From Mansour Gaye

(Correspondance) - La situation phytosanitaire dans la région de Louga est somme toute préoccupante si on tient compte de l’apparition massive de chenilles sur les cultures de niébé, béref et arachide. Signalés depuis le 2 août, ces déprédateurs ont vite fait de se propager sur l’ensemble du département de Louga. D’où une généralisation des attaques suivies de dégâts très importants surtout sur le niébé et le béref. C’est ainsi que des champs entièrement dévastés ont été abandonnés par leurs propriétaires du fait des ravages. A kébémer également, 85 % de la production de niébé ont été détruits. Mais à ce niveau, on peut dire que l’espoir renaît avec la floraison en cours après les pluies intervenues le 24 août dernier. Tout comme à Linguère où il est noté la présence d'une forte infestation de pucerons sur l’arachide et le niébé, tandis que le mil subit au même moment une attaque groupée de cantharides.

Il faut dire que la région de Louga, à l’instar de certaines zones du nord du Sénégal n’a pas été bien arrosée cette année. Ce qui, à l’évidence, n’a pas manqué d’affecter la production agricole d’où est tirée une bonne partie des ressources économiques de la région.

Dans le département de Linguère, zone de sécheresse par excellence, les populations ont connu un hivernage tardif où les premières pluies ‘utiles’ n’ont été reçues qu’en mi-juin. Ainsi, le bouclage des semis arachide et niébé y a été plus que laborieux. L’espacement et la faiblesse des précipitations, en début d’hivernage, jumelés à une forte infestation parasitaire causée par ailleurs par une intervention phytosanitaire tardive et timide, ont fini d’ailleurs de plonger le département dans une campagne agricole des plus mauvaises.

A kébemer, la situation y est semble-t-il moins alarmante, car en moyenne, avant fin juin, 50 % des semis arachide et niébé ont pu être réalisés et au regard de la physionomie de l’hivernage telle qu’il se présente à ce jour, les premiers semis arachide sont en train de boucler leur cycle. Ce qui fonde un espoir chez les populations. Ainsi, malgré le déficit noté à Darou Mousty avec un record déficitaire, les 32,0 mm d’excédents pluviométriques ont pu combler le gap. Ce qui fait dire aux techniciens de la Direction régionale de l’agriculture que le département de Kébémer passe pour être cette année le département le plus pluvieux de la région. Il faut noter cependant la longue présence des parasites due pour l’essentiel aux interventions tardives de la lutte phytosanitaire dans cette zone.

A Louga, c’est la dégradation avancée des sols qui semble freiner le développement de l’agriculture dans cette zone. Même si, il est permis cette année d’espérer beaucoup plus d’arachide qu’en 2005. En effet, 95 % des semis arachide et niébé ont pu être réalisés avant août et effectués à partir de la mi-juillet.

Avec le Plan Reva, les populations seront certainement en droit d’attendre des partenaires un soutien substantiel en équipement agricole pour développer le secteur. Les sites identifiés pour l’implantation des pôles d’émergence agricoles que sont Keur Mbarik, Ndieum Fall, Potou et Kelle Guèye (département de Louga) ; Ndieng Diaw, Nguer-Nguère et Doundodji (Kébémer), Ourkhokhe, Khol-Khol, Sagatta Djolof, Gassane, Hogué et Yang-Yang dans la zone du Ferlo devront à coup sûr servir de rampes de lancement pour un développement harmonieux de l’agriculture nationale. Mais faudrait-il que les besoins exprimés par les populations en eau, en matériel de base et en intrants soient satisfaits…

Ama DIENG (Source : Drdr Louga)