation, comme ils en ont aujourd’hui dans Rome chrétienne, où ils sont en plus grand nombre. On les regardait du même oeil que nous voyons les Nègres, comme une espèce d’hommes inférieure. Ceux qui dans les colonies juives n’avaient pas assez de talents pour s’appliquer à quelque métier utile, et qui ne pouvaient couper du cuir et faire des sandales, faisaient des fables. Ils savaient les noms des anges, de la seconde femme d’Adam et de son précepteur, et ils vendaient aux dames romaines des philtres pour se faire aimer. Leur haine pour les chrétiens, ou galiléens, ou nazaréens, comme on les nommait alors, tenait de cette rage dont tous les superstitieux sont animés contre tous ceux qui se séparent de leur communion. Ils accusèrent les Juifs chrétiens de l’incendie qui consuma une partie de Rome sous Néron. Il était aussi injuste d’imputer cet accident aux chrétiens qu’à l’empereur: ni lui, ni les chrétiens, ni les Juifs, n’avaient aucun intérêt à brûler Rome; mais il fallait apaiser le peuple, qui se soulevait contre des étrangers également haïs des Romains et des Juifs. On abandonna quelques infortunés à la vengeance publique. Il semble qu’on n’aurait pas dû compter, parmi les persécutions faites à leur foi, cette violence passagère: elle n’avait rien de commun avec leur religion, qu’on ne connaissait pas, et que les Romains confondaient avec le judaïsme, protégé par les lois autant que méprisé.

CHAP. XLV. — De la religion et de la superstition aux xe et xie siècle

Les danses dans l’église, les festins sur l’autel, les dissolutions, les farces obscènes, étaient les cérémonies de ces fêtes, dont l’usage extravagant dura environ sept siècles dans plusieurs diocèses. A n’envisager que les coutumes que je viens de rapporter, on croirait voir le portrait des Nègres et des Hottentots; et il faut avouer qu’en plus d’une chose nous n’avons pas été supérieurs à eux. Rome a souvent condamné ces coutumes barbares, aussi bien que le duel et les épreuves. Il y eut toujours dans les rites de l’Église romaine, malgré tous les troubles et tous les scandales, plus de décence, plus de gravité qu’ailleurs; et on sentait qu’en tout cette Église, quand elle était libre et bien gouvernée, était faite pour donner des leçons aux autres.

CHAP. LX. — De l’Orient, et de Gengis-kan

On alla ensuite chercher le Prêtre-Jean en Éthiopie, et on donna ce nom à ce prince nègre, qui est moitié chrétien schismatique et moitié juif. Cependant le Prêtre-Jean tartare succomba dans une grande bataille sous les armes de Gengis. Le vainqueur s’empara de ses États et se fit élire souverain de tous les kans tartares, sous le nom de Gengis-kan, qui signifie roi des rois, ou grand kan. Il portait auparavant le nom de Témugin. Il paraît que les kans tartares étaient en usage d’assembler des diètes vers le printemps: ces diètes s’appelaient Cour-ilté. Eh! qui sait si ces assemblées et nos cours plénières, aux mois de mars et de mai, n’ont pas une origine commune?

On assure qu’on égorgea beaucoup d’hommes sur son tombeau, et qu’on en a usé ainsi à la mort de ses successeurs qui ont régné dans la Tartarie. C’est une ancienne coutume des princes scythes, qu’on a trouvée établie depuis peu chez les nègres de Congo; coutume digne de ce que la terre a porté de plus barbare. On prétend que c’était un point d’honneur, chez les domestiques des kans tartares, de mourir avec leurs maîtres, et qu’ils se disputaient l’honneur d’être enterrés avec eux. Si ce fanatisme était commun, si la mort était si peu de chose pour ces peuples, ils étaient faits pour subjuguer les autres nations

