Les maladies liées à l’eau constituent une réelle menace à la santé des populations surtout en milieu rural. Pour parer ce fléau qui touche plus les femmes et les enfants, la meilleure stratégie demeure la sensibilisation à plus grande échelle.

C’est la démarche entreprise par l’Association pour le développement de la région de Louga (Aderel) dans le cadre de la mise en oeuvre du volet assainissement du Programme eau potable et assainissement pour le millénaire (Pepam). En tant qu’Ong chargée du marketing social, l’association qui s’est beaucoup distinguée ces dernières années dans le domaine de l’assainissement avec la construction d’un pool de latrines en milieu rural et dans les établissements scolaires, a formé quarante jeunes relais dans le département de Louga. Ces jeunes, tous des femmes issues des communautés rurales de Léona, Sakal et Ngueune Sarr ont reçu leur attestation de fin de formation des mains des responsables du projet. La formation qui a duré trois jours leur a permis de disposer divers outils pour la promotion d’activités de sensibilisation des populations rurales sur la nécessité pour elles de veiller sur leur hygiène et leur propreté. Cette formation basée sur la méthode « Sarar » a été, selon Moussa Seck, chargé de la formation, un grand moment d’échange sur les bonnes pratiques pour éviter les maladies liées à l’eau et très fréquentes dans la zone. « C’est un peu en conformité avec l’esprit du Pepam qui vise l’hygiène et la qualité de l’eau. Le projet prévoit de construire 8400 latrines, 350 édicules, 8400 bacs à laver. Ce qui a nécessité une large information des populations sur l’importance et l’impact de disposer de ces ouvrages dans le cadre de la lutte contre les maladies hydriques. Je pense notamment aux maladies du péril fécal, au choléra très répandu ces derniers temps et un peu la diarrhée », explique M. Seck.

La visite de terrain effectuée le dernier jour de la formation à la rencontre d’un groupe cible à savoir le groupement de promotion féminine de la localité, a permis aux femmes relais formées de passer à la pratique. L’objectif final, confie le coordonnateur de l’Aderel, est de pousser les communautés villageoises à changer de comportements et par la même occasion d’épouser de nouvelles pratiques en matière d’hygiène et d’assainissement.

Compte tenu de la compétence du formateur, et des modules enseignés aux quarante relais communautaires et compte tenu de leur expérience, M. Sarr ne doute pas un instant que l’objectif visé ne soit atteint. Ainsi les relais qui ont reçu chacun un sac contenant un lot de guide pratique pour la sensibilisation ont signé un contrat de 4 mois renouvelables pour sillonner l’ensemble des grandes localités de leurs zones respectives pour porter la bonne parole, celle-là même qui devra inciter les populations rurales à changer de comportement vis-à-vis des maladies liées à l’eau.

OUSMANE MBENGUE