C’est tard dans la nuit, vers les coups de 23 heures, que le tribunal des flagrants délits a livré son verdict relaxant purement et simplement les prévenus de participation à une manifestation non déclarée et de participation à une manifestation illicite ayant causé des dommages. En tout, 16 jeunes, sept femmes et un enfant mineur (qui sera jugé par une juridiction des mineurs) avaient été arrêtés le 20 décembre dernier par la Police et placés sous mandat de dépôt, à la suite de manifestations à l’occasion de la visite du président de la République à Louga.

Le tribunal a estimé que les faits reprochés aux 23 prévenus n’ont aucun fondement juridique légal. Contrairement aux éléments contenus dans le procès-verbal livré par la Police et le réquisitoire du procureur, qui ont considéré que « les manifestants ont préparé et planifié leurs actions et ont été identifiés par la Police qui les a cernés avant de procéder à leur arrestation ».

La défense, constituée d’une douzaine d’avocats, a attaqué la procédure d’arrestation et d’incarcération de ses clients qui ont tous, devant la barre, nié les faits qui leur sont reprochés. La plupart d’entre eux soutiennent avoir été arrêtés de façon arbitraire dans la rue, devant le Palais de justice ou au cours de la manifestation, alors qu’ils étaient simplement venus assister à l’accueil du Président en portant des brassards rouges, comme le chef de l’Etat, lui-même, l’avait recommandé aux Sénégalais.

Concernant la casse de plus de 614 chaises constatées et qui leur est imputée, les prévenus ont également nié être mêlés à cet acte. La partie civile a renoncé aux poursuites, puisque n’étant pas en mesure d’identifier un des prévenus devant la barre comme faisant partie des auteurs. Dans leurs plaidoiries, les avocats de la défense, entre autres Mes Aïssata Tall Sall, Jacques Baudin, Demba Ciré Bathily, ont fait état de « la vacuité du dossier » et du problème de l’imputabilité des faits qui sont reprochés aux prévenus.

Malgré tout, le procureur a demandé dans son réquisitoire une peine d’emprisonnement ferme de six mois. Après suspension de séance, le tribunal, par la voix de son président M. Bâ, a rendu son verdict final qui a accordé la relaxe pure et simple aux prévenus Mamadou Tamba, Cheikh Mbacké Guèye et leurs camarades, qui recouvrent ainsi leur liberté, après huit jours de détention.

Par ailleurs, le nommé Moustapha Ndiaye écope de quinze jours d’emprisonnement ferme pour le délit de détention de chanvre indien lors de son arrestation. L’issue du procès des 23 prévenus satisfait le pouls d’avocats de la défense.

OUSMANE MBENGUE



Paru dans le site de Mansour Le site de Mansour Gaye est de tout coeur avec le Festival International de Folklore et de Percussions de Louga (FESFOP) qui est entrain de se dérouler dans la caplitale du Ndiambour du 27 Décembre 2006 au 01 Janvier 2007.