En pleine campagne électorale, les populations des communautés rurales de Bandègne et de Thieppe dans l’arrondissement de Ndande, département de Kébémer, n’ont pas encore reçu leurs cartes d’électeurs et leurs cartes d’identité. Les électeurs sont inquiets et craignent de ne pouvoir accomplir leur devoir citoyen. Certains soupçonnent même une rétention délibérée des cartes d’électeurs de la part du régime libéral pour les priver de vote car le PDS avait perdu dans ces localités lors de la dernière présidentielle. «Nous sommes des présidents de communautés rurales et responsables politiques de surcroît. Mais nous ne pouvons pas battre campagne car nous ne sommes pas sûrs de participer aux élections», disent en chœur les PCR de Bandègne et de Thieppe. Pour Guéde Seck et Modou Diop, il y a quelque chose qui cloche dans cette affaire. Ces deux responsables membres du Parti socialiste en 2000, puis du PDS et inscrits sur la liste « War Wi » de Modou Diagne Fada, estiment que ces lenteurs sont entretenues à dessein car le pouvoir considère ces localités comme des zones incontrôlables par le PDS. Pape LO le bouillant responsable socialiste, n’y va pas par quatre chemins. Selon lui, il ne s’agit ni plus, ni moins, que d’un complot ourdi par les libéraux pour les priver de vote, car le PDS s’avoue vaincu d’avance . «C’est une farce de mauvais goût. D’abord, on commence par nous dire que les photos prises par l’ordinateur sont brûlées. Ensuite on organise une reprise des inscriptions au cours de laquelle beaucoup de nos militants sont laissés en rade. Maintenant, on nous prive carrément de nos cartes. De quoi le régime a-t-il peur?», s’interroge t-il. Jules Gaye responsable des mouvements de jeunesse déclare que le processus électoral est faussé. Sur 17 000 inscrits, seuls moins de 800 cartes sont confectionnées». Les responsables de l’opposition à Ndande croient dur comme fer au sabotage organisé et estiment que l’audit du fichier électoral annoncé par le ministre de l’Intérieur n’a aucun sens, dès l’instant que des milliers de citoyens sont privés de leurs cartes électorales sans explication. Du côté des autorités administratives , on minimise ces problèmes et les met sur le compte des retards dus à des problèmes techniques. Des explications qui ne semblent guère convaincre les responsables politiques de Ndande. Franck BA