Près de 700 directeurs d’école, plus exactement 672, ont été formés dans la région de Louga à la gestion de l’éducation grâce à un projet, fruit d’un partenariat entre le ministère de l’Education et l’Agence japonaise de coopération internationale (Jica).

La qualité et la gestion de l’éducation constituent aujourd’hui les principales préoccupations des autorités du système éducatif comme des partenaires techniques et financiers. C’est à cet effet qu’a été lancé, en janvier 2005 à Louga et qui a fait l’objet d’un partage hier à Dakar, le projet de formation des directeurs d’école. De l’avis du représentant résident de la Jica, Irei Eizen, le projet se justifie, eu égard au nombre important d’abandons et de redoublements ainsi qu’aux problèmes de programmation à tous les niveaux.

Des problèmes « étroitement liés », a ajouté M. Eizen. L’objectif du projet est « d’assurer une meilleure gestion des écoles », par une formation des directeurs « souvent nommés sans être préparés aux multiples charges », a indiqué Baba Ousseynou Ly, inspecteur d’Académie de Louga. La formation qui se fait à distance (FAD) et complétée par la formation initiale présidentielle (FIP) cherche, entre autres, à « travailler à l’émergence d’un dispositif de formation à généraliser, à planifier le développement de son école et instaurer un partenariat efficace autour de l’école » a expliqué M. Ly. C’est pourquoi, Adama Aïdara, Secrétaire général du ministère, a salué l’initiative qui cadre « parfaitement avec la deuxième phase du Pdef ». Et Irei Eizen d’insister sur la « pérennisation » du projet qui doit être assurée par la partie sénégalaise.

Le projet de formation des directeurs d’école est couplé à un projet d’appui à la déconcentration et à la décentralisation de la gestion de l’éducation par les agents des collectivités locales, des inspections d’Académie (IA) et départementales de l’éducation nationale (IDEN). Il s’agit, a noté Irei Eizen, « de faciliter la maîtrise du processus de formulation des plans locaux de développement de l’éducation (Plde) par les comités locaux de l’éducation et de la formation, le système éducatif ayant initié une politique de décentralisation ». Ce qui a permis de « définir clairement les rôles de chaque acteur », a noté l’agent de la Jica, rappelant que sa structure intervient « largement dans l’amélioration de la qualité de l’éducation ».

Résultats probants

Le projet a permis de faire de grands pas vers la qualité, la formation des directeurs étant « un élément majeur de qualité ». Au total, a informé Baba Ousseynou Ly, « 672 directeurs d’école ont été formés ; le niveau d’appropriation est de 81 % et les modules jugés accessibles par 85 % des tutorés ». Mieux, a ajouté le Pr. Saliou Kane de la Fastef, évaluateur externe du projet, le degré de satisfaction par rapport à la FIP est de « 80 % » et de « 90 % » pour la FAD.

Pour les contenus, « 90 % des tutorés son satisfaits par rapport à la gestion et aux projets d’école » et « 70 % » pour la pédagogie et la didactique. Pour le suivi, les avis sont « partagés ». « 53 % confirment le suivi contre 44 % qui parlent d’absence de suivi », a dit le Pr. Kane. Cependant, malgré ces acquis, il existe quelques problèmes, entre autres, l’évaluation d’impact qui tarde à se visualiser, les modules sont parfois jugés très techniques, la question de l’implication de tous les acteurs, ont relevé MM. Ly et Kane.

DAOUDA MANE