Un des points les plus critiqués est justement le retrait de l’extrait qui parlait de la réglementation de la réserve de places pour la population noire dans l’éducation. Le statut, qui a été en discussion au Congrès pendant sept années entrera en vigueur après la l’approbation du président Luiz Inácio Lula da Silva.

Entrevue

Terra Magazine - Le Sénat a approuvé hier (mercredi) le projet de loi instituant le Statut de l’Égalité Raciale. Le texte originale a subi des altérations, comme le retrait de l’extrait qui prévoyait des quotas en faveur des noirs ans l’éducation et la création d’une politique da santé publique en faveur des noirs. Que pensez-vous de ces changements?

Abdias do Nascimento – C’est lamentable, parce que s’il y a une population qui a besoin d’un soutien spécifique dans tous les sens, à tous les niveaux d’activité nationale, ce sont les noirs. Ce sont les seuls qui furent des esclaves. Certains disent qu’ils n’ont pas besoin d’être protégés, personne d’autre que les africains n’a été esclave.

Donc selon vous, les changements ont été lamentables.

C’est évident. Lamentable, parce qu’il s’agit d’une injustice de plus. Une injustice qui se répète.

Le rapporteur du texte, le sénateur Demóstenes Torres (DEM-GO), a substitué le mot "race" par "ethnie", alléguant qu’il n’existe aucune autre race que la race humaine.

C’est l’histoire du Brésil que d’adoucir les choses. On adoucit le racisme spécifique contre les africains et leurs descendants. Cela montre une fois de plus le germe... que c’est l’âme du Brésil qui demande cela. C’est contre les africains, contre les noirs. Je trouve que c’est lamentable. Cela prouve que le Brésil reste le même depuis l’esclavage. Cela démontre que personne ne voulait que le noir soit libre. Cela démontre que, s’ils le pouvaient, ils remettraient les noirs en esclavage.

Considérez vous toujours que l’Abolition de l’Esclavage au Brésil reste un mensonge civique et qu’il y a toujours un hiatus entre les noirs et les blancs au pays?

Voila de quoi il s’agit: un mensonge civique. Un "beau" mensonge civique. Et il existe encore un hiatus entre les noirs et les blancs. Il y a deux "Brésils": celui des blancs et celui des noirs. Sans l’ombre d’un doute.

L’auteur de la proposition, le sénateur Paulo Paim (PT-RS), affirme que le statut est loin de l’idéal, mais que son approbation constitue une victoire ? Êtes-vous d’accord ?

Je ne suis pas d’accord, parce qu’il s’agit de la continuité du racisme, de la discrimination, du mépris de l’héritage africain. Ces lois, ces contrefaçons pour que l’on ne dise pas que le Brésil est raciste se poursuivent. Désolé, mais c’est odieux, et selon moi, cela va accroitre la séparation, la différence et la possibilité pour les noirs d’avoir une intégration parfaite.

Quel est votre avis particulièrement sur l’extrait qui parle des quotas qui a été supprimé du texte original?

Les quotas sont absolument importants. C’est un pas de plus dans l’humiliation que le noir subit depuis des siècles.

Source: Terra