CHAP. CXLI. — Des découvertes des Portugais

Presque toutes les côtes d’Afrique qu’on avait découvertes étaient sous la dépendance des empereurs de Maroc, qui, du détroit de Gibraltar jusqu’au fleuve du Sénégal, étendaient leur domination et leur secte à travers les déserts; mais le pays était peu peuplé, et les habitants n’étaient guère au-dessus des brutes. Lorsqu’on eut pénétré au delà du Sénégal, on fut surpris de voir que les hommes étaient entièrement noirs au midi de ce fleuve, tandis qu’ils étaient de couleur cendrée au septentrion. La race des nègres est une espèce d’hommes différente de la nôtre, comme la race des épagneuls l’est des lévriers. La membrane muqueuse, ce réseau que la nature a étendu entre les muscles et la peau, est blanche chez nous, chez eux noire, bronzée ailleurs. Le célèbre Ruysch fut le premier de nos jours qui, en disséquant un nègre à Amsterdam, fut assez adroit pour enlever tout ce réseau muqueux. Le czar Pierre l’acheta, mais Ruysch en conserva une petite partie que j’ai vue, et qui ressemblait à de la gaze noire. Si un nègre se fait une brûlure, sa peau devient brune, quand le réseau a été offensé; sinon, la peau renaît noire. La forme de leurs yeux n’est point la nôtre. Leur laine noire ne ressemble point à nos cheveux; et on peut dire que si leur intelligence n’est pas d’une autre espèce que notre entendement, elle est fort inférieure. Ils ne sont pas capables d’une grande attention; ils combinent peu, et ne paraissent faits ni pour les avantages ni pour les abus de notre philosophie. Ils sont originaires de cette partie de l’Afrique, comme les éléphants et les singes; guerriers, hardis et cruels dans l’empire de Maroc, souvent même supérieurs aux troupes basanées qu’on appelle blanches: ils se croient nés en Guinée pour être vendus aux blancs et pour les servir. Il y a plusieurs espèces de nègres; ceux de Guinée, ceux d’Éthiopie, ceux de Madagascar, ceux des Indes, ne sont pas les mêmes. Les noirs de Guinée, de Congo, ont de la laine, les autres de longs crins. Les peuplades noires qui avaient le moins de commerce avec les autres nations ne connaissaient aucun culte. Le premier degré de stupidité est de ne penser qu’au présent et aux besoins du corps. Tel était l’état de plusieurs nations, et surtout des insulaires. Le second degré est de prévoir à demi, de ne former aucune société stable, de regarder les astres avec admiration, et de célébrer quelques fêtes, quelques réjouissances au retour de certaines saisons, à l’apparition de certaines étoiles, sans aller plus loin, et sans avoir aucune notion distincte. C’est entre ces deux degrés d’imbécillité et de raison commencée que plus d’une nation a vécu pendant des siècles

Les Portugais ne firent alors aucun établissement à ce fameux cap, que les Hollandais ont rendu depuis une des plus délicieuses habitations de la terre, et où ils cultivent avec succès les productions des quatre parties du monde. Les naturels de ce pays ne ressemblent ni aux blancs, ni aux nègres; tous de couleur d’olive foncée, tous ayant des crins. Les organes de la voix sont différents des nôtres; ils forment un bégaiement et un gloussement qu’il est impossible aux autres hommes d’imiter. Ces peuples n’étaient point anthropophages; au contraire, leurs moeurs étaient douces et innocentes. Il est indubitable qu’ils n’avaient point poussé l’usage de la raison jusqu’à reconnaître un Être suprême. Ils étaient dans ce degré de stupidité qui admet une société informe, fondée sur les besoins communs. Le maître ès arts Pierre Kolb, qui a si longtemps voyagé parmi eux, est sûr que ces peuples descendent de Céthura, l’une des femmes d’Abraham, et qu’ils adorent un petit cerf-volant. On est fort peu instruit de leur théologie; et quant à leur arbre généalogique, je ne sais si Pierre Kolb a eu de bons mémoires.

Chap. CXLIII. — De l’Inde en deçà et delà le Gange. Des espèces d’hommes différentes, et de leurs coutumes.

Quels objets pour des hommes qui réfléchissent, de voir au delà du fleuve Zayre, bordé d’une multitude innombrable de nègres, les vastes côtes de la Cafrerie, où les hommes sont de couleur d’olive, et où ils se coupent un testicule à l’honneur de la Divinité, tandis que les Éthiopiens et tant d’autres peuples de l’Afrique se contentent d’offrir une partie de leur prépuce! Ensuite, si vous remontez à Sofala, à Quiloa, à Montbasa, à Mélinde, vous trouvez des noirs d’une espèce différente de ceux de la Nigritie, des blancs et des bronzés, qui tous commercent ensemble. Tous ces pays sont couverts d’animaux et de végétaux inconnus dans nos climats.

