Mansour Bouna Ndiaye, fils du dernier souverain (bourba) du Djolof, a exhorté les Lougatois, particulièrement les émigrés, à investir plus dans l'industrie que dans le bâtiment pour créer de nouveaux emplois. Cette invite du maire honoraire de Louga est contenue dans son nouveau livre intitulé ‘Mon ambition pour Louga’ qu'il a présenté et dédicacé, samedi au Centre culturel régional en présence d'une nombreuse foule d'amis, de parents et d'inconditionnels.

‘J'invite les dignes fils de Louga à investir plus dans l'industrie que dans le bâtiment, pour créer de nouveaux emplois afin de désamorcer cette bombe dangereuse pour notre pays qu'est le chômage des jeunes'', a dit Mansour Bouna Ndiaye.

M. Ndiaye demeure toutefois convaincu de la nécessité pour prétendre diriger une cité, une région ou une nation, de connaître son histoire et ses traditions afin de pouvoir élaborer une politique endogène concluante et concevoir des projets pour son développement.

Dans ce livre qui est considéré comme un résumé de l'ouvrage ‘Le Prince qui croyait à la démocratie'', le petit-fils de Alboury Penda Ndiaye a rappelé ses rêves d'enfant de faire de Louga une ville à la dimension des quatre communes d'alors, Gorée, Saint-Louis, Rufisque et Dakar mais également les différentes péripéties de son compagnonnage politique avec les présidents socialistes Léopold Sédar Senghor et Abdou Diouf.

‘La désapprobation du président Senghor de la débaptisation des rues et avenues portant des noms français rebaptisés au nom de héros nationaux tels Cheikh Ahmadou Bamba, Lat Dior Diop, El hadji Omar Tall, Lamine Guèye, Galandou Diouf, Blaise Diagne, etc. a mis le feu aux poudres de relations politiques en dents de scie depuis 1962'', a estimé M. Ndiaye.

‘Ma décision d'offrir un lion plutôt qu'un cheval ou un mouton au président Senghor qui devait effectuer une visite à Louga en février 1977 a été mal interprétée par mes adversaires politiques qui ont dissuadé le président de venir soutenant que ‘ce lion sort de la brousse du Djolof ou Mansour, avec les gris-gris de son père et ceux de son grand père Alboury, l'a armé pour que, dès sa réception, tu meures et que son cousin Abdou Diouf prenne le pouvoir''.

Le voyage fut alors reporté malgré les observations faites au président par El Hadji Abdou Aziz Sy et Serigne Abdou Ahad Mbacké qui lui ont signifié qu'un prince ne peut offrir qu'un cadeau royal, a rapporté Mansour Bouna Ndiaye. Le lion dénommé ‘César'' acheté au parc zoologique de Vincennes le 16 août 1976 a été alors finalement conduit au parc de Hann conformément au souhait du Premier ministre Abdou Diouf, a rappelé M. Ndiaye, conservateur du musée de Yang Yang.

La dissolution du Conseil municipal en 1980 pour ‘mésentente avec l'administrateur de la commune'', les successives querelles de tendances, frondes à Louga, tentatives de torpiller les ambitions de faire développer la ville par le président du Conseil d'alors sont autant de péripéties qui ont marqué certaines pages de la vie politique de Mansour Bouna Ndiaye contenues dans son nouvel ouvrage.

Malgré toutes ces entraves, Mansour Bouna Ndiaye maintient toujours son rêve de faire de Louga un espace digne du 3e millénaire avec une modernisation humanisée regrettant toutefois que’'la ville continue de se débattre dans des querelles stériles de personnes, souffre d'une absence totale de leadership crédible et de réelles perspectives pouvant favoriser son développement économique et social''.

(Aps)