Pour avoir dirigé les secteurs de l'agriculture, de l'élevage et de la pêche, Robert Sagna compte, s'il est élu, apporter des innovations majeures. Surtout pour l'élevage qui, à ses yeux, occupe une place importante dans l'économie. « Au Sénégal, souligne-t-il, nous avons à peu près 3 vaches pour un habitant. C'est énorme. Il est donc important que ce secteur soit développé ». Pour ce faire, il mise sur un élevage moderne, intensifié grâce à la mise en place d'un système de stabulation entravée ou semi-entravée avec une alimentation assurée et garantie par la disponibilité de l'eau et de l'aliment de bétail.

Estimant faible la production laitière, contrairement à celle de la viande, il pense que cette dernière peut être augmentée grâce à une sélection qui permettra d'avoir des animaux qui produisent non pas trois litres par jour mais au moins 10, 15 voire 20 litres par jour. Pour cela, il juge important de revaloriser le statut du chercheur. « Il faut que le statut du chercheur soit revu et corrigé et que nous puissions donner à la recherche une surpriorité. Il faut leur donner la possibilité de développer leurs compétences pour que nous ayons derrière ces secteurs, une recherche performante. Sans cela, nous observerons en permanence la fuite des cerveaux ». De l'avis du candidat de la « Coalition takku défaraat Sénégal », « le budget consacré à l'agriculture, à l'élevage, à la pêche, mais aussi à la recherche est insuffisant, alors que le Sénégal dispose de cadres compétents. Malheureusement aujourd'hui, l'alternance n'accorde aucune importance à la recherche sans laquelle il ne peut y avoir de progrès durable ».



Jugeant par ailleurs anormal que le bétail traverse plusieurs kilomètres pour être abattus à des lieux de consommation, Robert Sagna compte apporter des modifications afin que les éleveurs des régions, dans le cadre de la décentralisation, puissent disposer d'infrastructures de production, les éleveurs formés afin qu'on n'ait plus à transporter du bétail vif sur plusieurs kilomètres. Pour lui, la logique voudrait que le bétail soit abattu là où on le produit. Et avec des camions réfrigérés, la viande pourra être transportée vers les lieux de consommation.

Jeunesse et émigration

Considérant le Ndiambour comme une terre d'émigration, le candidat de la « Coalition défaraat Sénégal » a lui aussi abordé ce thème. « Chers compatriotes jeunes, vous n'avez pas le droit de désespérer. Je ne veux plus que la mer soit votre cimetière, que vous soyez vendus à des pays développés. Ce n'est ni digne, ni acceptable, encore moins moral », a lancé Robert Sagna pour qui l'alternance a donné une mauvaise réponse à la solution du problème de la jeunesse. Cela, par une politique de promotion de la jeunesse inadéquate. Le Fonds national de promotion de la jeunesse (Fnpj), affirme-t-il, est un fonds politique. Croyant à l'existence de solutions pérennes pour les jeunes, il propose, une fois élu, de mettre à la disposition des jeunes déterminés des moyens conséquents pour réaliser leurs ambitions. « Il ne s'agit pas de promettre du travail aux jeunes. Il n'y a pas de génération spontanée d'emploi. C'est la croissance qui crée les emplois », a laissé entendre Robert Sagna qui croit au talent qu'il faut valoir par le biais d'une politique cohérente. Aussi, compte-t-il rouvrir toutes les usines qui sont fermées et à construire de nouvelles routes.

Maïmouna GUEYE