Au milieu des terres de l’Afrique est une race peu nombreuse de petits hommes blancs comme de la neige, dont le visage a la forme du visage des nègres, et dont les yeux ronds ressemblent parfaitement à ceux des perdrix les Portugais les nommèrent Albinos. Ils sont petits, faibles, louches. La laine qui couvre leur tête et qui forme leurs sourcils est comme un coton blanc et fin: ils sont au-dessous des nègres pour la force du corps et de l’entendement, et la nature les a peut-être placés après les nègres et les Hottentots, au-dessus des singes, comme un des degrés qui descendent de l’homme à l’animal. Peut-être aussi y a-t-il eu des espèces mitoyennes inférieures, que leur faiblesse a fait périr. Nous avons eu deux de ces Albinos en France; j’en ai vu un à Paris, à l’hôtel de Bretagne, qu’un marchand de nègres avait amené. On trouve quelques-uns de ces animaux ressemblants à l’homme dans l’Asie orientale: mais l’espèce est rare; elle demanderait des soins compatissants des autres espèces humaines, qui n’en ont point pour tout ce qui leur est inutile. La vaste presqu’île de l’Inde, qui s’avance des embouchures de l’Indus et du Gange jusqu’au milieu des îles Maldives, est peuplée de vingt nations différentes, dont les moeurs et les religions ne se ressemblent pas. Les naturels du pays sont d’une couleur de cuivre rouge. Dampierre trouva depuis dans l’île de Timor des hommes dont la couleur est de cuivre jaune tant la nature se varie! La première chose que vit Pelsart, en 1630, vers la partie des terres australes, séparées de notre hémisphère, à laquelle on a donné le nom de Nouvelle-Hollande, ce fut une troupe de nègres qui venaient à lui en marchant sur les mains comme sur les pieds. Il est à croire que, quand on aura pénétré dans ce monde austral, on connaîtra encore plus la variété de la nature: tout agrandira la sphère de nos idées, et diminuera celle de nos préjugés

Chap. CXLV. — De Colombo et de l’Amérique

__La membrane muqueuse des nègres, reconnue noire, et qui est la cause de leur couleur, est une preuve manifeste qu’il y a dans chaque espèce d’hommes, comme dans les plantes, un principe qui les différencie. La nature a subordonné à ce principe ces différents degrés de génie et ces caractères des nations qu’on voit si rarement changer. C’est par là que les nègres sont les esclaves des autres hommes. On les achète sur les côtes d’Afrique comme des bêtes; et les multitudes de ces noirs, transplantés dans nos colonies d’Amérique, servent un très petit nombre d’Européans__. L’expérience a encore appris quelle supériorité ces Européans ont sur les Américains, qui, aisément vaincus partout, n’ont jamais osé tenter une révolution, quoiqu’ils fussent plus de mille contre un.

Chap. CXLVI. — Vaines disputes. Comment l’Amérique a été peuplée. Différences spécifiques entre l’Amérique et l’ancien monde. Religion. Anthropophages. Raisons pourquoi Le nouveau monde est moins peuplé que l’ancien

Le sauvage qui se croit une production de son climat, comme son orignal et sa racine de manioc, n’est pas plus ignorant que nous en ce point, et raisonne mieux. En effet, puisque le nègre d’Afrique ne tire point son origine de nos peuples blancs, pourquoi les rouges, les olivâtres, les cendrés de l’Amérique, viendraient-ils de nos contrées? et d’ailleurs, quelle serait la contrée primitive?

Quant au physique, on crut voir dans les Esquimaux, qui habitent vers le soixantième degré du nord, une figure, une taille semblable à celle des Lapons. Des peuples voisins avaient la face toute velue. Les Iroquois, les Hurons, et tous les peuples jusqu’à la Floride, parurent olivâtres et sans aucun poil sur le corps, excepté la tête. Le capitaine Rogers, qui navigua vers les côtes de la Californie, y découvrit des peuplades de nègres qu’on ne soupçonnait pas dans l’Amérique. On vit dans l’isthme de Panama une race qu’on appelle les Dariens, qui a beaucoup de rapport aux Albinos d’Afrique. Leur taille est tout au plus de quatre pieds; ils sont blancs comme les albinos: et c’est la seule race de l’Amérique qui soit blanche. Leurs yeux rouges sont bordés de paupières façonnées en demi-cercles. Ils ne voient et ne sortent de leurs trous que la nuit; ils sont parmi les hommes ce que les hiboux sont parmi les oiseaux. Les Mexicains, les Péruviens, parurent d’une couleur bronzée, les Brasiliens d’un rouge plus foncé, les peuples du Chili plus cendrés. On a exagéré la grandeur des Patagons qui habitent vers le détroit de Magellan, mais on croit que c’est la nation de la plus haute taille qui soit sur la terre

