Les responsables du Conseil pour la réadaptation et l'intégration des personnes handicapées (Coriph), du Comité de défense des droits des enfants handicapés (Cdde) et du service régional de l'Action sociale ont fait part, samedi, de leur conviction selon laquelle le Sénégal ne réalisera pas l'éducation pour tous en 2015 en laissant en rade les 20 % de la population juvénile constituant les enfants atteints de déficience. Ces responsables concernés s'exprimaient au cours d'une journée de réflexion, d'information et de sensibilisation des populations sur la situation des enfants atteints de déficience, organisée par le Cdde de Louga.

Le Sénégal qui a souscrit à la réalisation de la scolarisation universelle en 2015 ne peut atteindre cet objectif en laissant en rade les 20 % de la population juvénile qui constituent les enfants vivant avec un handicap, a estimé le secrétaire général du Coriph, Pape Samba Sall.

M. Sall, par ailleurs superviseur du projet pour l'éducation et la formation des enfants handicapés, a invité les autorités à mettre à contribution les personnes handicapées, ‘force économique importante, selon lui, jusque dans les instances de décision les plus élevées pour la satisfaction de leurs aspirations''.

La situation des enfants handicapés sénégalais doublement vulnérables mérite un engagement dans un processus de réflexion stratégique et d'action, a-t-il relevé. M. Sall a invité parents, enseignants et autorités politiques à persévérer dans la réflexion et à ne point baisser les bras sur cette question.

S'exprimant dans une salle du centre culturel régional rempli de jeunes handicapés, de parents, d'enseignants et de divers autres partenaires, le coordonnateur local du Cdde, Moctar Sow, a indiqué que 294 enfants handicapés en âge d'être scolarisés ne fréquentent pas les établissements de la commune, faute de structures d'accueil, de réadaptation fonctionnelle sinon d'un sentiment d'hyper-protectionnisme parental.

Pour assurer un suivi scolaire efficace, il est nécessaire, selon lui, de mettre en place le triptyque relationnel entre relais, enseignants et parents, qui pourrait aider à identifier les besoins de chaque enfant.

Beaucoup d'actions ont été menées depuis l'indépendance, mais il reste énormément d'autres chantiers à ouvrir, a estimé le chef du service régional de l'action sociale, Mandiaye Ndiaye, qui a appelé les acteurs œuvrant en faveur des enfants handicapés à continuer la mobilisation jusqu'à la promulgation de la loi d'orientation pour les personnes atteintes de déficience.

Le Centre de formation et d'appui aux métiers (Cefam) a ouvert ses portes à 30 enfants handicapés qui vont bénéficier de formation par alternance en salle d'étude et en atelier, coiffure, couture et froid, a indiqué son directeur, Cheikh Sarr.

Directeur d'une école élémentaire, Mbargou Cissé a appelé les parents à toujours informer les enseignants sur la déficience de leurs enfants et invité les autorités de mettre à leur disposition des modules spéciaux pour mieux imprégner les éducateurs.

Au cours de cette cérémonie agrémentée par la prestation appréciée des artistes de la troupe ‘'Xaxatay show'' de Louga, la maman d'un élève handicapé, Badiane Sarr, a invité les parents à aider leurs enfants à avoir confiance en eux.

Appelant les autorités à penser aux handicapés lors de la construction des édifices administratifs, Mme Sarr a regretté que certains parents ‘'négligents ou ignorants'' ne sont au courant de la déficience de leurs enfants que par l'entremise de l'enseignant.

(Aps)