CENTENAIRE DE SERIGNE ABASS SALL : Focus sur la vie et l’œuvre d’un saint homme



« Les cheikhs ou les maîtres du soufisme ne sont point nos égaux, autant qu’ils ne sont pas notre Seigneur. Ils ne sont alors que des dirigeants et pionniers dont la mission est de nous guider et nous indiquer la bonne voie », disait le guide religieux de Louga, Serigne Abass Sall. Lors de la célébration du centenaire de sa naissance (1909-2009), samedi dernier, à l’Ucad 2, les témoignages ont été unanimes : durant toute sa vie, l’illustre disparu a éduqué, guidé, orienté et formé ses disciples à la lumière des enseignements coraniques et prophétiques. Il s’y ajoute que sa vie symbolisait les valeurs cardinales comme l’honnêteté, la dignité, le courage, la tolérance, etc.

L’auteur du « Tawasoul » (prière pour atteindre la vérité divine), Serigne Abass Sall, a été un disciple du vénéré Cheikh Ameth Tidiane Chérif, fondateur de la confrérie tidiane. « Cheikh Abass Sall était un musulman accompli, un homme de Dieu. La vivacité de son esprit, la profondeur de sa réflexion et la diversité de ses références livresques et empiriques le mettaient en mesure de proposer, pour des interprétations controversées du Coran ou de la Sunna, des vues lumineuses qui emportent la conviction », a témoigné, l’ancien président du Conseil du gouvernement, Mamadou Dia. Il a tenu ces propos le 28 décembre 1996 à Louga, lors d’une journée de réflexion sur l’œuvre de Serigne Abass Sall. M. Dia ajoutait que le guide religieux n’était ni un thuriféraire, ni un opportuniste, la vérité lui était plus chère que tout. Il refusait de s’aliéner et ne s’immisçait pas dans la politique. Au cours de leurs entretiens, alors qu’il était président du Conseil du gouvernement, Serigne Abass Sall ne faisait aucune allusion à ses activités politiques et se gardait de demander à qui que ce fût de le soutenir. « Au contact de cet homme de Dieu, j’ai frissonné tel le naïf qui découvre la science. Cheikhna Abass Sall, l’un des plus grands dignitaires de la confrérie Tidiane est, je l’atteste, parmi ceux qui ont le plus et mieux assimilé l’enseignement du maître », avait ajouté Mamadou Dia.

L’historien et député, le Pr. Iba Der Thiam, a indiqué que notre monde actuel manque de repères. S’adressant aux nouvelles générations, il leur a confessé de puiser dans la science, la pensée morale, sociale et philosophique de Serigne Abass Sall pour que tous leurs actes soient empreints d’honnêteté, de droiture, d’intégrité et de patriotisme. Baye Dame Wade, journaliste (directeur de publication du magazine « Réussir ») et petit fils du saint homme, a fait savoir que Serigne Abass Sall fut un érudit qui a passé toute sa vie à la recherche du savoir. Il nous raconte cette anecdote : « décédé à l’âge de 83 ans, le 2 juillet 1990, jusque sur son lit de mort, il a été trouvé des livres ».

Maké DANGNOKHO



Mansour GAYE