C’est dans le cadre enchanteur du palais de feu El Hadj Djily Mbaye à Louga que Moustapha Niasse s’est adressé à la presse locale au deuxième et dernier jour de sa tournée dans la région. Le candidat de la coalition Alternative 2007 a saisi cette occasion pour faire un inventaire de certains problèmes auxquels les Sénégalais sont confrontés quotidiennement, comme «les atteintes contre les libertés individuelles». Et le secrétaire général de l’Afp de déclarer : «Les Sénégalais ont un problème de survie quotidienne. Depuis plusieurs mois, les soldats de l’Armée sénégalaise qui sont en Casamance n’ont pas reçu de primes ; sans compter les conditions dans lesquelles vivent les journalistes, les paysans, les fonctionnaires et agents du secteur privé. C’est tout ça nos priorités.» Faire retrouver au Sénégal son identité propre de pays respecté, parce que se respectant lui-même, c’est le pari que le pays de Niasse compte gagner pour éviter d’être ridiculisé comme ce fut le cas, selon lui, à Ouagadougou lors du dernier sommet de la Cedeao. «Quand un chef d’Etat passe son temps à se quereller avec ses collègues à l’occasion des sommets, comment voulez-vous que le pays qu’il représente soit respecté ?», s’est demandé Moustapha Niasse, qui estime que le Sénégal ne retrouvera sa place dans l’intégration économique africaine qu’en étant lui-même.

Pour cela, il propose de mettre en œuvre, une fois élu, un pacte sur l’éthique et la morale dans une République démocratique, un contrat sur l’Education et la Formation pour l’émergence d’un nouveau mental sénégalais, et de tenir les assises de l’Economie sénégalaise. C’est dans ce sillage qu’il envisage un audit global des comptes de la Nation et de tous les dossiers de grands travaux. Tout cela sera élaboré, selon Moustapha Niasse, par les Sénégalais eux-mêmes.

Entouré de Madior Diouf et Amath Dansokho, le candidat de la coalition alternative 2007 a réitéré avec précision ses accusations formulées à Bignona contre le pouvoir en place, relatives à ses négligences dans le naufrage du bateau Le Joola. Dans ce sens, il n’a pas manqué de s’en prendre à «une partie de la presse écrite nationale» qu’il accuse de boycotter sa campagne, et de travestir ses propos par un traitement manipulé de l’information, pour des raisons d’option politique. Et il défie Abdoulaye Wade de l’attraire devant le tribunal où il compte venir avec des preuves, on ne peut plus accablantes pour lui.

Par Pape DIAKHATE - Correspondant