La région de Louga, entité administrative couvrant une superficie de 24.847 km2 et détachée de Diourbel en juin 1976, se singularise par une vocation agrosylvopastorale, un difficile accès à l’eau et une forte propension de sa population active masculine à l’émigration.

Troisième plus grande superficie après les régions de Tambacounda (59.602 km2) et Matam (29.424 km2), Louga est dotée d’un environnement fortement dégradé et, surtout, d’une faible densité de population (27 habitants au km2). Ceinturée par Saint-Louis au nord, Kaolack et Diourbel au sud, Matam à l’est et Thiès et l’océan atlantique à l’ouest, la région de Louga voit ses 677.533 habitants disséminés dans la zone du littoral et des Niayes, le bassin arachidier, le Lac et le bas Ferlo et enfin la zone sylvopastorale.

Son climat est de type soudano-sahélien avec des températures très élevées, le relief plat et ses sols ferrugineux tropicaux peu lessivés, bruns et rouges. Peu pluvieuse, elle est habitée principalement par les wolofs et les peulhs. En dépit de ces contraintes, la région qui n’a que 1128 km de réseau routier joue un rôle non négligeable dans l’économie nationale en occupant la 4-ème place dans la production maraîchère, le 3-ème rang en matière d’élevage de bovins, le 2-ème pour les petits ruminants, et le 6-ème rang en matière de pêche. Louga a également un rayonnement culturel de portée internationale.

Une existence précaire

Le Lac de Guiers d’une superficie de 17.000 ha en étiage et 30.000 ha en période de crue et la basse vallée du Ferlo, récemment remise en eau sur une distance de 120 km, sont ses principaux cours d’eau de surface pérennes. La faune est confrontée à une existence précaire du fait des effets répétés des feux de brousse (183 cas enregistrés et 957.147 ha brûlés entre 1995 et 2005), du braconnage, de l’assèchement ou la rareté des points d’eau dans une région où la chasse est totalement fermée depuis une dizaine d’années dans les départements de Kébémer et de Linguère. L’agriculture de la région, essentiellement pluviale, est de type extensif dominé par la culture arachidière mais les autres cultures vivrières tels le mil/sorgho, le niébé, le manioc et le maïs y prospèrent également.

Zone d’élevage par excellence, la région dont les 2/3 appartiennent à la zone sylvopastorale pratique l’élevage intensif (volaille) dans la zone des Niayes, l’élevage mixte intensifié dans la localité du Lac de Guiers et la basse vallée du Ferlo et d’intenses activités de fermes pilotes se font autour des villes dans le bassin arachidier. La région qui dispose d’un centre de recherche zootechnique (CRZ) de 7000 ha à Dahra, d’un centre d’amélioration génétique et du ranch de Dolly qui s’étend sur 87.500 ha, est riche de plus de 400.000 bovins, 950.000 ovins, 830.000 caprins, 75.000 équins, 25.000 asins et d’un peu moins de 2 millions de volailles avec un potentiel laitier estimé à 5.350.000 litres par an.

Léthargie depuis quelques années

Malgré une façade maritime poissonneuse de 54 km et une ouverture fluviale et lacustre de 150 km, la pêche artisanale est la seule pratiquée dans la région. Le sous-secteur de l’industrie, en léthargie depuis quelques années, ne compte que trois unités industrielles spécialisées respectivement dans le décorticage et la trituration de l’arachide (SUNEOR) et la fabrication d’engrais et de pesticides (SPIA). Trois unités ont fermé leurs portes du fait de leur faible performance dans les domaines fortement concurrencés que sont la confection (INDOSEN), la teinturerie (NTS) et la confiserie (NOCOSE).

Sur les 30.000 artisans recensés dans les 40 corps de métiers existant à Louga, seuls 6048 sont inscrits sur les tablettes de la chambre des métiers. Le tourisme est très peu développé en dépit des potentialités, là où le commerce, très dynamique, est investi par une importante frange de la population du fait de la faible performance de l’agriculture.

APS