LOUGA - La présidente régionale du Groupement de promotion féminine de Louga, Mme Ndèye Dieumbe Ndiaye, est formelle : les 140 unités de son groupement sont snobées par Aïda Mbodj, le ministre de la Femme, de la Famille, du Développement social et de l'Entreprenariat féminin, ‘pour des raisons politiciennes’. Se disant très ‘sensible à la politique de promotion du chef de l’Etat à l’égard des femmes’, Mme Ndieumbe Ndiaye n’en regrette pas moins ‘la politique de parti pris’ initiée par Aïda Mbodj depuis qu’elle est à la tête de l’entreprenariat féminin. Pour preuve, Mme Ndiaye rappelle qu’elle avait été ‘décorée par le président de la République’, mais à cause de Mme Aïda Mbodj, elle n’a toujours pas reçu sa médaille : ‘Qu’elle la garde éternellement si elle veut et qu’elle reste là où elle est éternellement,’ dit-elle dépitée. Mme Ndiaye pour qui le ministre de la Femme doit travailler pour l’unité des femmes et non pour leur division, se dit déçue : ‘J’ai honte quand je suis devant mes sœurs et déçue par tout ce que je vois. Depuis 2002, on soutient le président Abdoulaye Wade, mais toutes les récompenses nous passent par-dessus la tête. Même l’épouse du chef de l’Etat ne daigne pas venir nous rendre visite, nous les femmes de Louga,’ clame-t-elle devant une foule de dames venues répondre massivement à son appel. La présidente régionale du Groupement de promotion féminine de Louga rappelle que son réseau s'était vu affecter une subvention de 2 millions de francs par l’ancien ministre de l’Entreprenariat féminin, Marie Pierre Sarr, mais jusqu’à présent, elles n’ont rien reçu.

La présidente du Groupement de promotion féminine n’est pas la seule à récriminer contre Mme Aïda Mbodj. Ses autres sœurs du Pds reprochent également au ministre de trop favoriser la présidente de la Fafs de Louga qui serait ‘sa parente’. Et de rappeler que sa dernière visite à Louga avait été l’occasion pour elle de remettre aux femmes de la Fafs une subvention de 20 millions et divers autres matériels, dont des moulins à mil et des outils ménagers. Un geste jugé par les autres femmes du Pds comme ‘du favoritisme au profit d’une femme qui a accepté de soutenir Abdoulaye Wade à une semaine de la présidentielle, pendant que nous étions toujours là’.

Pour nos interlocutrices, ‘si Mme Mbodj agit ainsi, c’est parce qu’elle nous soupçonne d’être des partisanes d'Awa Diop, sa rivale’. C’est donc avec le cœur plein d’amertume que ces femmes en appellent à l’arbitrage du président Abdoulaye Wade : ‘Nous voulons que le chef de l’Etat ouvre les yeux sur les pratiques de cette dame qui feint de travailler pour l’unité des femmes, alors que dans la pratique, elle nous divise plus qu’elle ne nous unit.’ Cette guéguerre entre dames libérales a même failli gâcher la dernière réunion du Pds au sortir de laquelle, deux femmes qui se réclament respectivement du camp d'Awa Diop et de celui d'Aïda Mbodj ont failli en venir aux mains.

Ama DIENG