Chap. CXLVIII. — De la conquête du Pérou

Au milieu de ces combats que les vainqueurs livraient entre eux, ils découvrirent les mines du Potosi, que les Péruviens même avaient ignorées. Ce n’est point exagérer de dire que la terre de ce canton était toute d’argent: elle est encore aujourd’hui très loin d’être épuisée. Les Péruviens travaillèrent à ces mines pour les Espagnols comme pour les vrais propriétaires. Bientôt après on joignit à ces esclaves des nègres qu’on achetait en Afrique, et qu’on transportait au Pérou comme des animaux destinés au service des hommes.

On ne traitait en effet ni ces nègres, ni les habitants du nouveau monde, comme une espèce humaine. Ce Las Casas, religieux dominicain, évêque de Chiapa, duquel nous avons parlé, touché des cruautés de ses compatriotes et des misères de tant de peuples, eut le courage de s’en plaindre à Charles-Quint et à son fils Philippe II, par des mémoires que nous avons encore. Il y représente presque tous les Américains comme des hommes doux et timides, d’un tempérament faible qui les rend naturellement esclaves. Il dit que les Espagnols ne regardèrent dans cette faiblesse que la facilité qu’elle donnait aux vainqueurs de les détruire; que dans Cuba, dans la Jamaïque, dans les îles voisines, ils firent périr plus de douze cent mille hommes, comme des chasseurs qui dépeuplent une terre de bêtes fauves. « Je les ai vus, dit-il, dans l’île Saint-Domingue et dans la Jamaïque, remplir les campagnes de fourches patibulaires, auxquelles ils pendaient ces malheureux treize à treize, en l’honneur, disaient-ils, des treize apôtres. Je les ai vus donner des enfants à dévorer à leurs chiens de chasse. »

Chap. CLII. — Des îles françaises et des flibustiers

On comptait, en 1757, dans la Saint-Domingue française, environ trente mille personnes, et cent mille esclaves nègres ou mulâtres, qui travaillaient aux sucreries, aux plantations d’indigo, de cacao, et qui abrègent leur vie pour flatter nos appétits nouveaux, en remplissant nos nouveaux besoins, que nos pères ne connaissaient pas. Nous allons acheter ces nègres à la côte de Guinée, a la côte d’Or, à celle d’Ivoire. Il y a trente ans qu’on avait un beau nègre pour cinquante livres; c’est à peu près cinq fois moins qu’un boeuf gras. Cette marchandise humaine coûte aujourd’hui, en 1772, environ quinze cents livre,. Nous leur disons qu’ils sont hommes comme nous, qu’ils sont rachetés du sang d un Dieu mort pour eux, et ensuite on les fait travailler comme des bêtes de somme; on les nourrit plus mal: s’ils veulent s’enfuir, on leur coupe une jambe, et on leur fait tourner à bras l’arbre des moulins à sucre, lorsqu’on leur a donné une jambe de bois. Après cela nous osons parler du droit des gens! La petite île de la Martinique, la Guadeloupe, que les Français cultivèrent en 1735, fournirent les mêmes denrées que Saint-Domingue. Ce sont des points sur la carte, et des événements qui se perdent dans l’histoire de l’univers; mais enfin ces pays, qu’on peut à peine apercevoir dans une mappemonde, produisirent en France une circulation annuelle d’environ soixante millions de marchandises. Ce commerce n’enrichit point un pays; bien au contraire, il fait périr des hommes, il cause des naufrages; il n’est pas sans doute un vrai bien; mais les hommes s’étant fait des nécessités nouvelles, il empêche que la France n’achète chèrement de l’étranger un superflu devenu nécessaire.

Chap. CLIII. — Des possessions des Anglais et des Hollandais en Amérique. . Les mariages ne se contractent dans la moitié du pays qu’en présence du magistrat; mais ceux qui veulent joindre à ce contrat civil la bénédiction d’un prêtre, peuvent se donner cette satisfaction. Ces lois semblèrent admirables, après les torrents de sang que l’esprit d’intolérance avait répandus dans l’Europe: mais on n’aurait pas seulement songé à faire de telles lois chez les Grecs et chez les Romains, qui ne soupçonnèrent jamais qu’il pût arriver un temps où les hommes voudraient forcer, le fer à la main, d’autres hommes à croire. Il est ordonné par ce code humain de traiter les nègres avec la même humanité qu’on a pour ses domestiques. La Caroline possédait en 1757 quarante mille nègres et vingt mille blancs.

