JULIO CÉSAR DE TAVARES

Quelle est votre appréciation du Statut de l’Égalité Raciale? Il y a une culture universaliste, qui présuppose que l’on doit d’abord créer des conditions égalitaires et ne pas établir des politiques adressées à certains groupes. C’est là le plus grand problème que l’on rencontre pour l’application du statut, puisqu’il présuppose une politique ciblée.

Pourquoi défendez-vous le système des quotas, à l’image de celui adopté aux Etats-Unis? Tout d’abord, il n’a pas été adopté spécifiquement aux Etats-Unis. Il a été adopté dans divers pays, comme le Canada, la Malaisie, l’Inde, l’Australie. Le Brésil a un des régimes racistes les plus compétents de la planète. Il se consolide avec des mythes tels que les races n’existent pas, ni l’exclusion raciale.

Que pensez-vous de l’accusation selon laquelle les quotas vont exacerber le racisme? C’est une autre erreur. Le racisme a déjà atteint son niveau d’exacerbation le plus élevé. La tendance est au déclin. Nous en sommes à présent au niveau de la conscientisation. Les gens sont de plus en plus conscients, plus vigilants face au racisme et, même, toujours plus combatifs. Plus combatifs signifie: Ça va barder, oui, le racisme va devoir être combattu. Et certaines fois, il va devoir être combattu physiquement. Je pense que le raciste dans la rue doit être arrêté. On doit également faire une démonstration individuelle. Individuellement, il arrivera un moment où le dialogue s’arrêtera. La solution viendra de la (prise de) conscience. À mesure que les gens prennent conscience, il y aura un moment où, si vous attrapez le malhonnête par la gorge, il va vouloir vous donner une claque.

Le concept de race n’est-il pas politiquement dangereux? C’est vrai que la race n’existe pas du point de vue biologique. Mais le fait qu’une chose n’existe pas dans la nature ne signifie pas qu’elle n’existe pas dans la société. C’est de l ‘imagination qui s’est transformée en un outil de discrimination.

Quel bilan faites-vous des politiques de quotas au Brésil? C’est en train de fonctionner. Le rendement de ses étudiants est celui d’un affamé devant un repas, de celui qui a toujours couru après le savoir.

Que pourrait-il arriver si cette politique n’est pas généralisée ? Les gens vont créer des ségrégations. Pour être clair, là où ce ne sera pas appliqué, ce sera évident qu’il s’agit d’un secteur privilégié des politiques archaïques. Source: O Estado de S.Paulo







Traduit du Portugais par Guy Everard Mbarga

Publié en Mai 2007

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