Le Tribunal des flagrants délits de Louga va se pencher sur le dossier des 42 talibés baye fall de Serigne Modou Kara Mbacké arrêtés la semaine dernière par la gendarmerie nationale. Ces derniers sont poursuivis pour les chefs d’inculpation suivants : voie de fait, vandalisme et atteinte aux symboles de la République.

Ce mercredi est un jour de vérité pour 42 talibés de Serigne Modou Kara Mbacké, le leader du Parti pour la vérité et le développement (Pvd) et, par ailleurs, chef religieux à Darou Mouhty. Ils seront, donc, 42 talibés baye fall de Kara à se présenter devant le Tribunal des flagrants délits de Louga. Ils auront à s’expliquer sur les chefs d’inculpation pour lesquels ils sont poursuivis : voie de fait, vandalisme et atteinte aux symboles de la République.

A la Maison d’arrêt et de correction (Mac) de Louga, on n’arrive pas à faire la distinction entre les baye fall qui seront jugés aujourd’hui et les détenus qui les ont précédés dans ces locaux. Les talibés de Kara «ont tous le crâne rasé. Il se sont débarrassés de leurs tenues bariolées. Mais, ils psalmodient en chœur, par petits groupes, des khassaïdes (poêmes de Serigne Bamba dédiés au Prophète Mohamed (Psl)), mettant la prison dans une ferveur mouride inhabituelle».

La Prison centrale de Louga a fait face à un ballet incessant de chefs religieux qui sont venus s’enquérir des conditions de détention de leurs disciples.

Ce procès, d’après la radio privée Walf Fm, «met la ville de Louga sous tension». Une situation, qui est illustrée par les rafles et autres opérations de la police, qui rythment le quotidien de la vie des populations de la capitale du Ndiambour. Tout un ensemble d’actions entreprises par les policiers qui bénéficient de l’appui des éléments du Groupement mobile d’intervention (Gmi).

Cette affaire de flagrant délit remonte à la cérémonie religieuse qui se déroulait à Darou Mouhty chez le sieur El Hadj Serigne Sall. Selon des témoignages recueillis sur place, des baye fall de Serigne Modou Kara qui se sont rendus chez M. Sall y ont eu une altercation avec des femmes qui ont alerté le chef de famille. Ce dernier qui «est un notable très nanti» réquisitionna des gendarmes de Darou Mouhty qui ont arrêté deux baye fall dont les camarades avaient jugé arbitraire leur interpellation. Parce que les femmes qui avaient eu maille à partir avec les deux baye fall ont été libérées ce fut, pour les baye fall, l’acte de trop qui les avait poussés, d’ailleurs, à se rendre dans les locaux de la gendarmerie pour libérer leurs camarades. «Un gendarme fut humilié et le drapeau national brûlé», rapporte-t-on.

Mamadou Ticko DIATTA