. On prétend que depuis la révocation de l’édit de Nantes, qui a valu des peuplades aux deux mondes, le nombre des habitants de la Virginie se monte à cent quarante mille, sans compter les nègres. On a surtout cultivé la tabac dans cette province et dans le Maryland; c’est un commerce immense, et un nouveau besoin artificiel qui n’a commencé que fort tard, et qui s’est accru par l’exemple: il n’était pas permis de mettre de cette poussière âcre et malpropre dans son nez à la cour de Louis XIV; cela passait pour une grossièreté. La première ferme du tabac fut en France de trois cent mille livres par an; elle est aujourd’hui de seize millions(13). Les Français en achètent pour près de quatre millions par années des colonies anglaises, eux qui pourraient en planter dans la Louisiane. Je ne puis m’empêcher de remarquer que la France et l’Angleterre consument aujourd’hui en denrées inconnues à nos pères plus que leurs couronnes n’avaient autrefois de revenus. De la Virginie, en allant toujours au nord, vous entrez dans le Maryland, qui possède quarante mille blancs et plus de soixante mille nègres(14). Au delà est la célèbre Pennsylvanie, pays unique sur la terre par la singularité de ses nouveaux colons. Guillaume Penn, chef de la religion qu’on nomme très improprement quakérisme, donna son nom et ses lois à cette contrée vers l’an 1680. Ce n’est pas ici une usurpation comme toutes ces invasions que nous avons vues dans l’ancien monde et dans le nouveau. Penn acheta le terrain des indigènes et devint le propriétaire le plus légitime.

Mais jusqu’ici, que connaissons-nous de cette immense partie de la terre? quelques côtes incultes, où Pelsart et ses compagnons ont trouvé, en 1630, des hommes noirs, qui marchent sur les mains comme sur les pieds; une baie où Tasman, en 1642, fut attaqué par des hommes jaunes, armés de flèches et de massues; une autre où Dampierre, en 1699, a combattu des nègres, qui tous avaient la mâchoire supérieure dégarnie de dents par devant. On n’a point encore pénétré dans ce segment du globe, et il faut avouer qu’il vaut mieux cultiver son pays que d’aller chercher les glaces et les animaux noirs et bigarrés du pôle austral

Chap. CXCVII. ¾ Résumé de toute cette histoire jusqu’au temps où commence le beau siècle de Louis XIV

Le paysan polonais est serf dans la terre, et non esclave dans la maison de son seigneur. Nous n’achetons des esclaves domestiques que chez les nègres. On nous reproche ce commerce: un peuple qui trafique de ses enfants est encore plus condamnable que l’acheteur: ce négoce démontre notre supériorité; ce qui se donne un maître était né pour en avoir


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VOLTAIRE TRAITÉ DE MÉTAPHYSIQUE (1734)

CHAPITRE I. DES DIFFÉRENTES ESPÈCES D’HOMMES.

Descendu sur ce petit amas de boue, et n’ayant pas plus de notion de l’homme que l’homme n’en a des habitants de Mars ou de Jupiter, je débarque vers les côtes de l’Océan, dans le pays de la Cafrerie, et d’abord je me mets à chercher un homme. Je vois des singes, des éléphants, des nègres, qui semblent tous avoir quelque lueur d’une raison imparfaite. Les uns et les autres ont un langage que je n’entends point, et toutes leurs actions paraissent se rapporter également à une certaine fin. Si je jugeais des choses par le premier effet qu’elles font sur moi, j’aurais du penchant à croire d’abord que de tous ces êtres c’est l’éléphant qui est l’animal raisonnable. Mais, pour ne rien décider trop légèrement, je prends des petits de ces différentes bêtes; j’examine un enfant nègre de six mois, un petit éléphant, un petit singe, un petit lion, un petit chien: je vois, à n’en pouvoir douter, que ces jeunes animaux ont incomparablement plus de force et d’adresse; qu’ils ont plus d’idées, plus de passions, plus de mémoire, que le petit nègre; qu’ils expriment bien plus sensiblement tous leurs désirs; mais, au bout de quelque temps, le petit nègre a tout autant d’idées qu’eux tous. Je m’aperçois même que ces animaux nègres ont entre eux un langage bien mieux articulé encore, et bien plus variable que celui des autres bêtes. J’ai eu le temps d’apprendre ce langage, et enfin, à force de considérer le petit degré de supériorité qu’ils ont à la longue sur les singes et sur les éléphants, j’ai hasardé de juger qu’en effet c’est là l’homme; et je me suis fait à moi-même cette définition: L’homme est un animal noir qui a de la laine sur la tête, marchant sur deux pattes, presque aussi adroit qu’un singe, moins fort que les autres animaux de sa taille, ayant un peu plus d’idées qu’eux, et plus de facilité pour les exprimer; sujet d’ailleurs à toutes les mêmes nécessités; naissant, vivant, et mourant tout comme eux.

