La Lgi et le Gign font une descente musclée contre les Baye Fall à Darou Mousty Les éléments de la Gendarmerie nationale ont fait une descente musclée à Darou Mouhty pour mettre fin à la tension consécutive à l'attaque par de la Brigade de Gendarmerie perpétrée par des « Baye Fall » venus libérer deux des leurs. Plusieurs personnes ont été interpellées.

La tension qui règne à Darou Mouhty depuis l'attaque de la Brigade de Gendarmerie mercredi dernier par des disciples de Serigne Modou Kara a atteint son paroxysme hier, avec l'intervention musclée d'éléments de la Légion de gendarmerie d'intervention (Lgi) et du Groupement d'intervention de la gendarmerie nationale (Gign) arrivés en renfort sur les lieux pour rétablir l'ordre. Et surtout mettre la main sur les « Baye Fall » libérés de force par leurs camarades. Une armada fortifiée par des éléments venus de Louga et de Kébémer a, vers la fin de la matinée, investi la localité transformée en champ de bataille, eu égard à la traque sans répit menée par les forces de sécurité contre les « Baye Fall », tout le long de la journée.

Une volonté manifeste de respect de la légalité a pu être notée de la part des chefs religieux dès le début des opérations puisque, suite à des tractations initiées de concert avec le responsable de l'expédition, les deux « Baye Fall » extraits par effraction de la chambre de sûreté de la Brigade de Darou Mouhty se sont rendus aux gendarmes.

Toutefois, prenant la mesure de la gravité des évènements, l'état-major n'a pas voulu en rester là, comme l'a souligné le commandant Daouda Diop. Ainsi, force devant rester à la loi, les auteurs de l'assaut téméraire contre la Brigade, qui se sont de surcroît emparé du drapeau national, devaient être recherchés et déférés devant la justice, conformément à la loi. Rien n'a été laissé au hasard dans la ville. La résidence de Serigne Modou Kara a été fouillée de bout en bout, tout comme les foyers susceptibles d'abriter de probables mis en cause.

Les gendarmes, qui ont effectué les opérations à l'aide d'une douzaine de véhicules, ont d'abord ratissé un petit village situé à un kilomètre de Darou Mouhty, avant de ceinturer Shikori distant de trois kilomètres et abritant les champs de Serigne Modou Kara. Là-bas, plusieurs arrestations sont opérées quand bien même de nombreux « Baye Fall » ont réussi à se fondre dans la nature avant l'arrivée des hommes en treillis.

De violentes échauffourées ont cependant été enregistrées au moment de l'interpellation de supposés disciples du guide religieux. Mais au bout du compte, les gendarmes, mieux équipés et physiquement plus au point, ont eu le dernier mot. Toutefois, le nettoyage opéré est allé jusqu'à susciter la colère de certains chefs religieux. Des sœurs de Serigne Modou Kara auraient été molestées, déclarent des témoins.

Le calme est revenu à Darou Mouhty dans la soirée, mais toutes les populations étaient dehors par crainte du pire. En attendant, plusieurs dizaines de personnes ont été interpellées pour interrogatoire ou garde à vue dans le cadre de la recherche des « Baye Fall » à l'origine de l'assaut donné mercredi contre la Brigade. Source : Le Soleil