Je m’informe si un nègre et une négresse, à la laine noire et au nez épaté, font quelquefois des enfants blancs, portant cheveux blonds, et ayant un nez aquilin et des yeux bleus; si des nations sans barbe sont sorties des peuples barbus, et si les blancs et les blanches n’ont jamais produit des peuples jaunes. On me répond que non; que les nègres transplantés, par exemple en Allemagne, ne font que des nègres, à moins que les Allemands ne se chargent de changer l’espèce, et ainsi du reste. On m’ajoute que jamais homme un peu instruit n’a avancé que les espèces non mélangées dégénérassent,, et qu’il n’y a guère que l’abbé Dubos qui ait dit cette sottise dans un livre intitulé Réflexions sur la peinture et sur la poésie, etc.(1). Il me semble alors que je suis assez bien fondé à croire qu’il en est des hommes comme des arbres; que les poiriers, les sapins, les chênes et les abricotiers, ne viennent point d’un même arbre, et que les blancs barbus, les nègres portant laine, les jaunes portant crins, et les hommes sans barbe, ne viennent pas du même homme

SI L’HOMME A UNE AME, ET CE QUE CE PEUT ÊTRE

Je me suppose donc arrivé en Afrique, et entouré de nègres, de Hottentots, et d’autres animaux. Je remarque d’abord que les organes de la vie sont les mêmes chez eux tous; les opérations de leurs corps partent toutes des mêmes principes de vie; ils ont tous à mes yeux mêmes désirs, mêmes passions, mêmes besoins; ils les expriment tous, chacun dans leurs langues. La langue que j’entends la première est celle des animaux, cela ne peut être autrement; les sons par lesquels ils s’expriment ne semblent point arbitraires, ce sont des caractères vivants de leurs passions; ces signes portent l’empreinte de ce qu’ils expriment: le cri d’un chien qui demande à manger, joint à toutes ses attitudes, a une relation sensible à son objet; je le distingue incontinent des cris et des mouvements par lesquels il flatte un autre animal, de ceux avec lesquels il chasse, et de ceux par lesquels il se plaint; je discerne encore si sa plainte exprime l’anxiété de la solitude, ou la douleur d’une blessure, ou les impatiences de l’amour. Ainsi, avec un peu d’attention, j’entends le langage de tous les animaux; ils n’ont aucun sentiment qu’ils n’expriment: peut-être n’en est-il pas de même de leurs idées; mais comme il paraît que la nature ne leur a donné que peu d’idées, il me semble aussi qu’il était naturel qu’ils eussent un langage borné, proportionné à leurs perceptions. Que rencontré-je de différent dans les animaux nègres? Que puis-je y voir, sinon quelques idées et quelques combinaisons de plus dans leur tête, exprimées par un langage différemment articulé? Plus j’examine tous ces êtres, plus je dois soupçonner que ce sont des espèces différentes d’un même genre. Cette admirable faculté de retenir des idées leur est commune à tous; ils ont tous des songes et des images faibles, pendant le sommeil, des idées qu’ils ont reçues en veillant; leur faculté sentante et pensante croît avec leurs organes, et s’affaiblit avec eux, périt avec eux. Que l’on verse le sang d’un singe et d’un nègre, il y aura bientôt dans l’un et dans l’autre un degré d’épuisement qui les mettra hors d’état de me reconnaître; bientôt après leurs sens extérieurs n’agissent plus, et enfin ils meurent.

Enfin je vois des hommes qui me paraissent supérieurs à ces nègres, comme ces nègres le sont aux singes, et comme les singes le sont aux huîtres et aux autres animaux de cette espèce